• Pour un rendement de près de 600.000 tonnes attendu
• Les prix du premier et second choix fixés
• Objectif, redevenir le premier pays producteur de la région
La campagne cotonnière 2024-2025 peut débuter maintenant. Et pour cause, les producteurs cotonniers ont été officiellement informés des prix d’achat du coton et des prix d’achat des intrants agricoles. L’information a été livrée par l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), le vendredi 24 mai 2024, à Ouagadougou. Le président de l’AICB, Nikiébo N’Kambi, entouré des autres membres du collège de décision, a souligné que le coton graine premier choix allait être vendu à 325 FCFA/kg et le coton graine deuxième choix à 300 FCFA/kg. Ces prix d’achat, selon lui, ont été fixés en tenant compte des cours du marché mondial du coton et en application du règlement technique du Fonds de Lissage. Foi de Nikiébo N’Kambi, également président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), ces prix cités sont aux mêmes niveaux que ceux de la campagne écoulée et seront encore les meilleurs prix de la sous-région.
L’AICB soulage les producteurs avec plus d’un milliard FCFA
Il a renchéri en rappelant que ces prix fixés ont été obtenus grâce à une subvention de l’Etat burkinabè d’un montant de 10,979 milliards FCFA, auquel s’ajoute une contribution de l’AICB à hauteur de 1,456 milliard FCFA, soit un montant total de 12,435 milliards FCFA. Cet effort supplémentaire du gouvernement de transition, dans un contexte d’insécurité, a été fort apprécié par le président de l’AICB. A propos des prix des engrais, il ressort que pour la campagne cotonnière 2024-2025, le prix du sac de 50 kg d’engrais composé de NPKSB est fixé à 25.000 FCFA. Le sac de 50 kg d’engrais azoté urée (46%N) est à 27.000 FCFA. Le traitement par insecticide d’un hectare est à 6.000 FCFA. Mais, préviennent les principaux conférenciers, ces efforts financiers pour soulager la peine des producteurs cotonniers sont assortis de conditionnalité. Pour la campagne cotonnière 2024-2025, l’AICB attend d’eux une récolte de 595.000 tonnes de coton graine conventionnel et 3.250 tonnes de coton biologique. Pour les conférenciers, cet objectif attendu est modeste, au regard du potentiel qui existe dans le secteur cotonnier burkinabè, occupant la 3e place en Afrique de l’Ouest, mais qui est frappé par des contraintes majeures. Il s’agit des caprices climatiques et pluviométriques et de la persistance de l’insécurité dans certaines zones de production cotonnière.
Reconquérir la première place en Afrique de l’Ouest
Le Burkina Faso compte reprendre sa place d’antan dans la culture du coton en Afrique de l’Ouest, mais surtout faire de la filière coton, un levier de croissance pour son développement. A ce titre, l’AICB a pris des mesures et actions d’accompagnement qui portent sur une place de choix à la fertilisation et à la protection phytosanitaire. Le Secrétaire général de l’association, Ousséni Traoré, a signalé qu’un accent particulier serait mis sur la production et l’utilisation de la fumure organique. En plus des sessions de formation des agents de terrain et des producteurs, les campagnes d’information et de sensibilisation par médias interposés seront maintenues et améliorées.
Bilan de la campagne cotonnière 2023-2024
Sur le bilan, les conférenciers ont avoué que la campagne agricole 2023-2024 avait été l’une des plus difficiles ces dernières années, malgré la forte adhésion des producteurs. Elle a été marquée par : une situation sécuritaire préoccupante qui touche la quasi-totalité des zones cotonnières, avec des zones inaccessibles et des déplacements massifs des producteurs, entrainant des abandons de la culture du coton, dont le cas patent de la zone SOCOMA dont la production a été anéantie à plus de 90%; la crise russo-ukrainienne qui a renchéri les prix des engrais et une baisse significative des subventions de l’Etat sur les intrants agricoles, conséquence, augmentation substantielle des prix de cession des engrais aux producteurs. La production attendue de la campagne 2023-2024 pourrait s’établir à 386.794 tonnes de coton graine, à la fin de l’égrenage, soit une baisse de 4%. Par contre, la production pourrait légèrement augmenter dans les zones Sofitex et Faso coton, respectivement de 2% et 4% par rapport à la campagne précédente. Abordant la baisse de subvention de l’Etat burkinabè qui se constate d’année en année, le Directeur général de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX), Arsène Somda, a confié que : “ce n’est pas un désaveu de la part de l’Etat”, mais certainement une baisse aux priorités du moment, la lutte contre l’insécurité oblige. Il confie que l’AICB cherche des solutions endogènes pour se départir un jour de la subvention. Arsène Somda a révélé que l’engouement des producteurs cotonniers n’avait pas changé, mieux, ceux-ci sont plus que jamais en ordre de bataille pour dépasser les prévisions prévues. Il a salué et encouragé la résilience des producteurs de coton burkinabè.
RD
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