• Du sucre de canne et des transformateurs électriques
• Plus de 800 tonnes de marchandises en 2022
• De nouveaux accords entre les deux pays
Le Premier ministre, Apollinaire Kyelem de Tambèla, a effectué un séjour de 72h au Nicaragua. Une visite officielle à Managua, la capitale, où il a pris part à la cérémonie officielle du 44e anniversaire du triomphe de la révolution sandiniste.
Le chef du gouvernement n’est pas revenu les mains vides de cette sortie. Selon le communiqué de la Primature, datant du 23 juillet 2023, plusieurs accords de coopération ont été signés entre les deux pays. Ces accords portent, entre autres, sur l’économie et les finances, le commerce, l’industrie, la recherche scientifique et technologique, la formation professionnelle, la santé, le tourisme, etc.
Par ailleurs, les deux parties ont encouragé la coopération entre les institutions, les entreprises de droit public et/ou privé dans leurs pays respectifs, conformément à leurs législations nationales respectives.
Le Burkina Faso et le Nicaragua ont aussi décidé de créer une Commission mixte de coopération entre eux. Celle-ci est chargée de l´application et du suivi de l’Accord-cadre de coopération. La Commission mixte de coopération est composée des représentants des deux gouvernements.
Sa coordination relève du ministère en charge des affaires étrangères du Burkina Faso et du ministère des Affaires étrangères de la République du Nicaragua. Elle se réunit tous les 2 ans, alternativement au Burkina Faso et en République du Nicaragua, aux dates convenues par les parties. Cerise sur le gâteau, les deux pays ont également exprimé le souhait mutuel d’ouvrir une Ambassade sur leurs territoires respectifs.
Ces accords viennent à point nommé et vont permettre de relancer les échanges économiques entre ces deux pays. Certes, la dernière exportation du Burkina Faso vers le Nicaragua date de 2016. A cette époque, selon le Conseil national de la statistique, les transactions avaient représenté 26,4 millions FCFA au profit du pays des Hommes intègres.
A l’inverse, le Burkina continue d’importer de la marchandise venant du Nicaragua. Rien que pour 2022, l’Institut national de la statistique et de la démographie a relevé que plus de 886 tonnes de produits du Nicaragua étaient passées par les Douanes du Burkina. La valeur douanière de ces achats est de 1,95 milliard FCFA. C’est la plus grosse valeur des importations depuis ce pays, sur 5 ans. En 2016, la facture du Burkina était de 961 millions pour les produits venant du Nicaragua. Ce montant a chuté à 5,8 millions en 2018, pour remonter à plus de 760 millions en 2019.
Qu’achète donc le Burkina ?
Deux produits sont répertoriés dans les documents de l’INSD. Il s’agit, en premier, de sucres de canne, ou de betterave et saccharose chimiquement pur, à l’état solide. C’est le produit le plus importé par le Burkina en provenance du pays de Daniel Ortega. Plus de 800 tonnes de sucre, pour une valeur en douane de 1,9 milliard ont été introduites au Faso.
Et selon les données de l’INSD, pour le premier trimestre 2023, la facture risque d’augmenter. En effet, pour le premier trimestre 2023, les importations ont augmenté, tant en volume qu’en valeur. Le Burkina a acheté de la marchandise d’une valeur de 843,9 milliards FCFA. Un montant en hausse de 9,7% par rapport à la même période en 2022. Le volume des marchandises importées par le pays a lui aussi connu une hausse, soit 11,8% par rapport au début d’année 2022. Plus de 2.000 tonnes de marchandises ont franchi les frontières du pays au premier trimestre 2023, contre 1.900 tonnes en 2022.
L’un des produits importés dont l’évolution à avoir subi une hausse importante (+213,7%) est le composé « Sucre et miel ». Pour le premier trimestre de l’année, le Burkina a importé pour 14,8 milliards FCFA, contre 4,7 milliards FCFA l’année passée. Après l’interdiction d’importation du sucre en 2019, afin d’encourager la consommation locale, le flux de sucres importés a connu une croissance depuis 2021.
Pour 2022, nous avons consommé pour un peu plus de 19 milliards FCFA de sucre et miel. Rien que pour le premier trimestre de 2023, la facture s’est élevée à 14,8 milliards. A noter que le plus gros du sucre importé par le Burkina Faso est celui en provenance de la France. En 2022, plus de 2 milliards FCFA ont été dépensés par le Burkina pour du sucre venant de ce pays.
Le second lot de produits importés du Nicaragua est composé de transformateurs électriques, de convertisseurs électriques statiques, bobines de réactances et selfs. Valeur douanière de ce lot importé, 2,7 millions FCFA sur l’année 2022.
Il s’agit d’une machine électrique permettant de modifier la tension efficace délivrée par une source d’énergie électrique alternative. C’est grâce à la présence de transformateurs dans le réseau que l’électricité peut être transportée puis distribuée sans risque ni perte.
Ainsi, pour l’année dernière, la valeur en douane des produits importés par le Burkina Faso via le Nicaragua s’élève à 1, 952 milliard FCFA. A noter que ces importations ont eu lieu durant les 3 premiers trimestres de l’année. o
NK