• Du riz local reconditionné, vendu au prix du riz importé
• Une lutte qui nécessite la collaboration de tous
La Coordination nationale de lutte contre la fraude était face aux professionnels des médias de Bobo-Dioulasso, ce jeudi 15 février 2024, pour un point de presse. Animée par Dr Yves Kafando, cette conférence a porté sur des cas de fraude sur le riz produit localement dans la ville de Sya.
1 641 sacs de riz de 50 kilogrammes, des emballages vides et des moyens de transport, le tout estimé à 47 millions 743 mille francs CFA, c’est la valeur du butin saisi à Bobo-Dioulasso par la Coordination nationale de lutte contre la fraude. Cette saisie a été opérée ce février 2024. Dr Kafando, Coordinateur national, par ailleurs animateur de la conférence, est, dans sa déclaration liminaire, revenu sur les différents modes opératoires des fraudeurs. « Cette pratique consistait pour les mis en cause, dans un premier temps, à acheter du riz local, notamment, le riz produit dans le Kénédougou, la Léraba, la Comoé, et de l’ensacher dans des emballages préalablement estampillés aux mentions du riz importé, dans le but de tromper les consommateurs et de renchérir les prix ». En effet, le prix du sac de riz local de 50 kg coûte 23000 FCFA sur le marché, alors que la même quantité de riz, une fois reconditionnée dans des sacs importés, coûte 24000 FCFA, soit une marge bénéficiaire frauduleuse de 1000 FCFA sur chaque sac.
En ce qui concerne la deuxième procédure, il s’est agi, pour les faussaires, « de transvaser du riz portant la mention « vente interdite », obtenu à des prix très réduits grâce aux efforts du gouvernement, et destiné aux cantines scolaires, dans des sacs préalablement estampillés, afin de pouvoir les vendre allègrement sur le marché », confie Dr Kafando. C’est sur la base des alertes qu’une équipe de la Coordination a pu intercepter sur l’axe Bama-Bobo, un camion contenant 321 sacs de 50 kg de riz « Lizo » et 39 sacs de riz destinés à la cantine scolaire. Des investigations poussées ont permis de découvrir le magasin de stock du propriétaire à Yéguéré, dans la ville de Bobo. 441 sacs de 50kg de riz destinés à la cantine scolaire, 901 sacs vides de marque «Lizo» destinés aux reconditionnements du riz local et 65 sacs de riz local de 100kg en provenance de Banzon, destiné également à être reconditionné dans les sacs «Lizo» y étaient. « C’est là, la face hideuse d’une catégorie de compatriotes qui restent jusque-là insensibles aux messages d’intégrité, de dignité et de patriotisme prônés par la Transition », déplore Dr Kafando.
Cette pratique n’est pas sans conséquence sur la vie des populations, poursuit le conférencier, car « elle impacte négativement non seulement sur le coût de la vie au Faso, mais aussi sur l’initiative présidentielle lancée sous la clairvoyance du Capitaine Ibrahim Traoré, président de la Transition ». Laquelle initiative vise la réduction de la cherté de la vie.
Le conférencier rassure les populations quant à l’engagement de la Coordination à maintenir la pression sur les fraudeurs et exhorte l’ensemble des citoyens à une franche collaboration, afin de réduire le phénomène de la fraude à sa plus simple expression.o
IB/ Collaborateur