- La 8e édition du Salon des banques et PME de l’UEMOA en débat
- C’était du 7 au 10 février 2023, à Lomé
- L’AUF met ses campus à contribution
Le financement des micros et petites et moyennes entreprises (MPME) en Afrique se pose avec acuité. La raison, la volatilité du secteur des MPME dominé par l’informel. Conséquence, les banques et les établissements financiers rechignent à financer les projets de développement des MPME. Or, selon des experts en économie, bien structurées et accompagnées, les MPME sont créatrices d’emplois et de croissance. C’est justement pour trouver des solutions idoines à cette problématique que la 8e édition du Salon des banques et PME de l’UEMOA s’est penchée sur le thème suivant : « Financement et investissement des PME de l’UEMOA, face aux crises et mutations des économies africaines ». C’était du 7 au 10 février 2023 en mode hybride, dans tous les pays membres de l’UEMOA. La cérémonie officielle a eu lieu à Lomé, au Togo. A Ouagadougou, c’est le campus universitaire, à travers le centre multimédia de l’Agence universitaire francophone (AUF), qui a abrité les travaux.
Un partenariat gagnant/gagnant entre banques et PME
Cet évènement est porté par le Burkinabè Hermann Nagalo. Selon lui, le développement de l’économie africaine passe par la création des PME. Sa vision, sa ténacité et sa détermination à promouvoir les PME ont été reconnues et saluées par l’ensemble des intervenants, notamment, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale togolais, S-T Kodjo Adedze. Le représentant du Premier ministre togolais, qui a ouvert le Salon, a mentionné l’apport considérable des PME dans l’économie togolaise. Au regard de cet apport, dit-il, l’Etat togolais a opéré plusieurs réformes pour créer de meilleures conditions favorables pour l’épanouissement des PME.
Sur la thématique, le ministre a invité les banques et les PME à un partenariat gagnant/gagnant, afin que les deux parties tirent le meilleur profit. S-T Kodjo Adedze a recommandé aux PME d’améliorer leur gouvernance interne pour créer un environnement favorable à la croissance économique.
La BADEA prête à soutenir les PME
Le parrain de cette 8e rencontre, le Directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), Dr Sidi Ould, a relevé 3 défis auxquels les PME sont confrontées : l’accessibilité au financement, la limitation dans les capacités et l’accès limité aux opportunités de marché. A ces défis s’ajoutent la Covid-19 et la crise ukrainienne. Il a relevé que le développement des PME constituait une priorité pour la BADEA, avec un accent particulier pour les jeunes et les femmes. Cette priorité passe par un soutien des Etats africains, à travers l’octroi des prêts, des lignes de crédits aux banques commerciales ou régionales, des subventions visant à renforcer les capacités des PME. Un appui concret de la BADEA est le Salon des banques et PME de l’UEMOA. Sidi Ould Tah appelle à une coalition globale des PME africaines pour affronter les défis majeurs que sont l’accès au financement suscité. Le président du comité des experts, ancien gouverneur de la BCEAO, Justin Damo Barro, a exhorté les Etats à soutenir les PME, moteur de la croissance économique et de création d’emplois. Pour rappel, 106 projets innovants ont été retenus sur près de 400 soumissions pour cette édition.
RD
Encadré : Les PME représentent entre 80 et 95% des entreprises de l’espace UEMOA
« A l’échelle mondiale, les PME représentent environ 90% des entreprises commerciales et plus de 50% dans la création de l’emploi. Les PME représentent entre 80 et 95% des entreprises de l’espace UEMOA. Elles sont reconnues comme des acteurs majeurs dans la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Une estimation de la Société financière internationale (SFI) révèle que 40% des micros et PME du secteur informel dans les pays en développement ont un besoin en financement non satisfait de 5.200 milliards de dollars chaque année. La raison, petite taille, pas diversifiée et vulnérabilité aux chocs. En Afrique, les PME ont un besoin de financement de plus de 300 milliards de dollars par an, selon SFI ».
Source : Discours DG BADEA