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Infrastructures endommagées: le gouvernement à la recherche de plus de 320 milliards FCFA

• Le pont de Hèrèdougou (RN1 Ouaga-Bobo) et le pont de Badala (Bobo- route Mali)

• Le dalot de Tarfila, le dalot de Bérégadougou (Banfora)

• Et les nombreuses routes dégradées sur l’ensemble du pays, etc.

Le gouvernement burkinabè est à la recherche de plus de 320.159.403.482 FCFA HT pour la reconstruction, à court terme et moyen terme, des infrastructures endommagées par « dame nature » en 2024. Cette reconstruction interviendra après la saison des pluies. Les Burkinabè ont encore souvenance du fait que pour la énième fois, le pont de Hèrèdougou (RN1 Ouaga-Bobo) a perturbé pendant de nombreux jours, le trafic routier avec malheureusement son impact économique. Le montant de plus de 320 milliards FCFA a été révélé aux députés, à l’Assemblée législative de transition (ALT), le mardi 22 octobre 2024, par le ministre des Infrastructures, Adama Luc Sorgho. Cette réponse découle de la question orale d’un député : « Pouvez-vous faire à la représentation nationale l’état des lieux de nos infrastructures routières et ferroviaires à ce jour?

Des ouvrages sabotés par les terroristes

Le ministre explique en ces termes : « En cette saison, les fortes précipitations enregistrées ont éprouvé considérablement nos infrastructures routières, notamment, les ouvrages routiers, entraînant des ruptures de trafic et réduisant la mobilité des populations. Nous pouvons citer les coupures sur des axes routiers structurants importants tels que la RN7 (Bobo-Dioulasso-Banfora), la RN8 (Bobo-Dioulasso-Orodara), la RN9 (Bobo-Dioulasso-Bama) et la submersion de la RN1 (Ouagadougou-Bobo-Dioulasso) à la hauteur de l’ouvrage de Hèrèdougou), dues aux pluies exceptionnelles ». De façon technique, le ministre explique que les ouvrages directement touchés par les conditions météorologiques extrêmes ont eu leurs performances structurelles et fonctionnelles affaiblies, suivies d’effondrement partiel ou total par endroits. Adama Luc Sorgho cite les ouvrages importants qui ont subi de grands dégâts : le pont de Badala, sur la RN8, le dalot de Tarfila, le dalot de Bérégadougou. Il fait remarquer que certains ouvrages (ponts, dalots…) ont fait l’objet de sabotage par les groupes terroristes et donc sont devenus fragiles.  A la question de savoir quel est le coût de la reconstruction à court terme et moyen terme de ces infrastructures endommagées, le ministre a mentionné que le coût de la reconstruction dépendait de la taille de l’ouvrage endommagé (pont ou dalot) et selon les standards d’aménagement (route en terre ou route bitumée). A partir d’une estimation globale des coûts sur l’ensemble des 13 régions, faite par les services techniques et déjà transmise au ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Adama Luc Sorgho annonce un montant de plus de 320.159.403.482 FCFA HT. Il a relevé que pour ce qui concerne les ouvrages, en avril 2024, son département avait mené une inspection dans 9 régions du pays et dans les zones accessibles et sur les routes nationales. Au cours de cette activité, dit-il, 774 ouvrages de tout type ont fait l’objet d’inspection. Sur ces ouvrages, la majorité a fait l’objet de curage et de pose de balises de sécurité, de réparation des garde-corps, etc.

Le Burkina Faso dispose d’un linéaire de 4.053 km de routes bitumées, sur un réseau routier national total de 61.367 km. Selon le ministre, il ressort que de manière plus spécifique, pour ce qui est des routes bitumées, 43% sont en état bon, 29% en état moyen et 28% en état mauvais. Quant aux routes en terre d’un linéaire de 11.219 km, 7% sont en état bon, 26% en état moyen et 67% en état mauvais.

Autre révélation est que l’ensemble des 351 Communes urbaines totalisent 1.244 km de routes bitumées, avec particulièrement pour la ville de Ouagadougou 590 km de routes urbaines bitumées. Le ministre a précisé que le Burkina Faso disposait de 61.367 km de longueur totale du réseau routier national. Cette distance est composée du réseau classé qui fait 15.272 km de long et le réseau non classé, représenté principalement par les pistes rurales de 46.095 km de long. En ce qui concerne le réseau routier classé d’une manière générale, 16% sont en bon état, 27% en moyen état et 57% en mauvais état. S’agissant du réseau non classé ou encore du réseau de pistes rurales, 16.000 km sont aménagés.

Le ministre a rassuré les députés d’une bonne nouvelle. Il a laissé entendre que le gouvernement a entrepris actuellement le bitumage de 588,870 km de routes sur le territoire national. Pour ce qui est du réseau ferroviaire, il est long de 622 km, dont 105 km non exploités qu’il faudrait réhabiliter, car en mauvais état entre Ouagadougou et Kaya.

Les entreprises sommées de reprendre les travaux en cas de non-qualité

Sur les responsabilités à situer sur la dégradation des ouvrages, le ministre a été clair et ferme : « Pendant même la réalisation des travaux, les ouvrages dont la qualité ne répond pas aux spécifications techniques des cahiers de charges, au regard des résultats des essais de laboratoire, font systématiquement l’objet de reprise aux frais des entreprises ». Pour ce qui concerne les dégradations et les dommages constatés ces dernières années, conduisant à des ruptures de trafic, il note que dans la plupart des cas, l’état structurel des ouvrages n’est pas mis en cause. Il s’agit des dégradations des blocs techniques d’accès aux ouvrages hydrauliques ou aux ponts du fait des crues exceptionnelles enregistrées dans notre pays, mais aussi dans la sous-région.

Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

350 millions à 1.5 milliard FCFA pour bitumer un km de route

Le ministre des Infrastructures est revenu sur le coût de réalisation par km des routes bitumées pour ce qui est des villes urbaines, sa réalisation relève des collectivités territoriales. A ce titre, il note que le Code général des collectivités stipule : les routes bidirectionnelles en ville, le km est évalué à 750 millions FCFA au maximum, et en rase campagne, le km est de 350 à 750 millions FCFA. Pour ce qui est des 2*2 voies, le bitume est estimé à 1, voire 1.5 milliard FCFA. Une voie bitumée a une durée de vie de 15 ans.

 

Encadré 2

Les 5 solutions palliatives ou définitives préconisées

1Dimensionnement des ouvrages hydrauliques et d’assainissement par la prise en compte de paramètres supplémentaires pour aboutir à l’augmentation des sections de ces ouvrages ;

2- L’ensemble des ouvrages ayant subi des dégradations fera l’objet de reprise et dont le redimensionnement devra tenir compte des considérations liées à ces changements climatiques ;

3-A court terme, la mise en place en régie d’une brigade spéciale d’entretien et de construction de pont Bailey pour rétablir le trafic au plus vite en cas de coupure de route ou d’un ouvrage ;

4-A moyen terme, un coefficient multiplicateur est déjà appliqué dans la conception pour les calculs des débits depuis 2020, pour tenir compte des changements climatiques au vu des fortes quantités d’eau que nous constatons ces dernières années ;

5-A long terme, commanditer des études plus approfondies, avec une large concertation, afin de situer les causes réelles liées à ces inondations et de proposer des solutions appropriées.o

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