- 13 régions, 42 candidats
- 48 mets en compétition
L’Art culinaire, un pilier de la culture qui mérite davantage d’être valorisé
Dans le cadre de la 20e édition de la Semaine Nationale de la Culture (SNC) Bobo 2023, le top de départ de la compétition en Art Culinaire a été donné par la ministre en charge de la solidarité, de l’action humanitaire Nandy SOME/DIALLO, accompagnée du ministre de la culture Jean Emmanuel OUEDRAOGO et de la ministre de l’économie numérique Aminata ZERBO/SABANE le 1er mai 2023 à l’Institut national de formation des professeurs des écoles de Bobo.
Depuis le 29 avril 2023, se tient à Bobo la 20e édition de la Semaine Nationale de la Culture (SNC). A cette occasion, se déroulent de nombreuses activités culturelles, artistiques, économiques et des compétitions. Ces compétitions, sous l’égide du Grand Prix National des Arts et des Lettres (GPNAL) se tiennent dans plusieurs catégories dont l’Art culinaire. L’objectif de cette compétition d’art culinaire est non seulement de valoriser et de faire la promotion des mets locaux burkinabè, mais aussi de permettre aux candidats de dévoiler leurs talents et leur esprit de créativité. Pour pouvoir apprécier le savoir-faire des candidats en lice, des compétitions sont organisés dans quatre rubriques : Entrée (plat léger), plat de résistance (plat lourd), dessert et boissons. Pour cette édition, 48 mets sont en compétition dans les différentes catégories. Ces mets seront appréciés selon les critères de : la valeur nutritive, la présentation du mets, les qualités organoleptiques du mets, et le goût.
Le lancement a fait suite à une visite des différents mets par les ministres. Pour cette première journée de la compétition, boissons, plats lourds, desserts et plats légers ont été présentés par une douzaine de candidats (11 femmes et un homme), venus des différentes régions du pays, aux autorités. Parmi les différents mets étaient présentés, du couscous du Moung-been, de la Salade composée royale, du Poulet du Sanguié, du jus de gingembre, du Zoom-Koom … la visite s’est terminée par une séance de dégustation. La ministre Nandy SOME/DIALLO, après dégustation a félicité les différents candidats pour leur inspiration, leur créativité et pour la qualité des plats proposés. Elle a par ailleurs souhaité une bonne chance à tous les candidats.
L’art culinaire, un art qui mérite d’être valorisé
L’art culinaire loin d’être un élément de second rang, continue un pan essentiel de la culture. Il reflète au-delà de la simple alimentation, des valeurs, l’identité d’une communauté. Le Burkina Faso regorge de richesses insoupçonnées en matière d’art culinaire. Chacune des communautés ethniques de ce pays détient des connaissances et des savoirs acquis de longues dates en matière d’alimentation. Fort malheureusement, ce patrimoine est faiblement valorisé. Très peu d’initiatives sont développées en vue de la promotion du savoir faire local en matière d’Art culinaire. Excepté la SNC et quelques festivals et manifestations, il existe très peu de cadre de promotion et de valorisation de l’Art culinaire.
La récente crise sanitaire, et la guerre ukrainienne sont venues nous rappeler l’impératif d’un retour aux sources en matière d’art culinaire et l’importance d’encourager les détenteurs et détentrices de cet art. Nous nous souvenons que face à la pénurie de blé, une matière première dans la production du pain, l’art culinaire local a été mis à contribution. Grâce à des matières premières issues du terroir, et de l’expertise locale, des pains à base de céréales comme le petit mil, le sorgho… rivalisant et surpassant même en goût et en éléments nutritifs les pains ordinaires sont venus comme solution palliative.
Cette 20e SNC est placée sous le symbole de la résilience, à cause des difficultés que traverse le pays. Le savoir-faire culinaire local peut contribuer énormément dans la lutte contre le terrorisme surtout dans l’alimentation des hommes qui se battent jour et nuit sur le terrain, d’autant plus que la valeur nutritive des aliments locaux est élevée. Il suffit qu’il soit valorisée
Ibrahim Guiré (colaborateur)