• Une annonce de la société australienne Red Rock Resources
• Dans la zone de son permis de recherche d’or à Banfora
• Une opportunité et des questions
Tout est parti d’un communiqué de presse publié le 15 juin 2023, par la société australienne Red Rock Resources Plc, relayé par le service d’information de la Bourse de Londres (RNS). 3 grandes informations y sont contenues. La première annonce la fin du processus de transfert du permis de recherche d’or de Boulon, racheté en janvier 2022, à Faso Green Resources. Le processus a été enclenché en janvier 2022. Situé à Banfora, le permis minier s’étend sur une superficie de 164,28km². Red Rock a versé 17,5 millions FCFA aux vendeurs en début de procédure et selon les termes du contrat, un montant similaire sera décaissé à l’issue des formalités règlementaires de transfert et de l’émission de l’arrêté. Le rachat du permis aura coûté en gros 35 millions FCFA au nouvel acquéreur.
La seconde information contenue dans le communiqué est celle relative à des traces de lithium sur le nouveau permis acquis. « Un chenal de leucogranites contenant du lithium a été identifié et traverse l’un de nos permis d’exploitation aurifère. Le centre de ce chenal cartographié, qui contient certaines des anomalies de lithium les plus élevées, se trouve sous notre permis », peut-on lire sur le communiqué. Ainsi donc, il y aurait du lithium dans la zone de Banfora et précisément sur le permis de Boulon. L’information pourtant n’est pas nouvelle en soi. En 2011 déjà, le Bureau de recherches géologiques et minières et le Bureau des mines et de la géologie du Burkina Faso ont réalisé une étude géochimique régionale sur des sédiments dans le Sud-Ouest (Gaoua) et des Cascades (Banfora), ainsi que la frange sud des Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso). Les résultats ont montré des zones potentiellement minéralisées.
Dénommé « Projet d’appui au développement du secteur minier » et financé par la Banque mondiale, ces relevés ont permis d’identifier « 200 anomalies géochimiques ». Parmi celles-ci, « 76 ont retenu l’attention du fait de leur intensité, leur signature et leur contexte litho-géochimique. 56 concernent l’or et les 20 autres des substances variées comme le zinc, le tungstène, l’étain, le lithium, les terres rares… », peut-on lire dans le document sur le site du BRGM.
Le lithium, qu’est-ce que c’est ?
Il est classé dans les métaux High tech. S’il est utilisé depuis longtemps en médecine pour certains traitements contre la bipolarité, ou par l’industrie du verre et des céramiques, le lithium est bien plus connu pour sa présence dans les piles et batteries rechargeables.
Depuis une dizaine d’années, ce métal forge notre quotidien, permettant le bon fonctionnement de nos smartphones, ordinateurs, vélos ou voitures électriques. L’Australie est le plus gros producteur de lithium (55%) au monde, suivie du Chili (26%), de la Chine (14%) et de l’Argentine (6%).
Avec une production mondiale de 100.000 tonnes de lithium en 2021, ces quatre pays partagent 82% des réserves mondiales identifiées, et 95% de la production minière.
En janvier 2022, avec l’explosion de la demande, le carbonate de lithium — dont le prix sert de référence dans l’industrie des batteries — se vendait autour de 45.000 euros la tonne, contre 6.430 euros un an plus tôt, en janvier 2021. Un prix multiplié par 5 en douze mois, et continue d’augmenter. Du côté de l’Afrique, le Zimbabwe est le plus grand producteur de Lithium.
C’est dans ce pays où justement Red Rock Resources a obtenu le feu vert pour la production et la vente de lithium. Et c’est la 3e information que la société a confirmée dans le même communiqué publié le 15 juin dernier. Andrew Bell, président de Red Rock, commente : «Maintenant que nous avons obtenu l’autorisation environnementale, l’exploitation minière peut commencer sur le site. Nous sommes en mesure de commencer à expédier des produits immédiatement et nous ferons des annonces au fur et à mesure que nous franchirons les différentes étapes ».
A noter que le Zimbabwe est l’un des dix premiers producteurs de lithium et il est réputé pour la qualité élevée de ses produits.
« Il s’agit d’une étape importante pour Red Rock, et nous évaluons les implications financières au fur et à mesure que nous testons le matériel et que nous délimitons davantage les pegmatites au sein de nos licences », poursuit le communiqué. Une expertise que Red Rock Resources pourrait vendre au Burkina, si jamais le chenal de leucogranites contenant du lithium offre des potentialités.
NK