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Relations entre le Burkina Faso et la Türkiye: les échanges commerciaux en hausse de 40%

• Ils ont atteint plus de 120 milliards FCFA dans les 8 premiers mois de 2024

• Un intérêt croissant des investisseurs turcs au Burkina Faso

• Intensifier les activités du Conseil d’Affaires Türkiye-Burkina Faso

L’Economiste du Faso : Comment se portent les relations commerciales entre le Burkina Faso et la Türkiye, et comment le bureau du conseiller commercial entend contribuer à ces relations ?

Dr. Yakup GÜZEL, Conseiller commercial, de l’ambassade de Türkiye au Burkina Faso : Les relations entre la Türkiye et le Burkina Faso se développent de jour en jour sur le plan commercial et économique comme dans tous les autres domaines. Le volume de nos échanges mutuels a augmenté de manière significative au cours des dernières années. Alors que cela était de 181 millions de dollars (109.924.880.616. F CFA) en 2023, il a atteint 198 millions de dollars (120.249.316.917 F CFA) dans les huit premiers mois de l’année 2024, ce qui correspond à une augmentation de plus de 40% par rapport à la même période de l’année précédente.

En plus du commerce, nous sommes contents de voir un intérêt croissant des investisseurs turcs au Burkina Faso. Dernièrement, par exemple, a été posée la première pierre d’une usine de pâtes et de farine dans la province de Bazèga, avec un budget total d’environ 8 milliards FCFA. Cette usine devrait être opérationnelle en 2025. Dans le secteur des bâtiments et de la construction, nous constatons également que les entreprises turques ont initié de nombreux projets au Burkina Faso, ces dernières années.

Nous sommes convaincus qu’il existe un potentiel beaucoup plus important que la coopération existante entre nos pays en termes aussi bien de commerce que d’investissements. C’est la raison pour laquelle notre bureau a été ouvert le 1er août 2024, au sein de l’Ambassade de la République de Türkiye, à Ouagadougou, et a commencé à offrir ses services.

L’une des priorités de notre bureau est de fournir aux entreprises des informations précises et complètes sur les marchés des deux pays, ainsi que de mettre en relation les vendeurs et acheteurs potentiels. A travers l’application « Consultez votre Conseiller » du ministère du Commerce de la République de Türkiye, des centaines d’hommes d’affaires turcs peuvent obtenir des informations auprès de notre bureau sur les opportunités commerciales et d’investissement au Burkina Faso. Des listes d’entreprises sectorielles facilitant les contacts entre les entreprises turques et burkinabè peuvent également être obtenues auprès de notre bureau. En outre, les hommes d’affaires burkinabè, qui souhaitent commercer avec la Türkiye peuvent également bénéficier gratuitement de nos services. 

Nous attachons une importance particulière à la coordination permanente avec les organisations professionnelles existantes des deux pays. Ainsi, nous envisageons d’intensifier les activités du Conseil d’Affaires Türkiye-Burkina Faso qui existe, en effet, depuis 2018, en coopération avec le Conseil des relations économiques étrangères (DEİK), la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et l’Agence burkinabè des investissements (ABI). 

Comment attirer plus d’investisseurs turcs au Burkina ?

La Türkiye possède de nombreuses entreprises expérimentées et produisant des travaux de qualité dans plusieurs pays, notamment, dans des projets à gros budgets tels que les routes, l’eau, l’électricité, les barrages, les hôpitaux et l’exploitation minière. Nous sommes conscients que le Burkina Faso, avec ses riches ressources naturelles et sa population jeune et ouverte au développement, présente un potentiel économique considérable. Parallèlement à l’évolution des relations entre les deux pays dans tous les domaines, les investisseurs turcs montrent un intérêt croissant pour les opportunités d’investissement au Burkina Faso. Pour transformer cet intérêt en collaborations concrètes, il est essentiel que les opportunités existantes au Burkina Faso soient bien présentées aux investisseurs turcs. Nous observons avec satisfaction l’importance que le gouvernement du Burkina Faso accorde aux activités de promotion dans le cadre des investissements. Nous sommes convaincus que les efforts de promotion menés par l’ABI en coordination avec le DEİK et les Chambres de commerce respectives porteront leurs fruits dans les plus brefs délais.

De l’autre côté, comme dans tous les pays, nous pensons que l’existance de mesures visant à accroître l’intérêt des investisseurs étrangers au Burkina Faso serait bénéfique. Dans ce contexte, les incitations offertes aux investisseurs, les avantages fiscaux pour des périodes spécifiques, la garantie des créances, notamment, dans les investissements à long terme, la simplification et l’accélération des procédures administratives, la facilitation des transferts de fonds et la réduction des coûts, ainsi que le renforcement de la confiance dans le système judiciaire jouent un rôle-clé pour faire du Burkina Faso un pays de plus en plus attractif pour les investisseurs.

En termes de commerce, le fret est l’un des moyens pour relier les deux capitales des 2 pays. Les modalités de fret de la Türkiye vers le Burkina sont-elles assez avantageuses pour attirer des investisseurs ?

Tout d’abord, il convient de souligner que la position géographique de la Türkiye lui confère un avantage par rapport à de nombreux autres pays fournisseurs en termes de délais et de coûts de transport dans les échanges commerciaux avec l’Afrique, y compris le Burkina Faso. Bien que l’absence de littoral du Burkina Faso ait naturellement un impact sur son commerce international, cela ne constitue pas un obstacle insurmontable. Les mesures visant à améliorer les infrastructures de transport contribueront à renforcer nos relations commerciales et économiques de manière à bénéficier aux deux pays.

Dans ce cadre, les mesures qui pourraient être prises pour désengorger les ports des pays voisins utilisés par le Burkina Faso, renforcer les infrastructures aériennes, routières et maritimes, ainsi que simplifier et accélérer les procédures douanières à l’aide des technologies numériques permettront sans aucun doute de réduire les coûts logistiques et de raccourcir les délais de livraison. Ces actions augmenteront le volume des échanges entre nos deux pays. L’amélioration des infrastructures logistiques sera également d’une grande utilité pour attirer davantage d’investisseurs dans le pays.o

Propos recueillis par ESS

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