• Face à la rareté de la terre et de l’eau
• De techniques nouvelles ont vu le jour
• Au moins 10 tonnes de produits maraîchers écoulées en trois jours
Et de 18 pour les Journées du maraîcher du Sahel (JMS) ! A l’appel de l’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori), 15 groupements de producteurs maraîchers issus de la population hôte et surtout des populations déplacées internes se sont retrouvés dans le chef-lieu de la région du Sahel, du 3 au 5 mars 2023, pour leur rendez-vous annuel. Cette rencontre reste toujours marquée par trois actes forts : l’exposition-vente des produits, le cadre de concertation des producteurs et le concours pour choisir le meilleur groupement de maraîchers du Sahel.
Face aux réalités actuelles (l’insécurité rendant l’accès à l’eau et aux terres difficile)), les acteurs ont adopté de postures nouvelles. « Au regard des problèmes liés aux ressources existantes comme la terre et l’eau, pour continuer avec la production maraîchère, nous avons alors choisi la culture hors sol. Si cette alternative est bien exploitée, elle peut bien nourrir son homme. Et cela aussi va permettre aux producteurs de continuer leurs activités, surtout les déplacés internes », a expliqué François Paul Ramdé, Coordonnateur UFC Dori. La 18e édition des JMS a d’ailleurs porté la réflexion autour du thème : « La culture hors sol, une alternative de production maraîchère pour accroître la résilience socioéconomique des populations hôtes et déplacées internes ». Dans la pratique, il s’est agi de trouver les mécanismes pour accompagner les déplacés dont le nombre croît quotidiennement dans la production, alors que les terres se font rares. L’UFC a développé un moyen de résilience qui permet donc de continuer à travailler avec ces déplacés internes et à être avec eux pour améliorer leurs conditions de vie.
Le porte-parole des producteurs déplacés internes en est d’ailleurs conscient. « Depuis 2022, nous avons été formés en culture hors sol et bénéficions de suivis dans la production.
Notre production issue de cette culture hors sol permet de gagner de quoi manger, vendre et gagner un peu d’argent tout au long de l’année, et ces journées du maraîcher sont une occasion à saisir par tous les producteurs, car c’est une tribune d’écoulement de leurs produits, de rencontres et de partage d’expériences entre eux », s’est réjoui Timothée Tindano.
L’exposition-vente a d’ailleurs permis aux producteurs d’écouler au moins 10 tonnes de produits maraîchers en trois jours. Le cadre de concertation des producteurs a favorisé le partage d’expériences et les nouvelles techniques de production. Le groupement des femmes de Bouloye a été désigné meilleur groupement de maraîchers du Sahel. Elles sont reparties avec 1 charrette tombereau, 1 brouette blindée, 1pelle, 1 fourche, 1 arrosoir plastic, 1 râteau, 1 binette et des semences.
La cérémonie d’ouverture a été présidée, le 03 mars, par Dénis Ouédraogo, ministre en charge de l’agriculture, accompagné du ministre délégué en charge des ressources animales, Amadou Dicko. Cette délégation ministérielle a fait le déplacement au nom du gouvernement pour féliciter et encourager les producteurs et les promoteurs des JMS, qui sont, à leurs yeux, une grande activité dans la région du Sahel. « Ce que nous avons vu nous a fortement édifiés. C’est formidable ce développement de l’agriculture. Nous sommes très satisfaits. Nous avons promis d’accompagner ces producteurs pour qu’ils puissent mieux développer leurs activités », s’est engagé Denis Ouédraogo.
Moumouni SIMPORE