• Les recettes propres mobilisées augmentent de 10%
• Le déficit budgétaire se détériore davantage
• Selon les indicateurs de septembre 2023 de la DGEP
Quel est l’état des finances publiques au Faso ? A en croire les indicateurs de la Direction générale de l’économie et de la planification (DGEP), à fin septembre 2023, l’évolution des dépenses, ainsi que les recettes sont en hausse. Une bonne dynamique pour l’économie nationale est constatée aussi au niveau des attributions des marchés publics.
Dans les détails, les recettes propres mobilisées sont en hausse de 10,8% par rapport à fin septembre 2022. Elles s’élèvent à 1.833,7 milliards FCFA. Cette performance est imputable aussi bien aux recettes fiscales qu’aux recettes non fiscales. En effet, les recettes fiscales augmentent de 9,1% (+134,5 milliards de francs CFA) pour atteindre 1.612,0 milliards de francs CFA. Elles contribuent pour 8,1% à la croissance des recettes totales. S’agissant des recettes non fiscales, elles augmentent de 24,9% (+44,2 milliards de francs CFA) pour s›afficher à 221,7 milliards de francs CFA. Leur contribution est de 2,7% à la hausse des recettes budgétaires.
Les dépenses totales du budget de l’Etat sont exécutées à hauteur de 78,4% (par rapport aux prévisions de la Loi de finances 2023) pour se situer à 2.536,9 milliards de francs CFA, en hausse de 12,1% par rapport à fin septembre 2022. Cette évolution des dépenses publiques résulte essentiellement d’une hausse des dépenses en capital (pour le développement de nouvelles activités ou en tant qu’investissement à long terme) et dans une moindre mesure, des dépenses courantes. En effet, les dépenses en capital enregistrent une hausse de 39,2% (+258,2 milliards de francs CFA) et contribuent à hauteur de 11,4% à la croissance des dépenses totales. Concernant les dépenses courantes, elles augmentent de 1% (+16,3 milliards FCFA). Transposés, ces deux indicateurs font ressortir un déficit budgétaire de 507 milliards FCFA. Il est en détérioration de 114,9 milliards de francs CFA (- 29,3%) en glissement annuel.
Au niveau des marchés publics, les choses bougent. Le nombre de contrats de marchés publics approuvés est de 710 pour une enveloppe globale de 161,08 milliards de francs CFA. Rapporté à fin septembre 2022, le nombre de contrats approuvés a augmenté de 68,2% et l’enveloppe correspondante a plus que doublé. Ces marchés publics sont dominés essentiellement par les marchés de travaux représentant 76,8 % du montant global. Quant aux marchés de prestations intellectuelles, des fournitures et de services courants, ils ne représentent respectivement que 9,5%, 9,4% et 4,2% de l’enveloppe globale.
Masse salariale en hausse et masse monétaire en repli
Autre indicateur dans les finances publiques, l’évolution de la masse salariale. A fin septembre 2023, elle se situe à 836,1 milliards de francs CFA, en hausse de 64,4 milliards de francs CFA (+8,3%) par rapport à fin septembre 2022. Le ratio «masse salariale sur les recettes fiscales» à fin septembre 2023 est ressorti à 51,9%, en baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à la même période un an plus tôt.
Comparativement, la quantité de monnaie en circulation dans le pays est en baisse, pour la 2e fois consécutive. Elle s’affiche à 5.646,8 milliards de francs CFA, soit un recul de 21,9 milliards de francs CFA (-0,4%) par rapport à juillet 2023. Cette baisse est expliquée par la contraction des actifs extérieurs nets de 49,1 milliards de francs CFA (- 2,8%), contrebalancée par la hausse des créances intérieures de 130,8 milliards de francs CFA (+2,9%) et des passifs à caractère non monétaire de 2,6 milliards de francs CFA (+0,2%).
