Le 27 mai 2003, Rood woko, le plus grand marché de la ville de Ouagadougou, a été dévasté par un incendie. Des pertes énormes ont été subies. Il a fallu la Coopération française pour reconstruire une bonne partie du marché plusieurs mois après. Des voix s’étaient élevées bien avant ce drame, pour dire que si l’autorité n’y mettait pas de l’ordre, une catastrophe serait imparable. Et ce fut le cas. En cause, le désordre, le surpeuplement et aucun système de sécurité incendie fonctionnel.
20 ans après, le 29 janvier 2023, un autre drame frappe l’un des vieux marchés de la capitale, celui des produits du cru: Sankar yaaré. Les mêmes négligences n’ont pas permis de limiter les dégâts. 40 % de hangars détruits. Nos reflexes en matière de sécurité incendie des lieux publics n’ont guère évolué. Les usagers sont autant responsables de leur sécurité que les autorités. Surtout quand les premiers sont prompts à défier les secondes. Les leçons ne semblent pas avoir été retenues par les parties. Sauf une , quand même. Celle de ne pas fermer le marché comme ce fut le cas avec Rood woko. Les commerçants voudraient gérer eux-mêmes la restauration du marché, afin de ne pas déménager sur un autre site, avec le risque de ne plus revenir et de perdre leurs clients. On peut le comprendre. Mais peut-on encore leur faire confiance ? o
Par Abdoulaye TAO