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Marché financier régional: carton plein pour le Burkina

• Première opération pour 2024

• Un taux de couverture de plus de 120%

• S’endetter pour payer la dette ?

Première sortie du Burkina Faso sur le marché régional, validée. Ce 17 janvier 2024, la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique du Burkina, en collaboration avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), UMOAO-Titres, a organisé une émission simultanée de bons et obligations assimilables du Trésor. Ces opérations, respectivement de 364 jours et de trois ans portent sur un montant de 30 milliards FCFA.

Selon les termes de la DGTCP, l’opération s’inscrit dans le cadre de l’exécution du programme d’émissions de titres publics du Burkina, en conformité avec la stratégie à moyen et long terme de gestion de la dette.

L’adjudication, ouverte le 17 janvier 2024, suivant un système d’enchères à taux et prix multiples, a enregistré des résultats positifs. Confiant sur la signature Burkina Faso, les soumissionnaires ont dépassé la mise de départ du pays. Pour 30 milliards FCFA demandés par le pays, le montant global des soumissions s’est élevé à 38,46 milliards FCFA, soit un taux de couverture de l’opération de 128,21%.

Le Burkina a retenu le montant de 32,01 milliards FCFA. Les Bons assimilables du Trésor (BAT) ont été les plus prisés par les souscripteurs. Sur les 32 milliards levés par le Burkina, 17,15 milliards étaient des BAT. Ces titres de créances à court terme comportent 4 avantages, dont :  un placement à court terme répondant à des impératifs de gestion de trésorerie alliant sécurité et qualité ; un couple rendement/risque optimal ; une rémunération connue et payée d’avance à l’investisseur, lors de l’acquisition des titres (intérêts précomptés) et un investissement sur les BAT permettant de contribuer aux ressources de trésorerie de l’Etat.

14,85 milliards FCFA ont été retenus sur l’émission des Obligations assimilables du Trésor (OAT). Ces titres de créances à moyen et long terme, émis par l’Etat par voie d’adjudication, possèdent l’avantage d’être un placement à moyen ou long terme répondant à des impératifs de placement d’épargne ou de ressources longues alliant sécurité et qualité. Autre avantage lié au OAT, le couple rendement/risque est optimal. Enfin, il s’agit d’un investissement permettant de contribuer au financement du budget de l’Etat. Les soumissions ont eu lieu dans 4 pays de l’Union. Le plus gros montant vient du Burkina Faso, avec 8,11 milliards pour les BAT et 12,29 pour les OAT. Il est suivi par la Côte d’Ivoire, le Bénin et enfin, le Sénégal.

S’endetter et rembourser la dette 

Dans la note de pré-émission diffusée par UMOA-Titres, on retient que la prochaine tombée du Burkina est prévue pour ce mois de janvier 2024. En gros, dans ce mois, le Burkina devra rembourser une partie des sommes empruntées sur le marché financier régional. Le paiement se fait sur deux leviers. L’on rembourse soit le principal et les intérêts générés par l’emprunt, soit l’un ou l’autre en fonction du calendrier établi. Et pour ce mois de janvier, le Burkina doit un peu moins de 38 milliards FCFA. 33 milliards pour le principal et 4,45 milliards FCFA sur les intérêts. La tombée du mois de février est un peu plus souple. En effet, le pays devrait débourser un peu moins de 13 milliards FCFA, afin de rembourser ce qu’il aura emprunté.

A noter que la dette intérieure s’élève à 3.846,35 milliards FCFA à fin juin 2023, contre 3.704,74 milliards FCFA à fin décembre 2022, soit une hausse de 3,8%. Elle est constituée à 81,1% de titres publics (Bons et Obligations du Trésor).

Au cours des deux premiers trimestres de l’année 2023, 11 émissions d’emprunts obligataires d’un montant global de 413,07 milliards FCFA et 9 émissions de Bons du Trésor d’un montant cumulé de 141,35 milliards FCFA ont été réalisées. Sur la base du PIB au 31 décembre 2022, le taux d’endettement est ressorti à 56 % à fin juin 2023.

S’agissant du service de la dette, le montant des paiements à fin juin 2023 s’élève à 579,22 milliards FCFA et se répartit entre créanciers extérieurs et intérieurs pour des montants respectifs de 109,31 milliards FCFA (18,9%) et 469,91 milliards FCFA (81,1%). Ce service se décompose en remboursement du principal pour 439,57 milliards FCFA (75,9%) et en paiement d’intérêts pour 139,65 milliards FCFA (24,1%).

En attendant le dernier point de l’année 2023 sur la dette du pays, L’Economiste du Faso s’interroge si cette sortie du Burkina sur le marché financier régional ne vise pas à rembourser une partie de la dette due. Dans la projection de l’économie nationale sur la période 2024-2026, le projet de loi de finances pour l’exécution du Budget de l’Etat, exercice 2024, prévoit que le ratio dette/PIB nominal se dégraderait. En effet, il s’établirait à 62,6% en 2024, après 60,1% en 2023. Il se situerait en moyenne à 62,8% sur la période 2024-2026.

NK

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