• Brigitte Marie Suzanne Yoni au Budget
• Talato Eliane Ouédraogo prend les rênes des Impôts
• Voici les Hommes du ministre Aboubakar Nacanabo
Il est attendu du ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective (MEFP) plus de mobilisation de recettes fiscales pour, d’une part, faire face à la menace sécuritaire, et d’autre part, relancer l’économie impactée. Pour y parvenir, le ministre Aboubakar Nacanabo a décidé de s’entourer d’une nouvelle équipe de combat. C’est ainsi que 2024 a vu des changements importants s’opérer à la tête du Secrétariat général du MEFP, des Directions générales des Douanes, des Impôts, du Budget, du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES). Le fait particulier de cette nouvelle architecture, c’est la valorisation du genre, avec la promotion de deux compétences féminines à des postes stratégiques, Impôts et Budget. Zoom sur les nouveaux promus.
Secrétaire général du MEFP
Vieux Rachid Soulama, un pur produit des questions budgétaires, prend les rênes
Depuis le 2 février 2024, le Secrétariat général du ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective est dirigé par Vieux Rachid Soulama. Il remplace à ce poste, Nicolas Kobiané, qui aura passé 21 mois à la tête de cette entité du département. Mais qui est Vieux Rachid Soulama, ce fils de la région des Cascades ? Il est économiste planificateur, titulaire d’un Master en gestion axée sur les résultats, option « gestion des projets et programmes publics », obtenu à l’Institut pour le développement en économie et administration internationale (IDEA), en partenariat avec l’Université Laval de Québec au Canada, ainsi qu’une Maîtrise en économie à la Faculté des sciences économiques de l’Université de Ouagadougou. Il a aussi obtenu un diplôme d’administrateur. Jusqu’à sa nomination, il occupait, depuis juillet 2016, le poste central et stratégique du MEFP (SG) et de Directeur général du Budget. Il a aussi assumé les fonctions de Directeur de l’administration et des finances du ministère en charge de l’éducation nationale et de l’alphabétisation et de Directeur de la programmation budgétaire. Il fut membre du Secrétariat technique du comité de pilotage du budget-programme de l’Etat et chargé de cours des techniques budgétaires à l’ENAREF. Le nouveau Secrétaire général aura désormais pour mission d’assurer la coordination et la gestion administrative et technique des structures du MEFP et de poursuivre les dossiers en instance au Secrétariat général du MEFP.
Direction générale du Budget
Brigitte Marie Suzanne Compaoré/Yoni, bien contrôler l’argent de l’Etat
Brigitte Marie Suzanne Compaoré/Yoni a passé 8 mois à la tête du ministère délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective chargée du Budget, dans le gouvernement du président de la Transition, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Après ce bref passage ministériel, elle retourne dans sa maison mère comme Directrice générale adjointe du Budget, poste qu’elle occupait depuis 2016, avant d’aller au gouvernement. Comme un phoenix qui renaît toujours de ses cendres, Brigitte Marie Suzanne Compaoré/Yoni est, depuis le 24 janvier 2024, la nouvelle Directrice générale du Budget. Elle a succédé à son patron, Vieux Abdoul Rachid Soulama, qui, lui aussi, a gravi les escaliers de la hiérarchie pour occuper le prestigieux poste de Secrétaire général du MEFP. La nouvelle promue est Administrateur des services financiers de formation. Elle est titulaire d’un Master II en «Analyse économique et développement international, « option gestion de la politique économique », obtenu à l’Université de Clermont-Ferrand 1 CERDI en France, et d’une Maîtrise ès Sciences économiques de l’Université de Ouagadougou. Elle a aussi occupé les fonctions de chargée de missions et de conseiller technique du MEFP. La Directrice générale dispose d’une solide expérience dans les domaines de l’élaboration, l’exécution et le contrôle du Budget de l’État et des autres organismes publics, ainsi que dans la planification, budgétisation et gestion des projets et programmes. Elle a participé à l’élaboration et au suivi-évaluation du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté et au suivi des stratégies sectorielles dans le cadre du suivi-évaluation de la stratégie de réduction de la pauvreté. Elle a également été la correspondante nationale de l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako-Gourma et membre du comité de suivi des directives des finances publiques de l’UEMOA. Le 7 février 2024, le Conseil des ministres a nommé l’Administrateur des services financiers, Arouna Sanfo, Directeur général adjoint du Budget.
