Les 6 et 7 octobre derniers, la ville de Bobo-Dioulasso a enregistré de fortes pluies. Cela a occasionné au niveau de la chaussée, sur le tronçon Hèrèdougou-Pâ, selon le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, « une inondation de La chaussée sur près de 1,3 km, avec une hauteur de submersion d’environ 36 cm en rive droite (côté Pâ) et 0,4 km avec une hauteur de submersion d’environ 18 cm en rive gauche (côté Hèrèdougou) ». Cette situation a rendu ainsi difficile la jonction entre les deux capitales, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, à travers la RN1, durant plusieurs jours. Cela n’a pas été sans conséquence sur les Burkinabè.
La Route nationale n°1, route qui relie les deux capitales du Burkina, a connu, depuis le début de la saison des pluies, des montées des eaux qui ont interrompu, par moments, le trafic. Pour cause, l’inondation de la chaussée au niveau de Hèrèdougou, localité située à une quarantaine de kilomètres de Boromo.
Le président du Faso, lors de son grand oral du 05 octobre 2024, sur la Radio nationale, avait laissé entendre que des instructions avaient été données à l’Office national des barrages, pour la construction d’une grande retenue d’eau utile à la production céréalière à ce niveau.
Mais en attendant, des Burkinabè sont paralysés et de nombreux secteurs d’activités sont touchés à chaque fois que le trafic routier est interrompu sur cet axe. Les entreprises évoluant dans le transport des personnes et des biens payent le plus lourd tribut, à en croire les acteurs. « Déjà, nous pouvons dire qu’avec cette situation, nous avons enregistré des pertes inestimables. Je n’ai pas les chiffres exacts, mais c’est énorme. Avec l’état de l’axe Bobo-Banfora aussi, nous pouvons dire que c’est une paralysie générale », a laissé entendre M. Fofana, chef de gare adjoint à la société Rahimo Bobo. Cet avis est partagé par Fayama Fréderic, chef de gare à Saramaya Transport. Pour lui, « au-delà des compagnies de transport, c’est l’économie nationale de façon générale qui est plombée, quand le trafic routier sur la RN1 est coupé. N’oublions pas, beaucoup de particuliers et d’hommes d’affaires empruntent également cette voie pour leurs activités ».
Pour résorber un tant soit peu les effets dus à cette situation, d’autres initiatives ont été pensées par des transporteurs, dont Rahimo, Saramaya, etc., afin de continuer à relier les deux capitales. Il s’agit, notamment, de passer par la route de Dédougou.
Mais depuis le 10 octobre, une nouvelle donnée s’est invitée sur l’axe Dédougou-Bobo. À titre d’exemple, nous avons l’enlèvement de deux Avocats (Me Gontran Somé et Me Christian Kaboré), survenu le 10 octobre. En effet, ces deux qui avaient quitté Ouaga pour rallier la ville de Bobo, en passant par Dédougou, auraient été enlevés par un groupe armé terroriste, sur l’axe Bondoukuy-Bobo. C’est dans ce contexte que les compagnies qui avaient entrepris ce projet ont dû surseoir à cela prématurément. « Dans un premier temps, nous avons envisagé de passer par Dédougou, bien que cela occasionne des charges supplémentaires pour nous. Mais nous avons vite abandonné cette solution palliative, compte tenu de la situation sécuritaire sur cet axe. Donc, tous nos voyages de la journée du samedi 12 octobre pour Ouaga ont été annulés, alors qu’en moyenne, nous avons au moins 5 départs pour Ouaga », a confié M. Fofana de Rahimo. Fréderic Fayama, chef de gare à Saramaya Bobo, renchérit en disant : « Contrairement à la RN1, la route de Dédougou est plus longue et plus tortueuse. Cela impacte non seulement sur notre rentabilité, car le prix du ticket reste le même, mais aussi sur l’amortissement de nos bus, et sur la récupération de nos chauffeurs ».
Loin de tomber dans le désespoir, les deux chefs de gare disent garder espoir pour que des solutions idoines soient trouvées, afin que la saison hivernale prochaine, nous ne tombions plus dans ces mêmes problèmes.
Notons que ce sont de grandes activités, à l’image du séminaire annuel de formation des administrateurs des sociétés à capitaux publics, qui ont été reportées, en raison de la coupure du trafic routier. De même, deux matchs comptant pour la 2e journée du championnat national ont été reportés pour la même raison.
IB/Collaborateur