• La plus importante plateforme commerciale africaine
• Des actions pour permettre aux acteurs locaux de tirer profit des avantages
Du 20 au 23 novembre 2023, s’est tenue à Bobo-Dioulasso, la 5e édition de la Semaine de l’industrie burkinabè (SIB). Cette édition est placée sous le thème : « Industries burkinabè et enjeux de l’innovation technologique dans un contexte d’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) ». Pour l’occasion, des panels, une foire d’exposition des produits industriels burkinabè et des visites sont prévus le long de ces 4 jours.
« Compétitivité des entreprises industrielles dans un contexte de mise en œuvre de la Zone de libre- échange continentale africaine ZLECAF », c’est le thème retenu pour le premier panel entrant dans le cadre des activités de la 5e édition de la SIB. Il a été animé par 3 panélistes aguerris sur la question. D’entrée, le premier panéliste, M. Sawadogo Yacouba, conseiller des affaires économiques au niveau de la Direction générale du commerce, a d’abord donné un aperçu de la ZLECAF. Selon ses dires, « la ZLECAF est la plus importante zone de libre-échange en Afrique avec un marché de plus de 1,3 milliard de consommateurs regroupant 55 États, 42 monnaies ». Elle poursuit, entre autres, des objectifs de suppression des barrières tarifaires et non tarifaires, d’harmonisation des règlementations et des normes, et d’amélioration des investissements transfrontaliers, favorisant ainsi la croissance économique, la réduction de la pauvreté et le renforcement de l’intégration et de la coopération régionales. Toujours pour le panéliste, cette zone offre de nombreuses opportunités commerciales aux Etats membres. Elle permet de relier 55 États et plus de 1,3 milliard de personnes, permettra l’augmentation des revenus de l’Afrique à 450 milliards de dollars d’ici à 2035, et de réduire la pauvreté, à travers l’industrialisation. Pour le cas particulier du Burkina, l’intégration dans la ZLECAF offre des possibilités de transformation et d’industrialisation, contribue à l’essor économique et au renforcement de l’économie structurelle, à travers la création de chaînes de valeurs et contribue à dynamiser la production externe en qualité et en quantité. Cependant, de nombreux défis restent à relever par le Burkina, en vue de mieux profiter de cette plateforme qu’est la ZLECAF, a laissé entendre M. Sawadogo. Au nombre de ces défis, il y a l’amélioration de l’offre de l’énergie, le renforcement des capacités de la main d’œuvre, l’amélioration de la qualité des infrastructures physiques et logistiques, la formalisation des entreprises informelles, le renforcement des capacités techniques et professionnelles, et la prise des mesures incitatives au profit des entreprises commerciales.
À l›issue de cette première communication, une deuxième communication a été donnée par M. Kiema Abel, également conseiller des affaires économiques et chef de service au niveau de l’Agence pour la promotion des exportations, APEX. Celui-ci est revenu sur le rôle de l’APEX, et des efforts à consentir par le Burkina pour profiter des avantages de la ZLECAF. Selon ce panéliste, le but de l’APEX est de permettre aux acteurs économiques burkinabè de mieux tirer profit des avantages de la mise en œuvre de la ZLECAF. Pour ce faire, elle accompagne de nombreux acteurs nationaux, notamment, dans la promotion de leurs produits sur les marchés sous-régionaux et internationaux, à travers les foires et salons. Également l’APEX organise des missions de prospection au profit des filières porteuses, organise des manifestations commerciales, et offre des appui-conseils aux entreprises exportatrices. Pour ce qui est des efforts à consentir pour mieux tirer profit des avantages de la ZLECAF, M. Kiema affirme que des actions sont déjà entreprises par l’État. Il s’agit, notamment, de l’adoption d’une stratégie nationale qui s’articule autour de 5 axes majeurs. Ces axes sont : la vulgarisation de l’accord auprès des parties prenantes, le renforcement du niveau de compétitivité des PME/PMI, l’amélioration de l’offre d’exportation pour mieux répondre aux offres d’accès au marché, l’amélioration des capacités des femmes et des jeunes à mieux saisir les opportunités de la ZLECAF et le renforcement du dispositif institutionnel et règlementaire de pilotage effectif de la ZLECAF.
Outre ces deux communications, une troisième portant sur les opportunités et défis de l’industrie burkinabè a été donnée par M. Ouarma Pegnami, également conseiller des affaires économiques. D’entame, celui-ci a rappelé la situation des exportations du Burkina selon les statistiques de 2022. Selon ces chiffres, les produits les plus exportés sont essentiellement les produits de l’industrie d’extraction, et les produits agricoles non transformés. En ce qui concerne les destinations, elles sont principalement l’Asie et l’Europe.
Le Burkina exporte très peu en Afrique. À l’instar du premier intervenant, ce dernier panéliste a, lui aussi, énuméré des défis auxquels sont confrontés les industries burkinabè. A l’en croire, nos industries souffrent de la faible compétitivité, la faible innovation, les facteurs de production peu performants, de la main d’œuvre peu qualifiée…, comme solution pour pouvoir relever ces défis. « Le Burkina gagnerait à mettre à niveau les industries locales, à renforcer les capacités des acteurs en matière de normes et de qualité, de connaissances de marché africain, de maîtrise de chaînes de valeurs », a laissé entendre M. Ouarma.
Ce premier panel a été ponctué par une série de questions-réponses et la synthèse des recommandations.
IB (Collaborateur)