• Soit 77 milliards FCFA à engranger
• Pour les entreprises et fournisseurs attributaires
• Les marchés de travaux en tête
L’économie burkinabè est, certes, touchée avec la crise sécuritaire et politique (2 coups d’Etat en 2022), mais pas « coulée ». Cette économie fait preuve d’une résilience à tous les niveaux. Pour preuve, plus d’une centaine de marchés publics ont été approuvés en un mois, celui de mars 2023.
Une bouffée d’oxygène pour les entreprises et fournisseurs attributaires à cette période difficile, en empochant la somme de plus de 77 milliards FCFA.
La Direction générale de l’économie et de la planification (DGEP), qui fait un suivi mensuel des indicateurs de l’économie et du développement, a livré les données du mois de mars 2023 et rendues publiques en avril 2023.
De ces données, il ressort qu’en fin mars 2023, le nombre de contrats de marchés publics approuvés est de 107 pour une enveloppe globale de 77,166 milliards FCFA. Rapporté à fin mars 2022, le nombre de contrats approuvés était de 51 marchés pour une enveloppe financière de 1,74 milliard FCFA. Selon le rapport, les 107 marchés publics sont dominés en majorité par les marchés de travaux représentant 95,4 % du montant global. 20 marchés de prestations intellectuelles pour un montant de 1,53 milliard FCFA, suivis de 28 marchés de services courants pour 1,24 milliard FCFA et des fournitures pour 11 marchés assortis d’un montant de 0,53 milliard FCFA.
A contrario, à fin février 2023, les contrats de marchés publics approuvés étaient au nombre de 48 pour un montant global de 36,8 milliards de francs CFA. Dans la compilation des statistiques, la DGEP fait une révélation, à savoir qu’en raison de l’absence des chiffres sur les délégations de services publics (DSP) et les partenariats public-privé (PPP), seuls les marchés publics ont fait l’objet d’analyse. Autre révélation est que les marchés attribués ne concernent que les ministères et institutions sans l’Assemblée nationale. Aussi, la DGEP souligne que comparés au trimestre précédent, le nombre de contrats approuvés baisse de 53,7%, tandis que la valeur correspondante est 6 fois plus importante.
Evolution des finances publiques ?
Le même rapport table sur l’évolution des finances publiques en fin mars 2023. La DGEP informe qu’en fin mars 2023, les régies financières de l’Etat ont collecté à hauteur de 558,9 milliards FCFA de recettes propres, en hausse de 19,7% par rapport à fin mars 2022. D’après la DGEP, cette performance est imputable aussi bien aux recettes fiscales (+86,8 milliards FCFA, soit +20,2%) qu’aux recettes non fiscales (+5,4 milliards FCFA, soit +14,8%). Rapportées à la prévision des recettes propres au titre de la Loi de finances initiale de 2023 (2 337,5 milliards FCFA), il en résulte un taux de réalisation de 23,9%, en hausse de 0,6 point de pourcentage par rapport à mars 2022.
Pour ce qui est des dépenses totales du budget de l’Etat, il ressort qu’en fin mars 2023, elles s’élèvent à 857,0 milliards FCFA, en hausse de 52,8% par rapport à mars 2022.
Une hausse, à en croire la DGEP, est imputable à l’augmentation des dépenses en capital (+229,0 milliards FCFA, soit +245,5%), et dans une moindre mesure, à l’augmentation des dépenses courantes (+67,0 milliards FCFA, soit +14,3%). Rapportée à la Loi de finances initiale de 2023, il se dégage un taux d’exécution global de 23,0%, contre 19,2% à fin mars 2022.
Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré
244,7 milliards FCFA pour les fonctionnaires en fin mars 2023
Les fonctionnaires étatiques ont été payés en fin mars 2023 à hauteur de 244,7 milliards FCFA. Lequel montant a été déduit des recettes fiscales collectées en fin mars 2023 à hauteur de 517,0 milliards FCFA. Sur les 244,7 milliards FCFA, le rapport mentionne qu’il est en hausse de 3,0 milliards FCFA (+1,2%) par rapport à fin mars 2022. Le ratio «masse salariale sur recettes fiscales» s’établit à 47,3%, en amélioration de 8,9 points de pourcentage par rapport à fin mars 2022. Cette amélioration du ratio s’explique par une augmentation des recettes fiscales (+20,2%) plus que proportionnellement à la hausse des dépenses de personnel (+1,2%).