• Des centres de santé, des écoles, des latrines, des forages réalisés
• Sous l’œil des bénéficiaires réunis en comité de dialogue
• Qui contrôlent la qualité des travaux
Le Fonds minier de développement local (FMDL) a été créé par le Code minier de 2015 et constitue un atout pour le développement socioéconomique des Communes du Burkina Faso. Si toutes les régions et toutes les Communes du pays sont bénéficiaires, sa répartition est faite en tenant compte de la présence de la mine dans la région et dans la Commune. Ainsi, la Commune de Houndé, dans la région des Hauts-Bassins, qui abrite une mine d’or, a pu récolter depuis 2019, plus de 7 milliards FCFA au titre du FMDL, et la Commune de Soaw, dans la région du Centre-Ouest, et non minière, 152 millions FCFA. Le FMDL est destiné au financement des projets inscrits dans les Plans communaux de développement (PCD) et qui concernent la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement.
La Commune de Houndé a reçu plus de 7 milliards FCFA depuis 2019. Cette somme a servi à ériger plusieurs infrastructures telles que des salles de classes, des bâtiments administratifs et des centres de santé. Toutes ces réalisations ont permis d’améliorer significativement la qualité et l’offre de soins, de même que celle de l’éducation dans la Commune de Houndé.
Dans la Commune de Soaw, les 152 millions FCFA reçus du FMDL depuis 2019 ont également servi à réaliser des infrastructures dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement : un bâtiment administratif au CEG de Kolonkom, un dépôt pharmaceutique au CSPS de Kolonkom, des latrines au CMA et des forages.
Si ces Communes doivent le financement de leurs infrastructures au FMDL, le mérite pour le choix des projets et le contrôle de la qualité des ouvrages reviennent aux Comités de dialogue et de veille citoyenne (CDVC), qui ont été mis en place pour veiller à la bonne utilisation des finances publiques. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Pour un programme de renforcement de la participation citoyenne et la recevabilité dans la gestion des finances publiques », Oxfam Burkina, en collaboration avec ses partenaires que sont CERA/FP, ORCADE et RECIBOG, a voulu s’assurer de la gestion efficace du FMDL dans les Communes bénéficiaires. Ce projet, financé par la Fondation HEWLETT, participe au renforcement du dialogue et à la veille citoyenne et a procédé à la mise en place de CDVC dans 3 Communes du Burkina Faso comme Houndé (Hauts-Bassins), Soaw (Centre-Ouest) et Dédougou (Boucle du Mouhoun).
A Houndé, le CDVC veille toujours au grain, même après la réalisation des infrastructures. A Dankari, par exemple, un CSPS dont la construction est achevée depuis 2021 attend toujours d’être mis au service des populations. Les causes de ce retard varient d’un interlocuteur à un autre, certes, mais le Comité reste focus sur son objectif. « On ne peut pas construire un édifice avec le Fonds minier de développement local sans pouvoir l’utiliser. Notre souhait est que ce CSPS fonctionne et que chaque village bénéficie d’un CSPS », a clamé son président, Adama Traoré. La collaboration avec le Conseil municipal est bonne, comme le reconnait le président de la Délégation spéciale, Souleymane Dianda : « C’est une chance d’avoir une société civile si active. Comme nous n’avons rien à cacher, ils sont toujours associés à nos activités et leurs recommandations ont permis de réorienter nos actions ».
Dans la Commune de Soaw, Germain Nana et ses camarades ont fait du CDVC, un véritable outil d’interpellation et de suggestion entre l’Exécutif local et la population. Concertation avec les comités de gestion (COGES) des centres de santé, rencontres avec les maraîchers du barrage de Soum, journée de redevabilité avec les Conseillers municipaux, sensibilisation sur le civisme fiscal… sont entre autres activités à mettre à leur actif dans l’amélioration de la gouvernance locale. Cet activisme est du goût des premiers responsable de la Commune, en témoigne le vice-président de la Délégation spéciale, Abdoul Dramane Séni : « Le CDVC a beaucoup attiré notre attention, surtout sur des œuvres qui n’avaient pas été bien réalisées, et des travaux ont été retouchés et des œuvres corrigées. Nous nous satisfaisons de telles actions qui participent à mettre à la disposition des populations des œuvres de qualité…. Avec eux, nous nous enfermons plus pour penser pour la population, mais les populations proposent leurs besoins ».o
Moumouni SIMPORE