La 24e session du séminaire de formation des administrateurs des sociétés à capitaux publics, placée sous le thème « Responsabilité sociale des entreprises et compétences ESG (Environnement, social et gouvernance) des administrateurs et dirigeants des sociétés à capitaux publics pour une gouvernance responsable », a fermé ses portes ce 8 septembre pour la vague du premier groupe. A cet effet, nous nous sommes entretenus avec M. Oumarou Barro, Directeur général de la promotion de l’entreprise, pour savoir davantage sur le contenu des 5 jours de formation de façon générale et plus spécifiquement, sur le concept de la RSE.
L’Economiste du Faso : Après ces 5 jours de formation, quel bilan pouvez-vous faire de ce séminaire ?
DG Barro : Après ces cinq premières journées du séminaire de formation des administrateurs des sociétés à capitaux publics, qui est à sa 24e session sans discontinuer, je peux dire que cette session, à l’instar des précédentes, connait un engouement des sociétés, ainsi que des établissements publics qui ont inscrit les membres de leur Conseil d’administration, ainsi que des directeurs techniques et des directeurs opérationnels. Aussi, pour ce premier groupe, on retient des contributions actives et très riches des participants, à travers les partages d’expériences qui se sont régulièrement faits.
La thématique centrale tournait autour de la responsabilité sociale des entreprises. Pouvez-vous nous dire ce que c’est concrètement et quels sont ses enjeux ?
DG Barro : La responsabilité sociale des entreprises peut se définir comme étant la manière dont les entreprises intègrent, sur une base volontaire, des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs activités économiques, tout comme dans leurs interactions avec toutes les parties prenantes, qu’elles soient internes, notamment, avec les dirigeants, salariés, actionnaires, etc. ou externes, notamment, avec les fournisseurs, les clients, etc.
En termes d’enjeux, il s’agit pour les entités concernées d’intégrer les préoccupations sociales, économiques et environnementales dans les stratégies des entreprises et dans leurs activités opérationnelles. Sur le plan économique, la RSE impacte sur la stratégie managériale en participant à l’anticipation des risques, l’optimisation des coûts… sur le volet social, elle traite des questions en lien avec les droits de l’homme, les pratiques et relations de travail, et sur le plan environnemental, elle traite les questions environnementales….
Existe-t-il des normes internationales en matière de RSE ? Si oui, quelles sont ces normes ?
DG Barro : Oui, la RSE est régie et encadrée par des normes internationales. De façon résumée, les principaux textes de référence en la matière sont les suivants :
-au titre des Nations unies, nous avons le Global Reporting Initiative qui est un référentiel d’indicateurs permettant de mesurer l’avancement des programmes de développement durable des entreprises. Il y a également le GLOBAL COMPACT qui énonce les principes touchant les droits de l’homme, les normes du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption ;
-Également, nous avons la norme ISO 26000 qui fixe les lignes directrices pour tout type d’organisation cherchant à assumer la responsabilité de ses impacts ;
-aussi, l’OHADA, qui est un référentiel juridique des pays de l’OHADA.
Quels sont les fondamentaux et les principes de la RSE ?
DG Barro : Il faut noter que la RSE est une démarche qui repose sur trois (3) piliers fondamentaux qui sont : le pilier social et/ou sociétal, celui économique et le pilier environnemental.
Pour ce qui est des principes, ils sont au nombre de sept (07) relativement à la norme ISO 26 000. Il s’agit de la redevabilité, la transparence, le comportement d’éthique, le respect des droits de l’Homme, la reconnaissance des intérêts des parties prenantes, le respect de principe de légalité et le respect de la règlementation internationale. Ces principes visent à répondre à des questions centrales qui portent essentiellement sur la vision d’entreprise et la gouvernance, les droits de l’Homme, l’environnement, les bonnes pratiques, les conditions de travail et le développement local.
Vous êtes Directeur général, quel est le rôle de la Direction générale, ainsi que des autres organes de l’entreprise dans la mise en œuvre de la RSE ?
DG Barro : En ma qualité de Directeur général de la promotion de l’entreprise chargé du suivi de la gouvernance des sociétés à capitaux publics, il convient de relever la place stratégique et centrale de l’organe d’administration qui occupe une place fondamentale en amont dans le dispositif de la mise en place de la RSE, à travers le quitus qu’il donne pour son implémentation, le budget qu’il autorise et la mise en place du comité RSE.
L’organe de gestion, notamment, la Direction générale, a pour rôle l’élaboration et l’implémentation d’une politique RSE efficace. A cet effet, il faut l’engagement de la Direction générale et une volonté réelle de celle-ci pour déclencher le processus et pour la mise en œuvre effective de la politique une fois adoptée. Après cela, chaque organe de l’entreprise, chaque individu à son niveau a un rôle à jouer dans la mise en œuvre effective de la politique adoptée par la Direction générale.
Propos recueillis par IB