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Dr Bachir Ismaël Ouédraogo: « L’expertise burkinabè est appréciée à l’international »

L’ancien ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières se refait une seconde vie à l’international, toujours dans le secteur de l’énergie. (Ph: DR)

Que devient l’un des plus jeunes ministres du régime Kaboré ? Coopté par la Tony Blair Institute, on l’annonçait également dans un grand projet énergétique de la CEDEAO. Lors de son récent séjour au pays, L’Economiste du Faso a pu le rencontrer.  Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, titulaire d’un Doctorat en Economie des ressources renouvelables et changement climatique de l’Université de Manchester en Angleterre, nous parle de sa nouvelle casquette de « senior advisor » et de son espoir pour un retour à la paix au Faso.

L’Economiste du Faso : Depuis la chute du régime Kaboré, en janvier 2022, vous êtes passé à autre chose…pouvez-vous nous en parler ?

Dr Bachir Ismaël Ouédraogo: Effectivement, depuis mai 2022, je suis Senior Advisor Sahel à Power Africa avec Tony blair Institute. Power Africa est une initiative mise en place par l’ex-président américain Barack Obama. Son ambition est de permettre à l’Afrique d’avoir accès à une énergie moins chère en passant par le renouvelable, notamment, l’énergie solaire et d’autres types d’énergie comme l’hydro. Au niveau de l’Institute, mon rôle est d’accompagner la géopolitique et la géostratégie dans la zone Sahel en conseillant et en donnant mes points de vue et avis. Je peux dire que ça se passe bien pour l’instant et que je m’occupe bien. C’est un domaine que j’affectionne bien, parce qu’il répond au poste que j’occupais (Ndlr: ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières) et cela permet de vendre l’expertise burkinabè également. Je voudrais au passage vous dire que l’expertise burkinabè est appréciée à sa juste valeur à l’international. On a beaucoup de cadres qui font un excellent travail et cela est à saluer. C’est dans ce cadre que nous apportons notre contribution. Nous travaillons également avec certains pays de la sous-région, puisque Tony Blair Institute est présent dans beaucoup de pays en Afrique.

Concrètement, que menez-vous comme actions à Tony Blair Institute ?

Nous sillonnons plus de 24 pays en Afrique. Notre objectif est d’y apporter un appui/conseil technique aux différents gouvernements, afin d’orienter leur vision. Nous accompagnons la vision des chefs d’Etat et de gouvernement en leur partageant notre expertise ou en déployant, au besoin, un conseiller auprès des ministères clés pour les accompagner. Quand j’étais ministre, j’avais bénéficié de Tony Blair Institute, les services de deux conseillers techniques au sein du ministère. Il en est de même dans plusieurs pays. En plus, l’institut accompagne les Etats en termes d’études et d’analyses pour leur permettre de bien cerner la problématique mais orienter sur le résultat.

Est-ce une méthode originale de travail ?

C’est un peu à l’image de ce que Tony Blair a eu à faire quand il était Premier ministre britannique. Il a été très pragmatique et a engrangé des résultats. C’est sur cette base que ça s’oriente. C’est vrai que quand on arrive au pouvoir, tous les sujets sont importants. Mais il faut à un certain moment, centrer l’action sur certains points pour qu’au bout du compte, on puisse avoir des résultats clairs et chiffrables d’une année à une autre. Tony Blair Institute mène donc ce travail afin de permettre aux gouvernants d’avoir un suivi clair et détaillé de leurs actions sur le terrain. Cela permet d’avoir des résultats probants. Voilà donc ce à quoi on s’occupe.

En même temps, on a appris que vous étiez à la CEDEAO. Alors, dites-nous en plus !

C’est vrai que j’avais été approché par le projet Desert to power, mais au regard des charges, j’étais obligé de faire un choix, parce qu’on ne peut pas être partout. Finalement, j’ai opté pour Tony Blair Institute et j’y consacre la plupart de mon temps. Notons qu’entretemps, notre institut est devenu un partenaire de choix pour le projet Desert to power. A partir de cet instant, Tony Blair Institute est donc partie prenante du projet Desert to power de la CEDEAO. Nous conseillons et donnons au projet desert to power le même traitement que ceux consacrés aux autres Etats. C’est ce que nous faisons ces derniers temps. Aussi, nous partageons notre savoir dans la sous-région et régulièrement hors de l’Afrique, parce que nous sommes appelés un peu partout.

Depuis le putsch du 30 septembre, on constate que tout ce qui est activités politiques est mis en berne. Vous qui étiez un homme politique très en vue et dans votre région et au niveau national, comment traversez-vous cette période ?

(Rire). Avoir été député et ministre, c’est vrai que ce sont des postes hautement politiques, mais on n’est pas que politique. Présentement, je me consacre plus à ma carrière professionnelle en attendant que les choses reviennent à la normale.

Propos recueillis par FW

Encadré

Mes vœux pour le Faso

«Je souhaite beaucoup de paix pour le pays, beaucoup de compréhension entre les fils et filles du pays, et surtout la paix du cœur. Quoi qu’on fasse, s’il n’y a pas la paix du cœur, si les Burkinabè ne se pardonnent pas et ne se donnent pas la main, le reste sera difficile. Je souhaite vraiment que Dieu apaise les cœurs. Que nous soyons politiques, de la société civile ou des non-alignés comme on le dit, je souhaite vraiment que Dieu mette la sagesse dans le cœur de tous les Burkinabè, afin que nous puissions nous donner la main. Dans les pays qui se portent mieux, il y a un socle d’entente qui permet à tout le monde de pouvoir aller vers de l’avant. Je prie donc que la paix du cœur puisse régner et que les uns et les autres puissent se pardonner. Pour ceux qui ont pris les armes contre la patrie, je souhaite que Dieu touche leur cœur, parce que, pour citer un proverbe mossi, « on ne lapide pas son village avec un caillou ». Que chacun fasse la paix avec lui-même d’abord et ensuite, avec son voisin pour qu’ensemble nous puissions nous donner la main », a déclaré l’ancien ministre des Mines.o

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