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3e Café statistique de l’INSD: zoom sur les conditions de vie des ménages

• Plus de pauvres enregistrés par rapport à 2018-2019

• L’accès à l’électricité s’est amélioré grâce au solaire

• Pire forme de travail : 32 enfants sur 100, impliqués

L’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a tenu la 3e édition de son Café statistique, le 30 août 2024, à Ouagadougou. Cette rencontre avait pour objectif principal de partager les données statistiques produites par l’institution à la presse. Les résultats de deux enquêtes réalisées entre 2021 et 2022. Il s’agit de l’enquête nationale sur le travail des enfants au Burkina (ENTE) et de la deuxième enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM 2).

Vue du présidium à la présentation des conclusions de l’EHCVM. (Ph: YS)

Sur cette dernière enquête, les résultats ont été présentés par Zakaria Koncobo, coordonnateur technique de ECHVM-2. Les données issues de ces travaux permettent d’apprécier les conditions de vie des populations à l’intérieur des Etats.

Au Burkina Faso, l’étude est réalisée par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD). Il s’agit de la deuxième du genre, après celle de 2018. Les domaines couverts par l’EHCVM sont regroupés en catégories. Dans la section ménages et individus, on retrouve des informations sociodémographiques portant sur la composition des ménages, l’éducation, la santé, l’emploi, l’accès aux crédits et épargnes, le logement, les avoirs du ménage, les chocs, la sécurité alimentaire, les actifs des ménages, la pauvreté subjective, la gouvernance-paix et sécurité. Puis vient la section consommation alimentaire et non alimentaire des ménages (salaires, revenus agricoles et non agricoles, l’élevage, les revenus hors emploi, les transferts reçus) ; les prix des produits alimentaires et enfin, les infrastructures communautaires. L’enquête a porté sur un échantillon de 7.020 ménages et a mobilisé d’importantes ressources financières et matérielles. La collecte des données s’est déroulée en deux vagues comptant chacune la moitié de l’échantillon.

Les participants ont pu débattre sur les résultats des enquêtes. (Ph: YS)

L’analyse des données a montré que l’incidence de la pauvreté a augmenté de 1,8 point de pourcentage entre 2018 et 2021, sous l’effet de l’inflation. En d’autres termes, l’enquête a montré que le nombre de personnes se situant en dessous du seuil de pauvreté, par rapport à la population totale, a augmenté.

L’intensité (profondeur) de la pauvreté, c’est-à-dire l’écart relatif entre le revenu moyen de personnes pauvres et le seuil de pauvreté, s’est accrue de 0,7 points de pourcentage. Ainsi, cette enquête montre qu’il y a plus de personnes pauvres au Burkina Faso, par rapport à 2018, et que ces personnes sont encore plus pauvres en 2021-2022 qu’elles ne l’étaient durant les années 2018-2019.  La hausse de la pauvreté concerne aussi bien le milieu rural que le milieu urbain, mais plus prononcée en milieu urbain. Selon Zakaria Koncobo de l’INSD, le nombre de pauvres est passé de 8.342.791 en 2018/2019 à 9.294.205 en 2021/2022.

Autres informations à retenir toujours dans l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM 2), le seuil de pauvreté (NDLR : minimum de ressources dont une personne a besoin pour se nourrir, s’habiller et se loger) par personne et par an a significativement augmenté, passant de 194.629 FCFA en 2018 à 247.862 FCFA en 2021.

L’accès à l’électricité s’est amélioré grâce au solaire

En termes de perspectives, le coordonnateur technique de ECHVM-2 explique qu’il faut retenir de cette enquête une amélioration des indicateurs de l’éducation, une baisse de la population agricole et de celle de la main d’œuvre, le taux d’accès à l’eau potable est resté stable (77%), l’accès à l’électricité s’est amélioré grâce au solaire, la pauvreté a augmenté à cause d’une forte inflation.

Rodrigue Maré, chef du Service des statistiques sociales à l’INSD, souligne que cette opération revêt une importance cruciale. Elle permet non seulement d’ajuster les politiques actuelles, mais aussi de mettre en lumière la persistance du phénomène, démontrant ainsi sa pertinence continue. Il appelle les décideurs à se pencher sur la question et à développer plus de stratégies pour réduire le phénomène.

La Conseillère technique, Edith Tapsoba, a souligné l’importance du Café statistique dont l’objectif est de faire connaitre les résultats des opérations d’enquête. Il se veut une tribune d’échange et de partage entre producteurs et utilisateurs de la statistique. En effet, le renforcement de la diffusion statistique, de la promotion de l’utilisation des données et de la culture statistique est l’un des objectifs majeurs du Schéma directeur de la statistique. Lequel vise à améliorer la communication interne et externe au sein du Système statistique national.

Issa SAWADOGO (Collaborateur)

Encadré

Travail des enfants: le taux de prévalence en baisse

La seconde étude qui a fait l’objet de présentation/discussion est l’enquête nationale sur le travail des enfants, une opération réalisée en 2022, en collaboration avec le ministère en charge de la protection sociale. Des résultats de ladite enquête, on note une baisse globale du taux de prévalence des enfants exerçant une activité économique. Ce taux est passé de 41,1% en 2006 à 40,3% en 2022. Le pourcentage de garçons économiquement actifs a diminué par rapport à 2006. Par contre, on enregistre une augmentation des filles qui s’adonnent aux activités économiques (44,4% en 2022). Pour ce qui est des pires formes de travail, les données de l’enquête révèlent qu’environ 32 enfants sur 100 sont impliqués dans des formes de travail dangereuses dans les champs, les mines, les rues et les foyers.

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