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Santé et production agro-sylvo-pastorale: secteurs les plus financés de 2010 à 2021

  Grâce à l’aide publique au développement (APD)

• Santé : plus de 1.000 milliards FCFA

• Production agro-sylvo-pastorale : plus de 1.000 milliards FCFA

De 2010 à 2021, les secteurs de la santé et de la production agro-sylvo-pastorale ont été les plus bénéficiaires de l’aide publique au développement (APD). Cette révélation émane de l’étude  « Gouvernance de l’APD et de la dette publique du Burkina Faso dans un contexte Covid-19 » du Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB). Cette étude, publiée en  fin 2022,  martèle que sur la période 2010-2021, 1.108 milliards FCFA ont été injectés dans le secteur de la production agro-sylvo pastorale. Le secteur de la santé a bénéficié de 1.023 milliards FCFA sur la même période. L’analyse de la ventilation de l’APD par secteur de planification montre que les secteurs à rentabilité avérée ne sont pas suffisamment pris en compte au point de créer les conditions d’une croissance soutenue. Toute chose, d’après le rapport, qui confirme l’absence de corrélation entre la croissance économique et l’évolution des volumes de l’APD. Toutefois, l’observation sur les trois dernières années montre que les secteurs censés impulser la production (secteurs de production et de soutien à la production) ont été relativement pris en compte dans les orientations de l’APD. En conséquence, sur la même période, ces secteurs ont bénéficié de 43% de l’APD totale. L’analyse sur les trois dernières années confirme que la mauvaise gouvernance dans la mise en œuvre des projet/programmes pourrait principalement expliquer l’incohérence entre l’augmentation des volumes de l’APD et les niveaux de croissance observés.

Les prêts dépassent les dons

D’après le rapport, les dons constituent la part prépondérante de l’APD dont bénéficie le Burkina Faso sur la période 2010-2021. Les dons ont représenté 72,36% du total de l’APD, contre 27,64% pour les prêts de 2010 à 2021. Cependant, les dons ont une tendance baissière face aux prêts qui présentent une trajectoire ascendante. Ainsi, le taux d’accroissement annuel moyen des dons représentait 7,29 % de l’APD, tandis que celui des prêts est ressorti à 12,28% sur la période 2010-2021. Le document explique cette situation par la volonté des PTF d’accompagner la mise en œuvre des projets/programmes dont le financement est principalement sous forme de prêt. Sans oublier la conjoncture économique mondiale qui conditionne le type d’aide à accorder aux pays bénéficiaires. Cette tendance haussière aura pour impact un accroissement de la dette publique pouvant occasionner des pressions sur le budget, ainsi que des tensions de trésorerie.

L’aide multilatérale en hausse : soient 500 milliards FCFA par an

Il ressort de l’analyse une prédominance de l’aide multilatérale sur les autres sources de l’APD, avec une contribution moyenne annuelle de 447 milliards FCFA, contre 267 milliards FCFA et 30 milliards FCFA respectivement pour les partenaires bilatéraux et les ONG/AD. En proportion, l’aide multilatérale, bilatérale et la contribution des ONG/AD ont représenté respectivement 59,95%, 35,81% et 4,09 % de l’APD totale sur la période sous revue. La prédominance de l’aide multilatérale s’explique par le fait que c’est l’une des formes d’aide qui offrent des conditionnalités souples et adaptées, au regard des objectifs de développement assignés aux institutions multilatérales. Par contre, la coopération bilatérale est beaucoup plus axée sur l’aide liée et ne s’aligne pas toujours sur les objectifs du pays. La faible contribution des ONG/AD à l’APD s’explique par le fait que la plus grande part de leur contribution est déjà comptabilisée dans l’aide multilatérale et bilatérale.

Ambéternifa Crépin SOMDA

Encadré

Le genre désormais pris en compte

Il ressort du rapport que le genre est de plus en plus visible dans les analyses de l’APD depuis 2017 au Burkina Faso, mais sa prise en compte reste encore sous-évaluée. Le document avance que les volumes APD consacrés au financement des actions spécifiques au genre sont passés de 13 milliards FCFA en 2017 à 35 milliards FCFA en 2021, avec un pic de 40 milliards FCFA observé en 2019. Cependant, la proportion de l’aide orientée vers les actions spécifiques genres dans l’APD totale demeure toujours faible. Seulement 3,15% de l’APD en moyenne par an est consacré au financement des projets/programmes spécifiques genres sur la période 2017-2021.

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