• 60% des ressources ont été investies au 1er semestre 2024
• Des contraintes majeures ont été évoquées
• Une feuille de route pour améliorer les performances
Le gouvernement burkinabè et son Partenaire technique et financier (PTF) qu’est la Troika ont fait le point de la mise en œuvre des projets et programmes d’investissement. Le Conseiller technique du ministre de l’Economie et des Finances, Saïdou Diallo, et l’Ambassadeur de l’Allemagne au Burkina Faso, Dietriech Becker, notent une baisse du niveau de performance. Ils ont fait ce constat à l’ouverture des travaux de la revue 2024 des grands projets et programmes d’investissement public, le 7 novembre 2024, à Ouagadougou.
Cette contreperformance part du constat que sur un volume financier des grands projets classiques qui s’établit à 4.514,709 milliards FCFA représentant 71,50% du volume financier global des Projets et programmes de développement (PPD) actifs, il ressort que seulement 200,602 milliards FCFA ont été investis au premier semestre 2024, correspondant à 60% des ressources investies par l’ensemble des PPD par le gouvernement burkinabè et la Troika.
Ce montant touche 32 grands projets et programmes issus de 15 départements ministériels, avec un montant des investissements cumulés évalué à 1.521,738 milliards FCFA. Ils sont financés à 78% par des ressources externes mobilisées auprès des PTF, 17% par des ressources internes et 5% des financements sont toujours à rechercher. Dans le souci d’améliorer l’efficience et l’efficacité de la mise en œuvre des PPD, les deux parties ont décidé d’ajuster les contraintes pour des résultats probants en 2025.
Quelques statistiques
Selon le Directeur général de l’Economie et de la Planification (DGEP), Dr Larba Issa Kobyaga, 9% des projets présentent des performances satisfaisantes ; 35% des performances moyennes et 56% des performances insatisfaisantes.
Sur la base d’appréciation de ces éléments, il note 13% des performances satisfaisantes; 12% des performances moyennes et 75% des performances insatisfaisantes. Pour ce qui est des performances cumulées depuis leur démarrage, 6% des grands projets présentent des performances satisfaisantes, 12% des performances moyennes et 82% des performances insatisfaisantes. Au regard des statistiques pas aux attentes du gouvernement, Saïdou Diallo a exhorté toutes les parties prenantes à redoubler d’efforts et à plus d’anticipation, afin d’améliorer lesdites performances, malgré les difficultés objectives qu’elles rencontrent quotidiennement.
Le représentant du ministre a insisté sur les difficultés qui minent la mise en œuvre des grands projets et programmes d’investissement public. Outre celles liées au contexte sécuritaire, nous pouvons citer principalement, les longs délais des procédures de contractualisation et d’obtention des Avis de non-objection (ANO), la remise en cause permanente des consensus fonciers, la faible mobilisation de la contrepartie nationale et la défaillance de certaines entreprises prestataires de services.
Dr Larba Issa Kobyaga a insisté sur ces contraintes en souhaitant que du côté des PTF, des actions fortes soient envisagées, afin que les ANO ne puissent bloquer la mise en œuvre des PPD. Il a aussi souhaité que l’Etat burkinabè fasse preuve d’anticipation dans le montage des dossiers soumis pour ANO. Le DGEP a invité la Troika à honorer son engagement dans le renforcement des capacités dans le montage des dossiers techniques.
La Troïka va élaborer une feuille de route pour améliorer les performances
Le chef de file de la Troika, Dietriech Becker, a félicité le gouvernement pour les efforts consentis chaque année, en vue d’atteindre des résultats significatifs dans la mise en œuvre des PPD d’une manière générale, et les grands projets et programmes d’investissement d’une manière spécifique, particulièrement dans un contexte difficile marqué par des défis multiples, notamment, sur les plans sécuritaire et humanitaire.
L’Ambassadeur de l’Allemagne a interpellé l’ensemble des parties prenantes, les invitant à redoubler d’efforts pour inverser la tendance et accélérer l’atteinte des résultats de développement attendus de ces projets et programmes au bénéfice des populations du Burkina Faso. Sur les ANO, il a souligné qu’une réflexion était en cours pour dérouler une feuille de route qui permettra, à terme, d’améliorer les performances de part et d’autre.
RD
Encadré
Quelques contraintes majeures
– La situation sécuritaire et humanitaire ;
– Les longs délais des procédures de contractualisation et d’obtention des Avis de non-objection (ANO) ;
– La remise en cause permanente des consensus fonciers ;
– La faible mobilisation de la contrepartie nationale et la défaillance de certaines entreprises prestataires de services.