Direction générale des Impôts
Talato Eliane Djiguemdé/Ouédraogo, une technicienne discrète et efficace
Selon un adage populaire, si tu confies ton argent à une femme, tu peux être sûr qu’il est en sécurité, car elles sont prudentes en dépenses financières. C’est au nom de cette sécurité des finances publiques qu’après la Direction générale du Budget échue à une femme, le gouvernement de transition a confié le poste de Directeur général des Impôts à une autre femme. Talato Eliane Djiguemdé/Ouédraogo, qui a un autre point commun que Brigitte Marie Suzanne Compaoré/Yoni, toutes deux étaient des adjointes à leur ancien poste, avant de gravir la dernière manche. Elle était jusque-là, l’adjointe de Daouda Kirakoya, Directeur général sortant des Impôts. Depuis le 7 février, le gouvernement lui a confié la destinée de cette institution financière. Il s’agit, en effet, de Talato Eliane Djiguemdé, l’une des rares femmes à occuper ce poste. Elle est la deuxième femme à se voir confier la destinée de la DGI. Selon notre confrère de LeFaso.net, qui a dressé son portrait en 2022, elle est décrite par ses pairs comme une femme travailleuse, modeste et prête à apprendre. Libre.Info ajoute qu’elle est titulaire d’un diplôme d’études supérieures bancaires et financières obtenu au Centre ouest-africain de formation et d’études bancaires de Dakar (Sénégal), d’un diplôme des inspecteurs des Impôts et d’une Maîtrise des Sciences économiques, option gestion des entreprises. Elle débute sa carrière professionnelle en 1997. En 25 ans de carrière, elle a, sur le plan professionnel, occupé les postes de Directrice des services fiscaux, des affaires immobilières de l’Etat et du domaine affecté de l’Etat. Elle a été aussi la chargée d’étude à la cellule d’appui technique et cheffe d’équipe de vérification et responsable de la section enquête et recherches. La nouvelle patronne des Impôts est mariée et mère de trois enfants.
Direction générale des Douanes
Adama Ilboudo, sa mission, mobiliser plus de 1.000 milliards FCFA en 2024
Il a dû fêter doublement le nouvel an de 2024, car il venait d’être nommé la veille, le 29 décembre 2023, en Conseil des ministres, à la tête de la Direction générale des Douanes (DGD). Inspecteur divisionnaire des Douanes, grade intermédiaire, Adama Ilboudo a pris le bâton de commandement de la DGD le 9 janvier 2024. Il remplace à ce poste l’Inspecteur divisionnaire des Douanes Mathias Kadiogo, qui aura passé 13 mois et demi à la tête de cette régie de recettes. Dans son curriculum vitae, il a gravi tous les échelons de l’administration douanière pour arriver au sommet. Il a occupé plusieurs fonctions, dont celles de chargé de missions au ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective; de chef de site du Bureau principal de première catégorie de Ouaga-gare; chef de Brigade commerciale du Bureau principal de première catégorie de Ouaga Aéroport ; chef du Bureau principal des exonérations douanières ; chef du Bureau principal de Ouaga-gare; Député rapporteur général de la Commission des finances et du Budget au Conseil national de transition (CNT) ; Directeur adjoint de la Direction de l’informatique et des statistiques et Directeur des régimes économiques et particuliers, membre du Conseil de direction de la DGD. En rappel, en 2023, l’administration des Douanes a mobilisé 1. 033 milliards FCFA (dont 10 milliards FCFA au profit du Fonds de soutien patriotique), pour un objectif attendu de 927 milliards FCFA. Adama Ilboudo a été assigné à faire plus dans la mobilisation des ressources au profit du Budget de l’Etat, mais aussi de contribuer à la protection du territoire et à la lutte contre le terrorisme.
