• Un plan d’action de 7.000 milliards
• Point de mire : juillet 2024
4 piliers définissent les actions à mettre en œuvre dans le cadre du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PASD). Lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité territoriale ; répondre à la crise humanitaire ; refonder l’Etat et améliorer la gouvernance et enfin, œuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale. Ce sont là les actions prioritaires à mener pour réaliser les missions de la Transition, sous le MPSR II.
Le coût global de la mise en œuvre du PA-SD, hors charges courantes, est de 7.673,295 milliards FCFA, dont 40% viendra du budget de l’Etat. Le gouvernement veillera à mobiliser des ressources additionnelles auprès des partenaires au développement.
Libérer les zones occupées par les groupes terroristes
« Les attaques terroristes que subit le Burkina Faso depuis plus 7 ans ont occasionné la destruction de nombreux villages, avec le déplacement de dizaines de milliers de personnes déplacées internes. Aussi, de milliers de services publics, notamment, des écoles et des centres de santé ont été fermés. Ces attaques terroristes ont déconstruit l’État dont les agents ont été contraints d’abandonner leurs postes pour échapper aux menaces. Dès lors, la restauration de l’intégrité du territoire s’impose comme une priorité de la Transition ». Cette assertion dans le document du plan d’action explique que la première action à mener est de libérer les zones occupées par les groupes terroristes et de créer les conditions sécuritaires nécessaires au retour de l’État et des populations dans ces zones.
Concrètement, la Transition entend porter le taux de maillage du territoire en services de sécurité opérationnels de 69% en 2020 à 77% en 2025 ; faire baisser l’indice global d’insécurité de 1,1 en 2021 à moins de 1 en 2025 et l’indice global de terrorisme de 6,8 en 2019 à 2 en 2023 ; porter la proportion des collectivités territoriales dont les services publics essentiels sont fonctionnels de 40% en 2020 à au moins 50% en 2025.
Pour y parvenir, la recette proposée est l’opérationnalisation des référentiels des politiques et stratégies en matière de sécurité et de défense (PSN, SSN, SNLCT), à travers l’équipement adéquat des FDS pour faire face à la menace terroriste ; la construction de nouvelles infrastructures de sécurité, le recrutement et la formation de personnels de sécurité ; la réinstallation des services de l’État dans les localités libérées de l’emprise des groupes armés terroristes, notamment, les services de sécurité, les sièges de circonscriptions administratives et des collectivités territoriales (Hauts-commissariats, Préfectures, Mairies) ; l’amélioration de la gestion de la collecte et de l’exploitation de l’information en rapport avec les activités terroristes, ainsi que de la capacité de surveillance électronique du territoire ; l’assèchement des sources d’approvisionnement des groupes armés Terroristes en ressources de tout genre avec un suivi renforcé des circuits informels de commercialisation des motos, des produits pétroliers et réseaux de transfert informel d’argent.
Apporter une réponse urgente à la crise humanitaire
L’on peut dire que les deux premiers piliers vont de pair. En raison des attaques terroristes, le nombre des personnes déplacées internes (PDI) a augmenté, si bien qu’à la date du 31 décembre 2022, le Burkina Faso comptait 1.882.391 PDI. En plus de cela, la flambée des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité n’a eu de cesse de croître. Aussi, la flambée des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité, qui a résulté de la crise sécuritaire et de la mauvaise campagne agricole 2021-2022, nécessite la prise de mesures adéquates pour maintenir le niveau de vie des populations.
C’est pourquoi, le deuxième pilier du Plan d’action pour la stabilisation et le développement vise à assurer une réponse urgente et efficace à la crise humanitaire et aux drames socioéconomiques et communautaires provoqués par l’insécurité et les aléas climatiques. A travers ce pilier, il s’agira de porter à 50% la proportion des PDI volontairement retournées, intégrées ou réinstallées en 2025 ; porter à 75% en 2025, la proportion des formations sanitaires fermées remises en fonction dans les zones à fort défi sécuritaire ; porter à 75% au moins par an, le taux d’exécution du Plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition.
NK
Encadré
Ces objectifs sont-ils réalisables ?
Le coût global de la mise en œuvre du PA-SD, hors charges courantes, est de 7 673,295 milliards FCFA. Pour son financement, le gouvernement veillera, en plus de la part du budget national alloué aux ministères, institutions et régions, à mobiliser des ressources additionnelles auprès des partenaires au développement.
Dans un contexte de crise, peut-on faire mieux que le PNDES, où un gouvernement démocratiquement élu, sous le régime de Roch Kaboré, n’a pas pu mobiliser le montant total pour mettre en place son PNDES ?
Filet
Réduire la corruption, augmenter le budget alloué aux collectivités
Le 3e pilier du Plan axé sur la relance économique vise, entre autres, à améliorer l’indice de perception de la corruption de 40 en 2020 à 45/100 en 2025 ; réduire le temps moyen de traitement des affaires de flagrant délit de 65 jours en 2021 à 45 jours en 2025 ; porter la part du budget de l’Etat transférée aux collectivités territoriales de 15% en 2021 à 18% en 2025.
Dans le domaine de la gouvernance sociale, notamment, le développement du capital humain et la solidarité nationale, les actions du gouvernement visent, entre autres, à porter le taux d’accroissement annuel des effectifs de l’EFTP à 9% ; porter le nombre de contacts des enfants de moins de 5 ans avec les services de santé à plus de 2,5 par an ; améliorer les indicateurs d’accès et de couverture à l’éducation, l’eau potable et à l’énergie ; créer au moins 50.000 emplois décents par an.
Dans le domaine de la gouvernance économique, notamment, en matière d’amélioration de la productivité des secteurs de production et de développement des infrastructures de soutien, il s’agit, entre autres, d’œuvrer à porter la part de l’industrie manufacturière dans le PIB à 12% en 2025 ; porter la proportion de pistes rurales aménagées de 35,5% en 2021 à 42% en 2025 et celle des routes bitumées de 28,1% en 2021 à 34,4% en 2025 ; porter la puissance électrique installée de 740 MW en 2021 à 1500 MW en 2025 ; améliorer la part des industries de services dans le PIB.