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Mines d’or: de nouveaux acteurs nationaux se positionnent

• En attendant l’installation de la raffinerie d’or

• Des projets miniers au Sud-Ouest et au Centre-Sud

• 322 milliards FCFA, au profit du budget de l’Etat en 2021

Dans sa politique de mieux maîtriser son secteur minier, le Burkina Faso a entrepris plusieurs réformes. La plus attendue reste l’installation de la première raffinerie d’or. En attendant les financements et la construction de cette infrastructure, de nouveaux acteurs nationaux se positionnent dans les mines du pays.

Le dernier en date a signé une convention avec le ministère des Mines et des Carrières, et la société Salma Mining SA, une unité semi-mécanisée, représentée par son Directeur général adjoint, Pascal Diendéré. Cet accord, signé le 8 juin 2023, autorise Salma Mining a exploité industriellement des « sites d’or dans la région du Sud-Ouest », suivant des clauses déterminées, explique le Service d’information du gouvernement (SIG).

Cette signature de convention entérine l’exploitation de ressources aurifères dans les Communes de la province du Noumbiel et de Gbomblora, province du Poni, situées dans la région du Sud-Ouest, mais surtout un apport financier de l’ordre de 17 milliards FCFA au budget de l’État, au bout de 6 ans de contrat. Ce sont également 1 milliard FCFA qui seront générés respectivement au profit du Fonds minier de développement local et du Fonds de réhabilitation local. A l’issue de la signature, le ministre en charge des mines a salué la résilience de cette société minière détenue par des capitaux 100% burkinabè, à qui il a exprimé des félicitations et des encouragements. « En matière de production minière, le gouvernement encourage l’exploitation minière industrielle par des sociétés nationales », a déclaré Simon Pierre Boussim.

Nouveau souffle pour la mine de Poura

Un mois après cette signature, en début mai 2023, le gouvernement a accordé un permis d’exploitation de mine d’or à la société Poura gold Operation SA. 

Cette société d’exploitation minière de droit burkinabè a été créée par la société Poura Ressources Limited (PRL) pour exploiter les gisements aurifères du district aurifère de Poura, situé dans les Communes de Poura et de Fara, province des Balé, région de la Boucle du Mouhoun, explique le porte-parole du gouvernement, dans un communiqué.

Le permis d’exploitation sollicité couvre une superficie de 32,59 km² et sa durée de vie est estimée à 10 ans, précise le document, ajoutant que la production moyenne attendue est estimée à 11,74 tonnes d’or.

Le projet devrait générer des recettes d’un montant de 51.351.950.060 F.CFA, au profit du budget de l’Etat, et permettra la création de 366 emplois, dont 232 emplois directs et 134 emplois indirects.

Il est également prévu, d’après la même source, une contribution pour le Fonds minier de développement local, conformément aux dispositions de la loi n°036/2015/CNT du 26 juin 2015 portant Code minier du Burkina Faso, qui s’élève à 2.956.054.662 FCFA pour la durée de l’exploitation de la mine.

En avril dernier, la gouverneure de la région du Centre-Sud, Yvette Nacoulma, annonçait l’implantation d’une « importante mine d’or » industrielle à Gogo. C’était au cours d’une rencontre d’échanges avec les forces vives de la région.

Dans l’exposé sur ledit projet, l’on apprend que c’est KIAKA-SA qui est détentrice du permis d’exploitation, du même nom, chargée de sa réalisation sur une superficie d’environ 2.075 hectares.

Dans les explications, on retiendra que la mise en œuvre du projet connait la participation de l’Etat burkinabè comme actionnaire à un taux de 10%, conformément au texte règlementaire.

La mine d’or de Kiaka a une durée de vie de 18 ans, avec une réserve minérale estimée à environ 144 tonnes d’or et une production annuelle moyenne de 5,8 tonnes d’or en perspective. 

La mine de Kiaka viendra renforcer l’activité minière dans la région du Centre-Sud, marquée surtout par l’exploitation artisanale avec quelques six sites d’orpaillage fonctionnels à ce jour, selon les données du Plan régional de développement 2018-2022.

Plus de 300 milliards de contribution au budget de l’Etat

C’est en début février que le président de la Transition, Ibrahim Traoré, a évoqué la nécessité de transformer localement les ressources minières extraites du sous-sol burkinabè. L’objectif étant de générer plus de recettes au budget de l’Etat et de créer des emplois locaux.

En plus de ce projet, le gouvernement envisage la construction d’une usine de traitement de résidus miniers tels que le charbon fin, basée dans la zone industrielle de Ouagadougou.

Et selon le ministre des Mines, « le projet est déjà mis en route et les travaux de construction sont même très avancés ». Selon ses explications, cette unité de transformation est détenue par un privé qui bénéficie de l’appui technique du gouvernement.

Selon les statistiques du même ministère, le Burkina Faso a exporté, en 2021, 66,585 tonnes d’or. Une production qui a engendré une contribution au budget de l’Etat de 322 milliards F CFA. En 2022, la production de l’or a baissé de 13%, du fait de l’insécurité, passant donc de 66,858 tonnes en décembre 2021 à 57,675 tonnes en fin décembre 2022.

Au moins quatre mines industrielles et plus de 60 sites d’orpaillage ont été fermés à cause des exactions des groupes terroristes.

Notons que l’or représente déjà plus de 16% du Produit intérieur brut (PIB) et contribue à 80% des exportations.

NK

Encadré

Où les pays africains raffinent leur or ?

Elles sont les principales raffineries par où transite l’or africain. Environ 66% de la production d’or africaine y est traitée, selon les informations recueillies par Swissaid, une Fondation suisse spécialisée dans la coopération au développement a essayé de percer ce mystère dans son rapport intitulé « De l’ombre à la lumière : les relations d’affaires entre les mines d’or industrielles en Afrique et les raffineries», publié le 30 mars 2023.

Il s’agit de Rand Refinery basée en Afrique du Sud (49 relations). Elle appartient à AngloGold Ashanti, Sibanye Gold et DRDGold, principales compagnies minières du pays. Entre 96 à 99,6% de l’or qu’elle traite provient de mines industrielles situées dans quatorze pays, notamment, l’Afrique du Sud, le Ghana, la Tanzanie, la Namibie et la RDC.

En seconde place, Metalor (26 relations). Basée en Suisse, elle assure le traitement des ressources aurifères issues de onze pays, dont le Maroc, le Nigeria, le Mali et le Burkina Faso. Enfin, le troisième groupe, les deux raffineries du Groupe MKS PAMP (21 relations). Il est implanté à Genève, traite l’or de la Tanzanie, de la Mauritanie, du Liberia et du Burkina Faso via ses deux raffineries ouvertes en Suisse et en Inde. o

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