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Dépenses publiques: l’IGF épingle 10 Etablissements publics et Fonds nationaux

• Au niveau de la gestion du carburant, surfacturations et paiement en trop de factures

• Des irrégularités financières constatées aussi dans les Sociétés d’Etat

• Des recommandations fortes

La palme de gaspillage de l’argent public de l’Etat burkinabè, en 2023, revient à l’administration publique et ses démembrements. Ce constat a été révélé par le rapport général annuel d’activités 2023 de l’Inspection générale des finances (IGF), rendu public en avril 2024. Les inspecteurs de l’IGF se sont déportés, en 2023, dans 10 Etablissements publics de l’Etat et Fonds nationaux où ils ont fouiné dans la gestion financière et comptable.

Après avoir parcouru toutes les pièces comptables, il ressort des irrégularités financières d’un montant de 5.815.000 FCFA. Le document révèle que ces irrégularités sont liées à des fautes de gestion qui portent sur les frais du carburant de 5.135.000 FCFA, aux surfacturations de 330.000 FCFA et au paiement en trop de factures de 350.000 FCFA.

Il faut noter que les domaines couverts par le contrôle ont porté sur l’évaluation des dispositifs de contrôle interne ; la gestion de la trésorerie ; la gestion budgétaire ; la gestion du carburant ; les frais de missions à l’intérieur et à l’extérieur, et la gestion des marchés publics. Les inspecteurs ne se sont pas arrêtés là, ils ont poursuivi leur enquête financière en déposant leurs radars dans les Sociétés d’Etat que sont la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) ; la Société de gestion du patrimoine ferroviaire du Burkina (SOPAFER-B) ; La POSTE BF ; la Société de gestion de l’équipement et de la maintenance biomédicale (SOGEMAB) ; le Centre de gestion des cités (CEGECI) et le Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB).  Le contrôle a révélé des irrégularités financières d’un montant de 1.119.500 FCFA. Ces irrégularités sont liées à la caisse de menues dépenses de 31.500 FCFA, au carburant de 200.000 FCFA et aux frais de missions de 888.000 FCFA.

L’IGF qui est une structure de contrôle de l’ordre administratif, rattachée au cabinet du ministre en charge des finances, a aussi audité la gestion financière et comptable des collectivités territoriales de 10 Communes en 2022.  Ces municipalités sont celles de Saponé, Ipélcé, Poa, Réo, Guiba, Kombissiri, Toéghin, Boussé, Nagréongo et Zitenga. Le contrôle de la gestion financière et comptable des Communes a révélé des irrégularités financières d’un montant de 2.219.542 FCFA. Ces irrégularités sont liées à la gestion du carburant (34.542 FCFA) et au déblocage des fonds (2.185.000 FCFA).

10 missions diplomatiques et consulaires auditées

L’Inspection générale des finances (IDF), gendarme des dépenses publiques, s’est penchée sur la gestion des dépenses publiques de 10 missions diplomatiques et consulaires burkinabè à l’extérieur du pays. Aucune irrégularité de gestion financière n’a été décelée. Cependant, des recommandations ont été faites à l’issue du travail des agents de l’IGF. Elles sont adressées aux premiers responsables des missions diplomatiques et consulaires suivantes : Addis-Abeba ; Bamako ; Djeddah ; Caire ; Vienne ; Copenhague ; Brasilia ; Nations-Unies ; Ankara et Genève (voir tableau 3). En rappel, l’IGF a épluché les dossiers figurant dans la gestion financière et comptable ; la comptabilité des matières ; la gestion du personnel local ; la gestion de la scolarité et la gestion du carburant.

Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Utilisation des ressources financières : le gouvernement sur la bonne voie

Le gouvernement actuel s’est engagé avec détermination à minimiser les déperditions financières. Sur ce, il a adopté, le 7 juin 2023, en Conseil des ministres, un décret portant règlementation générale de l’utilisation des véhicules de l’Etat et des autres organismes publics.
Désormais, il est affecté à chaque ministre et président d’institution, un seul véhicule. Mieux, il a consacré la suppression de trois institutions “jugées budgétivores” que sont le Conseil économique et social (CES), le Médiateur du Faso et le Haut Conseil du dialogue social (HCDS). Sur cette dernière institution, sa suppression a permis à l’Etat burkinabè d’économiser plus de 300 millions FCFA. La réorganisation des concours directs et professionnels, en 2023, a permis des économies de plus de 200 millions FCFA en 2023. Le Conseil des ministres du 12 juin 2024 a consacré la fin des prises en charge financières servies aux participants aux différents séminaires, ateliers, forum, etc. Aussi, a-t-il décidé d’harmoniser les rémunérations et indemnités des Directeurs généraux et personnels des Sociétés d’Etat et des Etablissements publics de prévoyance sociale. (EPPS). Cette décision découle des abus constatés dans l’application du décret portant règlementation des rétributions des prestations spécifiques des agents publics.

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