• Des innovations qui défient la résilience
• De l’engrais et des techniques pour améliorer les jardins et potagers
• Des ouvrages au service de l’agriculture
Arjola ou la fertilisation des sols par la volaille
Arjola est un engrais naturel bio, produit à partir de la fiente et des plumes de volaille et adapté à plusieurs variétés de cultures, notamment, le maïs, le sorgho, le riz et les légumes. Son utilisation se traduit par des rendements agricoles significativement améliorés. « Une tomate produite à partir d’Arjola conserve son eau une semaine, contrairement à celle obtenue avec les engrais chimiques. Et même un mois après, la tomate garde sa fraîcheur », clame Thérèse Kalmogo, promotrice de l’engrais bio Arjola. Forte de son expérience d’une dizaine d’années dans le domaine, elle est bien confiante. Tout démarre en 2012. « Un jour, j’étais dans mon salon de coiffure et pendant le journal, la ministre de l’Eau en visite dans un champ à Bobo, a interpellé des producteurs de bananes sur la nécessité de développer de l’engrais, afin de ne plus dépendre de l’extérieur. Ce reportage a créé le déclic en moi, surtout que nos parents n’avaient pas d’engrais bio mais ils réussissaient à remplir leur grenier. J’ai donc décidé de combler ce déficit », se rappelle-t-elle. Commence alors pour elle une odyssée dans plusieurs localités du pays, à la recherche des techniques utilisées pour fertiliser les sols et surtout remplir les greniers. Entre sa production à petite échelle, principalement axée sur l’expérimentation et l’analyse du marché, elle n’arrivait plus à trouver du temps pour son salon de coiffure qui finit par fermer. Ce n’est qu’en 2017 que la fiente et les plumes de volaille ont été déterminées comme les matières de base d’Arjola. Pour produire son engrais bio, Thérèse Kalmogo s’approvisionne en matières premières directement, auprès des éleveurs et des agriculteurs locaux. Il faut au moins quarante-cinq (45) jours entre l’entrée en usine de la matière première et la sortie du produit fini. Pour se donner plus de chance sur la qualité de son engrais, Mme Kalmogo dit être en contact permanent avec l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) et le Bureau national des sols (BUNASOLS). Avec ces deux structures, elle réalise régulièrement des tests, afin d’améliorer les performances des produits. Il faut 300 kg par hectare et le sac de 50kg est cédé à 13.500 FCFA.
Son unité, située dans la Commune de Tanghin-Dassouri, a une capacité de production de 5 tonnes par jour et utilise de façon permanente dix personnes. La promotrice rêve de créer un complexe industriel de production d’engrais, contribuant ainsi à promouvoir une agriculture biologique non seulement au Burkina Faso, mais également dans d’autres pays africains. En participant au SIAEL, elle espère ainsi séduire des partenaires financiers à rejoindre son projet de promotion d’une agriculture durable et respectueuse de l’environnement en Afrique.
Volonta, un coup de volant et l’eau est au bout
« Ceux qui sont au bord des barrages peuvent utiliser 20 à 30.000 FCFA de carburant le mois, pour arroser leurs parcelles, par exemple. Avec une de nos pompes, ils peuvent économiser cet argent et l’investir ailleurs. Nos pompes sont donc rentables pour ceux qui font le jardinage, par exemple, car elles n’utilisent ni carburant ni énergie humaine et en cas de panne, on peut utiliser la main pour la faire fonctionner en attendant la réparation. Il n’y a pas de rupture dans l’utilisation de nos machines ». Décrite ainsi par Olivier Nacoulma, la pompe Volonta apparait comme la panacée à l’adduction d’eau. Elle a été conçue pour s’adapter à trois types de retenues d’eau : les barrages, les puits à grand diamètre et les forages. Son nom Volonta, elle le tient de l’italien qui veut dire « pompe à volant ». Son principe de base reste le même que pour les autres machines de cette catégorie, il s’agit d’un dispositif permettant d’aspirer l’eau d’une source et de la refouler vers une destination choisie. La pompe peut être mécanisée. Elle peut être actionnée avec un moteur à essence, un moteur électrique et par un système solaire. En fonction du débit du forage, les moteurs thermiques peuvent permettre de tirer 2,5 à 3 m3 par heure. Le système à motricité solaire comporte 2 versions : l’une de 210 W pouvant pomper entre 3 et 4 m3 par jour et l’autre version de 420 W pouvant pomper jusqu’à 10 m3 par jour. Le rythme idéal de pompage pour tous les systèmes est de 60 tours/mn. Tout demandeur aura à débourser entre 300 et 600.000 FCFA pour se doter d’une pompe Volonta.
Olivier Nacoulma et Éric Gnang, tous deux techniciens du Centre Sainte famille de Saaba (CSF), étaient présents à Komsilga pour présenter le produit. C’est ce centre qui produit Volonta. Les premières pompes Volonta installées depuis une trentaine d’années sont toujours fonctionnelles. Elles sont fabriquées sur place et l’inox alimentaire 304 est utilisé pour la fabrication des pièces internes de la pompe.
Le service après-vente est assuré par 400 artisans réparateurs formés à travers le Burkina Faso. Le centre dispose d’ateliers où sont formés des jeunes. Ils construisent aussi des châteaux d’eau. Ils fabriquent aussi des tables-bancs de différentes tailles, en particulier, pour collégiens et lycéens. Au rendez-vous du donner et du recevoir du SIAEL, le CSF était là pour son savoir-faire.
Moumouni Simporé
Encadré
250 exposants en provenance du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de l’Algérie et du Maroc y sont présents. Les participants maliens représentent à ce salon plus de 10 interprofessions. Une rencontre a eu lieu sur le site du SIAEL, le 22 février, entre les interprofessions du Burkina Faso et celles du Mali, afin de partager les différentes expériences et de trouver des solutions aux difficultés que rencontrent les différentes filières.
Des prix ont été décernés, à savoir un Kûuri d’or, un Kûuri d’argent et un Kûuri de bronze pour chacun des trois domaines que sont l’agriculture, l’environnement et l’élevage, ainsi que des prix spéciaux.