- avis d’expert
- « les secteurs sociaux vont en pâtir »
Les relations entre la France et le Burkina se dégradent. Le 7 Aout 2023, les autorités françaises ont annoncé la suspension de leur aide publique au développement (APD) ainsi que les appuis budgétaires. Nous avons sollicité la lecture du Dr Daouda Zouré, économiste sur les conséquences d’une telle suspension sur les finances publiques et sur le développement du pays
Le Burkina dévrait-il se préparer à cette éventualité de la suspension de l’aide française?
Le Burkina aurai dû se préparer à cette éventualité, dans la mesure où d’une part, certains bilatéraux ont suspendu des financements des projets et d’autre part la nature de la gouvernance économique et politique qui conditionne les financements de certains partenaires.
Quelles conséquences sur le budget et la gestion des projets en cours?
Au regard de l’importance de l’appui budgétaire comme mode de financement sans condition alité et les montants qui font l’objet de la suspension environ 325 milliards, la conséquence immédiate est une baisse déjà très importante des revenus avec comme corollaire une aggravation déficit budgétaire déjà très important, ainsi qu’une augmentation de dette.
Comment atténuer ce manque-à-gagner ?
Il faudra des réaménagements budgétaires et compte tenu de l’option tout militaire en ce qui concerne les dépenses publiques, il y a un gros le risque de sous financement des secteurs sociaux qui contribuent plus a la croissance. Les secteurs sociaux vont pâtir de l’arbitrage budgétaire. La conséquence est une baisse de la croissance économique et l’augmentation de la pauvreté voir de l’insécurité.
Les projets en cours sont essentiellement dans les zones sensibles d’extrêmes pauvretés qui contribuent à atténuer la souffrance des populations en matière de santé éducation et eau potable en l’absence de l’état régalien. Il va sans dire que la suspension de ces appuis qui ont des impacts sociaux économiques va aggraver la pauvreté et l’insécurité déjà très importante dans la zone.
Par ailleurs Il sera très difficile sinon impossible de combler ce manque a gagner à cause des mauvaises perspectives économiques à moyen termes. Aavec une économie à dominante informelle dans un contexte d’instabilité politique et d’insécurité, il sera difficile de mobiliser des ressources additionnelles. Aux niveaux des entreprises et des ménages qui ont contribué à l’effort de guerre qui a eu un impact négatif sur l’activité économique et favoriser la délocalisation de certaines entreprises vers l’extérieur. Par conséquent, il serait délicat (suicidaire) de demander encore au peuple Burkinabé des efforts supplémentaires pour pallier à la mauvaise gestion des dirigeants qui sont responsables de cette situation en raison de leur incapacité à maintenir un l’Etat stable politiquement et économique