• 122 millions FCFA pour l’étude de faisabilité
• 3.000 hectares consacrés à la production du maïs
• Près de 7 milliards FCFA pour la modernisation de la chaîne
Trouver un partenaire à la hauteur de ses ambitions. Siaka Sanou et Agroserv Industrie se frottent les mains, car leur cri n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. L’entreprise, spécialisée dans la transformation du maïs, est confrontée fréquemment à l’insuffisance de la matière première. Ces deux unités de transformation, dont l’une à Ouaga (80 tonnes (t)/jour tj)) et l’autre à Bobo Dioulasso (160t/j) ont une capacité totale de 240t/j mais ne sont pas exploitées au maximum pour le moment. Et l’une des mesures pour combler ce vide est de se lancer dans la production.
« Depuis 2018, nous organisons les coopératives pour les amener à produire du maïs de qualité, mais jusqu’à présent, nous ne sommes pas satisfaits, car nous n’arrivons pas à nous approvisionner en maïs en quantité suffisante. Il faut donc sécuriser l’approvisionnement à travers la mise en place d’un champ moderne de production de maïs », précise d’ailleurs Siaka Sanou. Son plaidoyer auprès de la Société financière internationale (SFI) a fait mouche. Membre du Groupe de la Banque mondiale et principale institution de développement axée sur le secteur, elle a accepté de se joindre à ce projet qui va révolutionner le secteur.
Dans la première étape, elle va cofinancer à hauteur de 50%, l’étude de faisabilité de la production de maïs, sur une superficie comprise entre 2.000 et 3.000 hectares. Agroserv va assurer l’autre partie du financement. Le coût de cette étude est estimé à 122.000.000 FCFA. Les deux parties se sont retrouvées, le 07 juin 2024, pour matérialiser ce partenariat, au siège de la Banque mondiale, au Burkina Faso. Si la phase des études est concluante, viendra la mise en place des champs de production et pour cela, la SFI est prête à injecter 10 millions d’euros, soient 6,55 milliards FCFA. « Agroserv est notre premier client au Burkina Faso et nous voulons en faire un modèle qu’on peut développer dans la région du Sahel », a indiqué Sylvain Kakou, Représentant régional Sahel de la SFI.
Si pour le moment, Agroserv fait de la transformation primaire avec seulement la farine de maïs, l’entreprise va passer à la transformation secondaire avec de la farine infantile, des semoules et des farines précuites.
Moumouni SIMPORE
Encadré 1
La SFI au Burkina : 128 milliards FCFA pour accompagner le secteur privé
En avril dernier, Sylvain Kakou, Représentant régional Sahel de la SFI, était en visite chez le ministre de l’Economie, Aboubakar Nacanabo. A cette occasion, il a déclaré que son institution avait mobilisé des fonds pour soutenir le privé. Le compte rendu de la rencontre, publié par la Direction de la communication du ministère de l’Economie, affirme : « Pour soutenir et accompagner le secteur privé du Burkina Faso, la SFI a mobilisé environ 128 milliards FCFA ».
Au cours de son entretien, « Sylvain Kakou a aussi saisi l’occasion pour traduire la reconnaissance de la SFI au gouvernement burkinabè, pour l’amélioration du climat des affaires, toute chose qui facilite ses interventions ».
Encadré 2
Agroserv Industrie SA en bref
Agroserv Industrie est une entreprise qui exerce dans le secteur de la transformation du maïs. « Fondée en 2008 en tant que SARL, nous avons évolué pour devenir une Société anonyme à Conseil d’administration en 2017, avec un capital de 581 millions FCFA réparti entre nos actionnaires, notamment M. Sanon Siaka, promoteur, et Sinergi Burkina, une société d’investissement .
Immatriculée sous le numéro BF OUA 2017 B 2359, nous sommes installés sur un site de 3.000 m² comprenant un bâtiment administratif, deux bâtiments de production, deux entrepôts de stockage, un laboratoire d’analyse et des sanitaires. Nous avons une organisation efficace qui met en évidence les deux principaux compartiments : la production et l’administration et les finances. Nous sommes fiers de notre engagement en faveur de la qualité et de l’innovation, et nous nous efforçons de continuer à satisfaire les besoins de nos clients », peut-on lire sur le site Internet de la société.
