Nabi Issa Coulibaly, patron de Zain finances:
Zain finances est une société de conseils et d’assistance technique à l’intermédiation financière. Elle intervient dans l’intermédiation financière, accompagne les investisseurs vers les sociétés de bourse et nous leur apportons tous les conseils nécessaires pour investir sur le marché financier.
Ce forum est un cadre de découverte et de partage d’expériences pour faire comprendre aux investisseurs qu’il y a de plus en plus de nouveaux canaux alternatifs de financement qui permettent de mobiliser des capitaux. En outre, la rencontre a permis aux experts de réfléchir sur la diversification des sources de financement et d’apporter les conseils d’usage nécessaires aux entreprises pour se structurer et mobiliser des ressources financières au-delà de ce que nous pouvons avoir auprès des banques dans le modèle classique. Nous participons au forum pour nous faire connaitre et éventuellement, chercher des clients avec qui nous pourrons faire affaire. »
Mohamed Landoulsi, CEO de Inteligencia financial softwares :
« Nous sommes éditeurs de logiciels dédiés aux mondes des activités financières. Nous sommes le 3e fournisseur d’application de la zone UEMOA pour les SGI (NDLR, Société de gestion d’intermédiation). On offre sur le marché, tout ce qui est application du backoffice. Selon les directives de la BRVM, tous les SGI sont obligés de passer à la digitalisation. Nous avons pu intégrer aisément nos applications et digitaliser l’ensemble des opérations clientèles au niveau des bourses en ligne. Les choses évoluent correctement. Le seul problème est de trouver une solution à la mauvaise qualité de la connexion Internet. Nous sommes éditeurs, donc la bourse est très importante pour notre activité. »
Abdoulahi Amadou Sidibé, Directeur des opérations et des projets chez Fonds de solidarité africain :
« Ce forum tombe bien. Il permet aux opérateurs de savoir qu’ils peuvent lever des ressources à travers des structures comme la SA2IF et pas forcément en passant par les banques. J’attends du forum que les participants prennent conscience qu’ils peuvent lever des ressources autrement qu’à travers les crédits bancaires. C’est déjà la connaissance, la sensibilisation des opérateurs économiques du Burkina Faso et de la sous-région qui ont pu participer au forum pour leur montrer les opportunités du marché financier en matière de mobilisation de fonds.
La bourse permet de diversifier ses activités. Dans ce monde globalisé, la bourse permet d’aller plus vite, d’avoir beaucoup d’opportunités que l’environnement direct dans lequel se trouve notre secteur d’activité. Elle permet d’aller au-delà de nos frontières pour effectuer des activités financières. »
Hermann Nagalo, Secrétaire permanent du Salon des banques et des PME
de l’UEMOA :
« L’investissement est capital pour les pays comme les nôtres, surtout les pays de l’AES et de l’UEMOA de façon générale, qui font face à beaucoup de défis à relever. Il s’agit, notamment, des défis en termes d’industrialisation, de transport, d’énergie renouvelable et d’éducation à tous les niveaux. Nous avons d’autres sources de financement mais nous n’avons pas encore exploré le financement boursier.
Beaucoup de participants se sont intéressés à la culture boursière. Ce forum est arrivé à la bonne heure. Il va non seulement apporter les informations qu’il faut, donner des pistes, mais aussi former les différents acteurs pour qu’ils sachent qu’il faut utiliser l’investissement de façon générale et aussi celui boursier pour développer leurs activités.
Il y a quelques SGI au Burkina Faso. Mais l’information n’est pas encore perceptible par certains acteurs. Donc, il était important de mettre l’accent sur l’information et la sensibilisation. La bourse est importante pour tous les secteurs. Nous pensons que ce Salon va mettre en avant tous ces acteurs et toutes les opportunités qu’offre la bourse pour que chacun puisse les saisir.»o
T.A
Encadré
Les principales conclusions du Forum
Au titre du résumé des principales conclusions, on peut retenir ce qui suit :
Examinant les causes des difficultés de mobilisation des ressources et de la crise de liquidité, des communications des panelistes et des interventions des participants, il a été relevé principalement ce qui suit :
– la faiblesse de la culture boursière dans l’espace UEMOA ;
– la non-connaissance des opportunités offertes par le marché financier ;
– le climat des affaires peu favorable ;
– la méfiance des épargnants dont beaucoup continuent de pratiquer la thésaurisation ;
– l’inadaptation du système bancaire aux réalités économiques de nos pays ;
– l’obligation de justification de l’origine et de la destination des fonds expliquant l’exclusion de certains du système bancaire.
Au titre des recommandations, il a été relevé l’importance de :
– créer un environnement favorable sécurisant les investissements et rassurant les investisseurs ;
– adopter de nouveaux instruments financiers adaptés aux réalités de nos pays et à même de favoriser la bancarisation et la mobilisation des ressources, en vue de juguler la crise de liquidité ;
– procéder à une meilleure organisation des calendriers des émissions sur le marché financier ;
– améliorer la circulation sur le marché secondaire et faire jouer un rôle important par les acteurs locaux, dans la perspective de solutions endogènes ;
– redoubler d’effort pour la promotion de la culture boursière par la formation et la sensibilisation des agents économiques.
Par ailleurs, les participants ont relevé la nécessité pour la SA2IF d’institutionnaliser ce forum et la nécessité de bien surveiller le marché pour éviter des cas malheureux vécus comme celui des Traders, Globus Me et 5M.
Plus particulièrement, par rapport aux PME, les participants ont relevé :
– le champ d’intervention limité des banques dans le financement des PME ;
– le faible recours au leasing par les PME ;
– le faible recours aux solutions de Crow Funding par les PME.
Par rapport à la digitalisation, les panelistes et les participants ont relevé son importance dans le développement du marché financier au Burkina Faso et dans la sous-région.