• Un appel à projets sur les solutions aux déchets plastiques lancé
• 3 projets retenus
• 1,800 million comme prime d’encouragement
Ils étaient plusieurs personnes à prendre part au jeu concours de publication sur la salubrité, lancé sur la page Facebook de IAMGOLD Essakane, et à l’appel à projets sur les solutions aux déchets plastiques. Ces compétitions dont le but est d’encourager l’émergence de projets de lutte contre la pollution plastique ont été organisées par la société minière IAMGOLD Essakane, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée chaque 5 juin. Aux résultats, trois projets ont été retenus dans la catégorie appel à projets sur les solutions aux déchets plastiques, pour recevoir des primes d’encouragement.
La remise des prix aux lauréats a eu lieu le vendredi 14 juillet 2023, sur le thème « Lutte contre la pollution plastique ». Le concours, explique Franck Napon, Directeur santé, sécurité et développement durable d’Essakane, s’adressait aux jeunes des écoles et universités, qui sont la relève de demain, les premiers acteurs de développement de demain. Il ajoute qu’il s’agissait de deux catégories de concours. Dans le premier, qui a été lancé sur la page Facebook de la mine, les candidats devaient prendre une photo d’un endroit où il y avait des déchets plastiques et montrer par la suite ce qui a été fait comme initiative pour corriger la situation. Les trois meilleures publications ont également été récompensées, au cours de la cérémonie du 14 juillet, à 100.000 F, plus des gadgets pour le premier prix et 75.000 F et 50.000 F pour les deux autres.
Dans la deuxième catégorie de concours, qui était adressée aux universités et écoles partenaires d’Essakane, il est demandé aux étudiants de proposer des projets innovants pouvant permettre de diminuer significativement l’utilisation du plastique et de gérer toutes les difficultés liées à l’utilisation des plastiques. Huit universités et écoles ont pris part à cet appel à projets, parmi lesquelles, l’Ecole supérieure de la jeunesse, les universités de Fada, 2ie et Aube nouvelle. Le premier prix a été décerné au projet “Campus zéro déchet plastique” d’étudiants de l’Université de Fada.
Le deuxième prix revient au projet de transformation et de valorisation des déchets plastiques, également de l’Université de Fada, et le troisième prix au projet lutte contre la pollution plastique dans la ville de Fada N’Gourma. Le président du jury, Dr Idrissa Ouédraogo, Directeur des études de l’Université de Dori, a expliqué qu’ils avaient reçu une quarantaine de projets. « La démarche a consisté à faire un premier tri suivant les critères qui ont été définis dans les TDR », souligne-t-il.
Les projets retenus ont ensuite été envoyés à chaque membre du jury, qui les a évalués suivant un certain nombre de critères que sont la faisabilité technique et opérationnelle notée sur 2 points, la clarté et la précision du dossier notées sur 4 points, la méthodologie notée sur 8 points, l’impact environnemental et social du projet noté sur 4 points et la mesurabilité de l’impact environnemental du projet sur 2 points. C’est la moyenne des notes des différents membres du jury qui a permis de sélectionner les trois meilleurs projets.
Le premier projet a obtenu 14,33 sur 20. Il repart avec le chèque d’un million FCFA, des gadgets et autres lots. Le deuxième prix, qui est revenu au projet de transformation et de valorisation des déchets plastiques, a obtenu la moyenne de 13 sur 20 et repart avec un chèque d’une valeur de 500.000 FCFA. Quant au troisième prix, décerné au projet de lutte contre la pollution plastique dans la ville de Fada N’Gourma, qui a obtenu la moyenne de 11,75 sur 20, il était d’une valeur de 300.000 FCFA. Par ailleurs, le jury a déploré un problème de cadrage entre les objectifs et les activités pour la plupart des projets reçus. Il a aussi déploré le fait que très peu de projets aient mis l’accent sur la prévention.
Le premier projet, “Campus zéro déchet plastique”, est l’œuvre de quatre étudiants de l’Université de Fada. Selon le représentant du projet, Bénéwendé Charles Nikiema, le projet propose de nouvelles méthodes ou des méthodes qui existent déjà pour minimiser l’usage du sachet plastique. « Nous avons constaté, dit-il, que sur le campus, nous utilisons beaucoup de plastiques pour tout besoin d’emballage, même pour ceux dont on peut se passer de sachet. C’est ainsi qu’on a réfléchi à comment on pourrait contribuer à réduire significativement l’usage de ces emballages plastiques.
Et le projet propose des solutions comme l’usage d’emballages en carton et autres que celui en plastique ». Il ajoute que ses camarades et lui ont reçu l’information à quatre jours du délai et se sont donné le devoir de travailler inlassablement pour être au rendez-vous. Il rassure également que les efforts seront mobilisés pour rechercher des fonds aux fins de pouvoir mettre en œuvre leur projet. Franck Napon a aussi souligné qu’au-delà des prix, il faudrait que les solutions trouvées puissent être mises en œuvre. Il a rassuré de la disponibilité d’Essakane à accompagner les lauréats à cela. “Je profite de l’occasion pour lancer un message à tous ceux qui ont des projets, qu’ils aient été récompensés ou pas, si ces projets peuvent vraiment faire une différence, nous sommes à l’écoute pour qu’ensemble on puisse réduire notre impact sur l’environnement », a-t-il réitéré.
Le Directeur général de la préservation de l’environnement, Boukari Kaboré, a souhaité que chaque Burkinabè fasse sienne la lutte contre la pollution plastique, en adoptant des gestes écocitoyens qui permettent de réduire significativement l’utilisation des emballages plastiques. Essakane est une filiale du Groupe IAMGOLD Corporation dont le siège est au Canada. Elle est à cheval entre deux provinces, le Séno et l’Oudalan. Elle appartient à 90% à l’entreprise Essakane et à 10% à l’Etat burkinabè.
Etienne LANKOANDÉ
Encadré
La consommation alimentaire comme la source première de la pollution plastique
L’Organisation des Nations unies a lancé la Journée mondiale de l’environnement en 1972, à l’occasion de l’ouverture de la Conférence des Nations unies sur l’environnement, à Stockholm. La JME de 2023 a mis l’accent sur les solutions à la pollution plastique, qui a vu le lancement de la campagne “Combattre la pollution plastique“. En Europe occidentale et orientale, un projet dénommé « Zéro gaspillage alimentaire » a été lancé en 2019, et porté par des chercheurs de quatre universités européennes. L’objectif de ce projet est de contribuer à une production et une consommation responsable en Europe. L’idée étant que la consommation alimentaire est l’une des sources principales, sinon la première, à la pollution environnementale, surtout par le plastique. Au Burkina Faso, un projet similaire, soutenu par le PNUD et l’AUF, est développé et porte le nom de “Action pour la production responsable au Burkina Faso“. Les initiateurs estiment qu’en adoptant un mode de consommation et de production responsable, la pollution plastique s’en trouvera considérablement réduite.o