Plus spécifiquement, la diminution de la monnaie est retracée dans les « dépôts transférables ». Il s’agit de dépôts (en monnaie nationale ou en devises) qui peuvent être convertis immédiatement en numéraires ou qui sont transférables par chèque, virement, écriture de débit ou autre sans frais importants ni restrictions majeures d’aucune sorte. La baisse est de 74,6 milliards FCFA.
Elle est atténuée par la hausse de « circulation fiduciaire » (ensemble des pièces de monnaie et billets de banque qui circulent dans l’économie, c’est-à-dire qui n’est pas déposé dans les banques ou à la Banque centrale). Elle représente +6,5 milliards de francs FCFA et les « autres dépôts inclus dans la masse monétaire » (+46,2 milliards de francs FCFA, soit +2,2%).
NK
Encadré
Microfinance
10 coopératives d’épargne et de crédit fermées
Au deuxième trimestre 2023, le nombre de Systèmes financiers décentralisés (SFD) diminue fortement pour se situer à 125, contre 134, un trimestre plus tôt. Cette baisse provient de la fermeture de structures de la catégorie des instituts mutualistes de coopératives d’épargne et de crédit (IMCEC), soient 10 structures.
Pour ce qui est du nombre de membres (composé de personnes physiques et de groupements), il a augmenté de 11,4% entre le premier et le deuxième trimestre 2023, passant respectivement de 1.640.728 membres à 1.827.759 membres. Cet accroissement est en lien avec l’augmentation aussi bien des personnes physiques (hommes et femmes) que des groupements, respectivement de 11,1% et 13,0%. L’encours de l’épargne passe de 384,1 milliards de francs CFA au 31 mars 2023 à 396,3 milliards de francs CFA au 30 juin 2023, soit un gain de 3,2%.
Encadré 2
Situation de l’emploi et de l’entrepreneuriat
A fin septembre 2023, le nombre de travailleurs immatriculés à la CNSS est de 15.100, dont 5.354 (31,21%) femmes. Un nombre en baisse de 19,2% par rapport au trimestre précédent, selon les données de la Direction générale de l’économie et de la planification. Elle a aussi constaté une chute de l’offre d’emploi. Ainsi, le nombre d’offres d’emplois, hormis les recrutements de la Fonction publique, est estimé à 2.181. Il est en chute de 43,9% par rapport à la même période, un an plus tôt.
En ce qui concerne le nombre d’entreprises créées, il est de 1.652, rien que pour le mois d’août 2023, en hausse de 5,8% par rapport au mois précédent. A fin août 2023, le cumul s’élève à 12.951, en hausse de 11,5 %.
Filet
Commerce: -12,5% pour les exportations
Les exportations des principaux produits ont connu un recul de 25,3 milliards de francs CFA (- 12,5%), en septembre 2023, par rapport au mois précédent. Une chute des échanges imputable principalement à la baisse des exportations d’or de 32,9 milliards de francs CFA (- 16,9%). Les exportations totales du mois de septembre 2023 se chiffrent à 189,9 milliards de francs CFA, contre 221,1 milliards de francs CFA le mois précédent, en baisse de 19,7%.
Les importations des principaux produits, quant à elles, sont en progression de 51,03 milliards de francs CFA (38%) en septembre 2023, comparativement au mois précédent. Cette situation est liée à la hausse des importations des hydrocarbures de 30,82 milliards de francs CFA (33,9%), de ciments de 13,6 milliards de francs CFA (226,8%) et dans une moindre mesure, des importations de produits alimentaires de 4,8 milliards de francs CFA (35,6%).
En glissement annuel, la valeur de ces importations est en hausse de 24,96 milliards de francs CFA (15,6%), imputable à la hausse des importations de ciments de 12,7 milliards de francs CFA (185,9%), des hydrocarbures de 7 milliards de francs CFA (6,1%). Le poids des hydrocarbures dans le panier des produits est de 65,7% en septembre 2023, contre 71,5% à la même période il y a un an. En somme, les importations totales se chiffrent à 303,3 milliards de francs CFA, en septembre 2023, en hausse de 14,0% par rapport au mois précédent.