• Le contrôle et le suivi seront renforcés
• Rationaliser les dépenses de fonctionnement des ministères
• Et améliorer les conditions de vie des Burkinabè
En attendant de connaître les grandes lignes du Budget d’Etat, exercice 2025, qui doit être adopté au plus tard le 31 décembre 2024, les dépenses de fonctionnement de certains départements ministériels seront “coupées” pour être réaffectées dans la lutte contre le terrorisme et l’amélioration des conditions de vie des Burkinabè. Telle est la décision prise, le 4 novembre 2024, à la faveur de la traditionnelle montée des couleurs, au Palais de Koulouba, par le président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré.
La finalité, dit-il, est de rationaliser les dépenses de fonctionnement sur le Budget 2025, afin de réinvestir ces économies au profit des masses populaires. Sur le perron présidentiel, il a révélé avoir échangé, ces dernières semaines, avec plusieurs ministres sur la nécessité de rationaliser les dépenses de fonctionnement. Pour le président du Faso, cette démarche part d’un constat qui est que les dépenses de fonctionnement prennent une place importante dans les allocations budgétaires.
Cette rationalisation permettra d’investir dans les secteurs socioéconomiques structurants de base au profit des masses populaires. “ Tout ce qui peut être économisé doit être économisé et investi au profit de nos populations”, a ajouté Ibrahim Traoré, dans son discours. Une économie des dépenses de fonctionnement qui va permettre de garantir l’eau potable pour tous les habitants au Burkina Faso, a-t-il souhaité. Par ricochet, le Capitaine Ibrahim Traoré souligne que ces économies vont aussi permettre de lutter pour la souveraineté alimentaire. Car, dit-il, il y a tellement de défis qu’il faille économiser au maximum pour pouvoir relever ces défis-là.
Ramener le ratio de la masse salariale en dessous de 35%
La réduction du train de vie de l’Etat, tant réclamée depuis des années, semble être sur une bonne voie avec le Capitaine Ibrahim Traoré. Et pour cause, dès le 7 juin 2023, Le Conseil des ministres a frappé fort dans la rationalisation de la gestion des véhicules de l’Etat, pour permettre à l’Etat burkinabè de faire des économies. Il ressort du Conseil des ministres, l’adoption d’un décret portant règlementation générale de l’utilisation des véhicules de l’Etat et des autres organismes publics.
Avec ce décret, il serait désormais affecté à chaque ministre et président d’institution, un seul véhicule, les autres seront mis dans le parc central de l’Etat. Mieux, le gouvernement, pour une utilisation efficiente et efficace des véhicules, a mis en place un logiciel de gestion du parc de l’Etat qui permet de connaitre la gestion et le lieu de destination de chaque véhicule, la finalité est de mieux maîtriser les dépenses de l’Etat.
Le gouvernement burkinabè a aussi décidé de la suppression des institutions telles que le Conseil économique et social (CES), le Médiateur du Faso et le Haut Conseil du dialogue social (HCDS). Rien que la suppression du HCDS, le ministre en charge de la fonction publique, Bassolma Bazié, a révélé, le 24 mars 2023, sur la télévision privée BF1, que cela avait permis à l’Etat d’économiser plus de 300 millions FCFA. La réorganisation des concours directs et professionnels, qui a mis un accent particulier sur un logiciel local avec des techniciens burkinabè, a aussi permis de faire des économies. Le logiciel local développé par des nationaux a coûté à l’Etat près de 100 millions FCFA, toute chose qui a permis au ministère de faire des économies de plus de 200 millions FCFA en 2023. Toujours, selon Bassolma Bazié, le gouvernement burkinabè compte ramener le ratio de la masse salariale en dessous de 35% comme exigé par les critères de convergence de l’UEMOA. Il faut noter qu’actuellement, le ratio masse salariale sur recettes fiscales est supérieur à 35% des recettes propres au Burkina Faso.
Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré 1
Lutte contre la corruption, le début de la purge
Dans ce contexte d’insécurité où le nerf de la guerre fait défaut au pays pour endiguer le fléau terroriste qui plombe l’économie nationale, le chef de l’Etat a décidé d’engager une lutte farouche contre les détourneurs de deniers publics. C’est ainsi qu’il a annoncé le démantèlement d’un réseau de malfrats au sein du ministère en charge de l’Action humanitaire, qui ont détourné des milliards FCFA et même des véhicules de luxe… qui ont été saisis et l’affaire confiée à la Justice. Du reste, des agents du CONASUR, pris, sont actuellement détenus en prison pour détournement de vivres et de sommes d’argent. Désormais, le contrôle et le suivi seront renforcés, foi du chef de l’Etat qui a exhorté les Burkinabè à dénoncer les éventuels fraudeurs.
Encadré 2
Une réduction du train de vie payante
La réduction du train de vie de l’Etat a permis au gouvernement de transition de réaffecter le surplus dans la hausse du budget (défense et sécurité), en passant, pour la première fois dans l’histoire du Burkina Faso, de 416 milliards FCFA en 2022 à 600 milliards FCFA en 2023 et 960 milliards FCFA en 2024. Et pour l’amélioration des conditions de vie des Burkinabè, il a mis en place l’Initiative présidentielle pour la production agricole (2023-2024), pour un coût de 22 milliards FCFA ; l’« Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 » pour un coût total estimé à 592 milliards FCFA ; l’Initiative présidentielle pour l’éducation, l’Initiative présidentielle pour la santé, etc.