Fonds burkinabè de développement économique et social
Nour Ahmadé Guenda, un auditeur expérimenté
Le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) a un nouveau Directeur général, en la personne de Nour Ahmadé Guenda, nommé le 24 janvier 2024, en Conseil des ministres. Il remplace Dr Wendpanga Bruno Compaoré, nommé Directeur exécutif du Bureau national des grands projets. Nour Ahmadé Guenda est économiste-gestionnaire-auditeur. Il est titulaire d’un Master en Comptabilité, contrôle, audit et d’une Maîtrise en économie, option économie et gestion des entreprises et des organisations. Sa bio expresse souligne qu’avant sa nomination, il occupait la fonction de vérificateur à la Cour des comptes. Il dispose d’une riche expérience en contrôle de la gestion, de suivi-évaluation et en audit des structures publiques. Il a aussi été, entre autres, point focal de la Cour des comptes auprès du ministre en charge de l’économie et des finances.
Il va désormais coordonner les activités du FBDES dont la mission est de soutenir la réalisation d’opérations de développement économique et social et de promouvoir le rôle de l’Etat en tant qu’investisseur stratégique dans les secteurs jugés prioritaires, à travers la réalisation des opérations de financements structurants qui contribuent à la création des richesses et des emplois au niveau national.
Directrice générale du développement territorial
Monique Bassénewindé Yarga/Ouédraogo, conseiller de l’Etat sur l’aménagement du territoire
Depuis le 24 mai 2023, une autre compétence féminine dirige la Direction générale du développement territorial (DGDT). Elle, c’est Monique Bassénewindé Yarga/Ouédraogo. Elle remplace Félix Charles Dalla, qui a passé deux années à la tête de la structure. A sa passation de charge, elle a été présentée comme une technicienne qui connait du bout des doigts l’aménagement du territoire. La nouvelle Directrice générale est conseiller en aménagement du territoire et en développement local. Socio-anthropologue, elle est doctorante en sociologie à l’Université Joseph Ki-Zerbo.
Elle est aussi titulaire d’une Maîtrise en communication pour le développement de la même Université et de plusieurs certificats dans des domaines comme le management des projets et programmes de développement; la gestion de la sécurité humanitaire en contexte de crise; l’intervention d’urgence et de catastrophe; la réduction des risques de catastrophes. Sur le plan professionnel, elle a été, entre autres, chef de cabinet du Secrétaire d’Etat chargé de l’aménagement du territoire, avant d’occuper la fonction de Directrice générale adjointe du développement territorial depuis septembre 2017. A son actif aussi, il ressort qu’elle est une femme très avisée et bien imprégnée des questions d’aménagement du territoire et de développement local. La DGDT a pour mission principale, la formulation des politiques et stratégies d’aménagement du territoire, la promotion du développement régional, des pôles de croissances et de compétitivité et de la résilience territoriale, ainsi que la cohérence spatiale des investissements.
Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré
Quelle est la contribution des 3 régies de recettes ?
-Direction générale des Impôts (DGI) : 1.565.225.601.000 FCFA
-Direction générale des Douanes (DGD) : 1.106. 200.000.000 FCFA
-Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP): 245.369.229.000 FCFA.
Source : Loi de finance exercice 2024
Encadré 2
Contribution des régies de recettes au Fonds de soutien patriotique, en 2024
DGI : 75 milliards FCFA
DGD : 12 milliards FCFA
DGTCP : 13 milliards FCFA.
Source : Loi de finance exercice 2024