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Evaluation des services de santé: ces variables sociodémographiques, facteurs d’insatisfaction

• L’âge, la religion et le lieu d’habitation influencent la perception

• L’insatisfaction plus ressentie chez les hommes que chez les femmes

• Les acquis du PNDS

L’Institut national des statistiques et de la démographie (INSD) a rendu public en juin, un rapport sur l’évaluation de la satisfaction des bénéficiaires des services de santé au Burkina Faso. L’objectif de ce document est de permettre d’améliorer la qualité des services de santé, leur accessibilité et leur efficacité.

La satisfaction des patients est analysée suivant 4 dimensions retenues par l’INSD : le cadre physique et organisationnel,  l’accueil,  la qualité des prestations de service et le  coût des prestations. Et des résultats de l’enquête, il ressort que sur les 8.458 individus interrogés, 8,9% ont déclaré être insatisfaits des prestations de santé reçues (Tableau 1). Certaines variables sociodémographiques (âge, religion, région, milieu de résidence, catégorie socioprofessionnelle) influencent la non- satisfaction des patients.

Les facteurs d’insatisfaction

Des résultats de cette étude, les éléments tels que le milieu de résidence, la religion, le sexe et la catégorie socioprofessionnelle, la distance du domicile du patient au centre de santé, le lieu et le motif de consultation et les perceptions du patient dans son itinéraire de soins sont des facteurs d’insatisfaction. En effet, l’insatisfaction est plus ressentie en milieu urbain qu’en milieu rural, chez les musulmans que chez les chrétiens, chez les hommes plus que chez les femmes et chez les sans-emploi plus que chez les travailleurs. Aussi, habiter à plus de 5 km du centre de santé est un motif d’insatisfaction. De même, les patients qui consultent dans les hôpitaux publics sont plus insatisfaits que ceux consultant dans les officines privées ; il en est de même pour ceux qui consultent pour des motifs autres que la fièvre ou le paludisme. Enfin, la perception d’un temps d’attente long dans les formations sanitaires, d’un personnel de santé non qualifié, d’un traitement inefficace et des prestations de santé chères sont également des motifs d’insatisfaction.

Après avoir relevé toutes ces notes, les experts de l’INSD ont analysé les scores obtenus. Une opération qui a permis d’identifier les dimensions prioritaires qui affectent la satisfaction des patients. Les dimensions avec un score moyen les plus élevées comportent des aspects sur lesquels il faut améliorer pour réduire l’insatisfaction des patients.

Ainsi, la dimension physique (propreté de l’établissement, disponibilité d’un dispositif de lavage des mains et respect des mesures COVID) a été identifiée comme la première dimension qui influence l’insatisfaction des patients et qui doit être améliorée prioritairement.

Ensuite, la dimension accueil qui comprend le temps d’attente et la nature de l’accueil est à considérer. Enfin, la qualité du service exerce aussi une influence importante sur l’insatisfaction des patients. « Pour améliorer la satisfaction des patients, des mesures visant à assainir l’environnement physique, à renforcer la communication interpersonnelle à l’accueil et durant tout le temps d’attente sont à mettre en œuvre. Dans le même sens, il est essentiel de renforcer les actions de prévention et de prise en charge des pathologies autres que le paludisme », peut-on lire dans le rapport. A noter que cette étude s’est basée sur les données de l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM), réalisée par l’INSD, et a l’avantage d’avoir les opinions de citoyens des 13 régions du Burkina. Les résultats obtenus montrent que 91,8% des patients ayant consulté les 30 derniers jours précédant l’enquête sont satisfaits, même si toutefois, ils ont rencontré certains problèmes.

NK

Encadré 1

Les acquis du PNDS

La politique sanitaire du Burkina Faso est mise en œuvre par le ministère en charge de la santé, à travers le Plan national de développement sanitaire (PNDS) dont celui en cours couvre la période 2021-2030. La mise en œuvre des précédents plans de développement sanitaire a permis d’engranger d’importants résultats dans la promotion de la santé, notamment, dans les domaines des prestations de services, des ressources humaines, des infrastructures, des équipements, de matériels et de la maintenance, des approvisionnements en médicaments, des technologies et des produits de santé et du financement (bilan PNDS 2010-2020).

En effet, la couverture sanitaire s’est améliorée par la construction d’infrastructures à tous les niveaux du système, l’élargissement de la gamme des prestations de services, l’augmentation de l’offre de services et soins à la mère et à l’enfant. Le rayon moyen d’action théorique des formations sanitaires publiques est passé de 7,3 km en 2011 à 6,2 km en 2020 et 5,6 km en…, prenant en compte le privé pour une cible de 5 km. Le ratio médecin/habitant est passé de 1/22.017 en 2011 à 1/9.659 en 2021. Les compétences des agents de santé ont été renforcées et leurs conditions de travail améliorées, avec la mise en place de la fonction publique hospitalière.

Encadré 2

Des recommandations de l’étude

Au regard de ces résultats, des recommandations ont été faites à l’endroit du ministère en charge de la santé, celui en charge des finances et ses partenaires pour l’amélioration de l’offre de soins. Cela implique de :

– Poursuivre les actions d’informations/sensibilisations/diffusions sur les droits humains, dont le droit à la santé en milieu rural ;

– Poursuivre les actions d’informations/sensibilisation/diffusion sur les problématiques de santé en milieu rural».

– Renforcer les actions de prévention et de prise en charge des pathologies suivantes : maladies dentaire/peau/yeux, fatigue/anémie, drépanocytaire/douleur, tension/diabète ;

– Renforcer les efforts d’amélioration de la qualité des services (accueil, organisation, plateau technique, personnel) dans les formations sanitaires publiques ;

– Préserver les acquis dans le respect des mesures spéciales édictées dans le cadre d’une surveillance intégrée de la maladie et de la riposte (SIMR) ;

– Continuer la construction des infrastructures sanitaires et veiller à la bonne répartition géographique ;

– Renforcer la communication interpersonnelle à l’accueil et durant tout le temps d’attente ;

– Travailler à réduire le temps d’attente en améliorant l’organisation des services et en utilisant les nouvelles technologies ;»

– Renforcer les mesures de réduction des coûts des services et des produits par la mutualisation ;

– Veiller au respect des mesures d’hygiène dans les formations sanitaires ;

– Renforcer les actions de suivi du respect des protocoles de traitement et de la qualité des soins ;

– Développer les mutuelles de santé et accélérer le processus de couverture maladie universelle. 

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