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Journées de l’artisan minier 2023 : vers une formalisation de l’exploitation artisanale

 

  • 600 sites d’orpaillage, 16% de contribution au PIB
  • Formaliser les exploitations pour tirer le meilleur profit
  • 500 participants attendus

Les 21 et 2 2 juillet 2023, les acteurs du secteur de l’exploitation minière artisanale ont rendez-vous à Gaoua, dans la province du Poni, région du Sud-ouest, où se tiendra la deuxième édition des Journées de l’artisan minier (JAM). Jeudi, 12 juillet, soit à moins de deux semaines de la tenue de ces Journées, le comité d’organisation a convié la presse à Ouagadougou pour, non seulement annoncer l’événement, mais aussi pour en expliquer les contours. Principal animateur de cette conférence de presse, le secrétaire général du ministère en charge des Mines, Jean-Baptiste Kaboré, par ailleurs président du Comité d’organisation des JAM 2023.

En instituant des Journées de l’artisan minier, les autorités burkinabè sont partis du constat selon lequel l’exploitation artisanale de l’or, communément appelée orpaillage, a connu au cours des deux dernières décennies un développement prodigieux au Burkina Faso. Selon le SG du ministère de tutelle, qui se réfère à une cartographie de 2018, plus de 600 sites actifs d’orpaillage sont répertoriés au Burkina Faso et plus d’un million de Burkinabè vivent de cette activité avec une contribution de 16% au PIB. Parallèlement, le domaine de l’exploitation artisanale des carrières, particulièrement des  matériaux de construction, a connu un boom, mobilisant là aussi des femmes et des jeunes, bien qu’exerçant dans la précarité. Selon le SG du ministère des Mines, « l’engouement pour l’activité d’exploitation artisanale des  mines et des carrières s’est accompagné de retombées substantielles pour les acteurs directs et indirects ».

S’il est vrai que l’engouement pour l’activité d’exploitation artisanale des  mines et carrières s’est accompagné de retombées, il est tout aussi vrai que ces retombées sont allées de pair avec d’effets néfastes, tant au plan environnemental qu’économique et social. Dans le détail, l’exploitation artisanale, par l’absence d’encadrement, a souvent été à l’origine d’éboulements, de la déforestation et de la pollution, sans oublier le fait qu’elle constitue une source de financement du terrorisme, quand les sites d’exploitation ne sont pas des nids de recrutement de terroristes, selon des études. « Depuis quelques années, des efforts sont faits pour mieux encadrer le secteur mais force est de constater que des difficultés en matière de la réglementation persiste », a soutenu le SG du département des Mines.

Pour tirer le meilleur profit de ce secteur pour l’économie nationale et limiter les effets néfastes, les autorités burkinabè ont fait le choix de la formalisation des exploitants. D’où le thème « Exploitation minière artisanale : quels mécanismes pour une formalisation des exploitants afin d’améliorer les retombées socioéconomiques du secteur » retenu pour les JAM 2023. Par formalisation, il faut entendre, selon le SG du ministère des Mines, l’organisation des exploitants en unités ou structures économiques qui donnent la place à l’exploitation semi-mécanisée. Durant deux jours, plus 500 participants (artisans, administration publique et acteurs du privé) vont y réfléchir en décortiquant le thème général. Organisée de concert avec des organisations d’artisans miniers, des partenaires techniques et financiers et des ONG intervenant dans le domaine, les JAM 2023 prévoient également des expositions et des rencontres B2B, sans oublier bien d’autres activités en marge. L’objectif final de tout cela est de « susciter des changements positifs dans l’exploitation des sites artisanaux afin de disposer d’un secteur minier artisanal organisé et responsable », a expliqué le président du Comité national d’organisation des JAM, Jean-Baptiste Kaboré.

Béranger Kabré

 

Encadré : de quoi il sera question lors des échanges aux JAM 2023

Selon le comité national d’organisation, les participants aux JAM 2023 échangeront autour de cinq sous-thèmes intitulés comme suit :

  • Du CBMP à l’ANEEMAS, quelles leçons en tirer ?

  • Exploitation artisanale durable : défis et enjeux liés à son organisation ;

  • Contribution des acteurs à la formalisation de l’artisanat minier ;

  • Exploitation artisanale des substances de carrières : défis et perspectives, pour une meilleure contribution à l’économie nationale ;

  • Prévention des conflits entre les sociétés minières industrielles et les exploitants artisanaux

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