- Ils s’adonnaient à la fabrication de faux billets
- Des devises étrangères à écouler sur le marché
La Cellule économique de la section de recherche de la 3e Légion de Gendarmerie vient de mettre fin aux activités d’un groupe d’individus qui s’adonnaient à la fabrication de faux billets de banque de devise étrangère. Dans la matinée de ce lundi 15 juillet 2024, ils ont été présentés à la presse ainsi que leur matériel de travail et les billets qu’ils avaient en leur possession.
«A la fin du mois de juin, nous avons été informés de ce qu’un groupe d’individus se livreraient à des actes délictuels dont les infractions étaient assez graves. Il s’agissait de faux monnayage, d’association de malfaiteurs, de blanchiment de capitaux et même de détention illégale d’armes de guerre », a introduit le Lieutenant Bagré Justin, commandant de la Section de recherche de la 3e Légion de Gendarmerie de Ouagadougou.
Les enquêteurs, ces informations en main, ont pu interpeller Z.I, suspect dans l’affaire. Ce dernier dénonce B.E, entrepreneur de profession, qui détiendrait des coupons de papiers destinés à la fabrication de faux billets de banque. Ce dernier serait également le pourvoyeur des fonds pour mener l’activité. « Le même jour à 17 heures, le sieur B.E est aussi interpellé et une perquisition effectuée à son domicile.
Cette perquisition a permis la découverte de 7 sacs contenant des milliers de coupons de papiers en attente de traitement pour ensuite être mis en circulation par les soins de la bande. Poursuivant les investigations, le lundi 1er juillet 2024, une perquisition effectuée dans une seconde résidence du sieur B.E au quartier Zagtouli de Ouagadougou s’est soldée par la saisie de 2 sacs remplis de coupons de papiers en attente de traitement», a ajouté Adjudant-Chef, Yaméogo Aimé, Chef de la cellule économique et financière de la section de recherche de la 3e Légion de Gendarmerie nationale. Selon les conférenciers, l’ensemble des coupures de papier devaient servir à fabriquer de faux billets de banque dont le montant est estimé à 7 milliards de francs CFA et qui devraient être soigneusement écoulés une partie sur le marché et le reste allait servir à appâter d’autres victimes.
Les cerveaux du groupe sont des prisonniers
Le mode opératoire du gang, selon Adjudant-Chef, Yaméogo Aimé, consiste à importer les coupons de papiers depuis des pays voisins avec la complicité d’autres acteurs jusqu’à destination à Ouagadougou. Une fois parvenus à Ouagadougou, ils contactent des personnes qu’ils ont ciblées auxquelles ils vantent leur habileté à reproduire des billets de banque à partir des coupons de papiers et à l’aide d’une machine appelée «moulin à billets» dans leur jargon.
La bande est composée de plusieurs membres dont les tâches sont réparties. Z.I est chargé de l’acquisition et de l’acheminement des coupons de papiers depuis les pays voisins ; il joue également le rôle de coursier. O.M est le technicien du laboratoire de production des billets de banque. B.E est le pourvoyeur de fonds, il a déclaré à la Gendarmerie avoir investi environ 50 millions de francs CFA dans le «business». G.D est le propriétaire et l’opérateur de la machine qui sert au traitement et à la multiplication des faux billets de banque, O.N est chargé de nouer les contacts entre les différents acteurs. B.F en détention à la MACO et S.A en fuite sont les têtes pensantes de la bande. D’autres membres, selon les enquêteurs, sont chargés du recrutement d’autres personnes pour fortifier la bande.
Au cours de la cérémonie de présentation des membres du gang, le lieutenant Bagré Justin et ses hommes ont lancé un appel aux populations à faire attention aux vendeurs d’illusion qui essaient, par tous les moyens, d’abuser de leur bonne foi.
Issa SAWADOGO (Collaborateur)