A la UneSociété-Culture

Dégradation des retenues d’eau du Burkina: les députés prennent le problème à bras-le-corps

Des résultats largement en deçà du potentiel

• Les PPP pour améliorer l’exploitation ?

• Les représentants appellent   la loi de programmation du monde rural

Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement était à l’Assemble législative de transition (ALT),  dans l’après-midi du vendredi 27 janvier 2023,  au nom du gouvernement, sur interpellation de deux députés sur la situation des retenues d’eau du Burkina Faso.  Moussa Koné et Lassina Guitti sont les auteurs des questions orales. Le premier, Moussa Koné, a voulu savoir l’état d’exécution du programme intégré de Samandeni, les actions envisagées pour permettre une rentabilité optimale de ce barrage et la prise en compte dudit barrage dans les perspectives d’aménagement agricole de saison sèche 2022-2023. Lassina Guitti, lui, a interpellé le gouvernement sur les facteurs explicatifs de la dégradation de la quasi-totalité de nos barrages et retenues d’eau, les mesures entreprises par le gouvernement pour résoudre ce problème, l’existence éventuelle d’un fonds d’entretien des barrages, les raisons de l’inégale répartition des barrages et retenues d’eau sur le territoire national et l’opinion du gouvernement sur une loi de programmation du monde rural.

Le ministre en charge de l’environnement et de l’eau, Augustin Kaboré, demande l’appui des députés pour faire de son département l’un des principaux acteurs du développement rural . (Ph: Yvan SAMA

En prenant la parole, le ministre Augustin Kaboré a indiqué que le Programme de développement intégré de la vallée de Samandéni (PDIS) visait à assurer le développement économique et social des populations. Ce Programme couvre le nord de la région des Hauts-Bassins et l’ouest de la région de la Boucle du Mouhoun, d’une part, et d’autre part, la superficie des terres aménageables est de 21 000 ha répartis en 17 sites identifiés sur les deux rives du fleuve Mouhoun. Les travaux de construction du barrage d’une capacité de stockage de 1 milliard 50 millions de m3 d’eau sont totalement achevés et réceptionnés depuis octobre 2019. Les travaux de construction et l’équipement d’une centrale hydroélectrique d’une puissance installée de 2 x 1,37 MW pour produire 18 GWH d’énergie par an  sont d’environ 97% de taux d’exécution et la fin des travaux est prévue pour juin 2023.  Les travaux d’aménagement d’une première tranche de 1500 ha de périmètres irrigués sont à un taux d’exécution de 48% à la date du 31 décembre 2022, et une étude de faisabilité technique et économique d’aménagement d’une seconde tranche de 5 000 ha de périmètres irrigués a été bouclée en octobre 2022. 

En ce qui concerne la deuxième préoccupation, le ministre en charge de l’eau a fait le point suivant : « 425 barrages représentant 41% du parc sont dans un état de dégradation très avancé ; 467 barrages, soit 48%, sont dans un état jugé moyennement bon et enfin, seulement 11% étaient en bon état.  Entre 2012 et 2022, 35 nouveaux barrages ont été construits et 53 autres réhabilités, soit un total de 1036 barrages avec une capacité globale de stockage de près de 6 milliards 151 millions de m3. Il faut souligner qu’une mise à jour des données de l’inventaire de 2011 des barrages est en cours. L’opération a commencé au dernier trimestre 2022 et prendra fin au premier semestre 2023 ».   Le ministère en charge de l’eau a élaboré un document cadre d’entretien et de sécurité des barrages (DCESB) et un projet de décret de classification et de catégorisation des barrages déjà élaboré sera soumis au Conseil des ministres pour examen et adoption. En plus de ces documents, un plan d’urgence de réhabilitation et de reconstruction des infrastructures hydrauliques (PAUR/AH) à l’horizon 2030 a été élaboré et validé en septembre 2021. Le coût de mise en œuvre de ce plan pour cette première phase de 2022-2024 s’élève à 61 600 000 000  FCFA.

Après son intervention, le ministre a eu des échanges avec ses interlocuteurs. « Je suis resté sur ma faim. Sur un potentiel de 21 000  ha, seuls 1500 sont en cours d’aménagement avec un taux d’exécution de 40% et une étude en cours sur 5 000 ha. Nous sommes un pays assoiffé les pieds dans l’eau, et j’interpelle le gouvernement d’accélérer le processus d’aménagement  de Samandeni», a avoué Moussa Koné, l’un des auteurs des questions.  « Les jeunes engagés dans le terrorisme sont des jeunes qui se tournent les pouces. Il va falloir tout de suite et maintenant des actions pour faire savoir aux jeunes qu’ils ne doivent pas s’engager derrière n’importe qui et n’importe quoi.  Le bon fonctionnement des barrages reste une réponse structurelle à notre problème », a renchéri l’autre auteur, Lassina Guitti. De manière générale, les députés ont appelé à une répartition équitable des barrages sur le territoire national, des investisseurs privés pour mieux exploiter le potentiel et une loi de programmation du secteur rural.  «  De nombreux défis restent à relever, notamment, l’entretien et la sécurité des ouvrages de mobilisation des ressources en eau, le renforcement du suivi-contrôle des travaux de réalisation des ouvrages, l’adoption des textes règlementaires spécifiques au domaine des barrages…. Votre accompagnement permettra à mon département de se positionner comme l’un des principaux acteurs du développement rural »,  a demandé le ministre Augustin Kaboré aux députés.o

Moumouni Simporé

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page