• Deux pays dans le top 3 africains des producteurs d’or
• 62,3 milliards de dollars de PIB cumulés
• Des avancées dans le domaine de l’énergie
Le premier Sommet des chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) a refermé ses portes le 6 juillet 2024, à Niamey, au Niger. Les 3 chefs d’Etat du Burkina Faso (le Capitaine Ibrahim Traoré), du Mali (le Colonel Assimi Goïta) et du Niger (le Général de Brigade Abdourahamane Tiani) se sont réunis autour du thème « L’Alliance des Etats du Sahel : un espace souverain, de sécurité et de prospérité ».
Ils se sont penchés sur l’opérationnalisation de l’AES, ainsi que sur les questions de développement. Pour ce faire, ils ont adopté le traité instituant une Confédération entre les 3 pays. Plusieurs questions de développement ont été relevées dans le communiqué final du Sommet des chefs d’Etat, dont le secteur de l’énergie et des mines. Sur ce volet, on peut dire que l’AES est riche de son sous-sol.
Deux pays dans le top 3 africains des producteurs d’or
En juillet 2023, le Conseil mondial de l’or (World godl concil) produisait les données relatives à la production d’or du continent africain pour l’année 2022. Et d’après le classement du top 10 des pays producteurs d’or en Afrique, l’Afrique de l’Ouest est en pole position. Ainsi, le Ghana est le premier producteur d’or du continent et occupe le 6e rang mondial. Sa production atteignait, en 2022, 127 tonnes. A la suite du Ghana, on retrouve deux des 3 pays de l’AES, à savoir le Mali et le Burkina Faso, respectivement classé 2e et 3e africain. Avec 101,7 tonnes d’or, le Mali est aussi classé 11e mondial, suivi du Burkina Faso, 96,2 tonnes et 12e mondial. Le 3e pays de l’AES, le Niger, occupe la 11e place africaine, avec 34,5 tonnes d’or.
Afin de mieux maîtriser les ressources de leur sous-sol, les pays qui composent la Confédération ont déjà pris des mesures pour transformer le secteur minier. Cela passe par l’adoption d’un nouveau Code minier, comme au Mali, ce qui permet à l’Etat de prendre jusqu’à 30% de participation dans les nouveaux projets et d’augmenter les revenus tirés du secteur en question. Une nouvelle loi qui permet également au Mali d’augmenter sa participation dans la société d’exploitation par l’achat en numéraire d’une participation complémentaire à concurrence de 20%, appelée « participation en numéraire ». A cette option, souligne le nouveau texte, s’ajoute l’obligation pour les sociétés d’exploitation, leurs fournisseurs et sous-traitants d’utiliser « autant que possible des services et matières d’origine malienne, des produits fabriqués ou vendus au Mali, dans la mesure où ces services et produits sont disponibles au Mali ».
Au Burkina Faso, le Président Ibrahim Traoré en est à sa deuxième réforme dans le secteur minier. Il a annoncé un nouveau Code minier qui sera soumis à adoption à l’Assemblée législative de transition, dans les jours à venir, durant sa rencontre avec les forces vives de la Nation, le 11 juillet dernier. Déjà, la modification de la loi n°36-2015/CNT du 26 juin portant Code minier avait donné le ton des réformes dans ce secteur. La principale nouveauté de ce texte réside dans l’introduction de dispositions permettant de reverser une partie des ressources du Fonds minier de développement local (FMDL) au Fonds de soutien patriotique (FSP). Des modifications qui permettent de tirer le maximum de revenus de la production minière dans le pays.
Au Niger, le ministre nigérien des Mines, Ousmane Abarchi, a effectué en mai 2024, une tournée dans les mines d’or et d’uranium du nord du pays, affirmant la volonté de Niamey d’établir la « souveraineté » sur l’exploitation des ressources minières. A Arlit, Tchibarkaten et Dasa, M. Abarchi a fait l’état des lieux auprès des opérateurs miniers étrangers comme Orano (France), Goviex et Global Atomic (Canada), ou la CNUC chinoise, en perspective d’une reprise de l’extraction d’uranium. « Les dispositions nécessaires seront prises, en vue d’affirmer la souveraineté du Niger sur ses ressources minières », a déclaré le ministre, nommé en février, selon la Télévision nationale. A noter que ce pays est 5e au classement mondial des producteurs d’uranium, selon l’Association nucléaire mondiale.
Selon les perspectives économiques régionales du Fonds monétaire international (FMI), publiées en avril 2024, en termes de croissance du PIB réel, le Niger affiche un taux de 10,4% pour 2024 et 6,1% pour 2025. Le Mali a un taux de croissance du PIB prévu de 4% pour cette année 2024, avec une progression en perspective pour 2025 de 4,5%. Pour le Burkina, le FMI prévoit un taux de croissance de 5,5% en 2024 et 5,8% en 2025.
Toujours selon le FMI, en 2024, le Burkina Faso délogera le Mali de la 4e place dans le classement des économies de la zone FCFA.
L’institution internationale affirme que les pays de l’AES afficheront 62,3 milliards de dollars de PIB cumulés, mais c’est le Burkina Faso qui tirera le mieux son épingle du jeu, d’après les derniers indicateurs des perspectives économiques régionales publiées ce mois d’avril. D’après ces données, l’économie burkinabè, évaluée à 20,3 milliards de dollars (à prix courants) en 2023, montera à 21,9 milliards cette année (4e place). Le Mali suit avec 21,37 milliards (5e place) et le Niger, 18,81 milliards, occupe la 8e place sur 14 économies classées.
NK