• 10 secteurs industriels touchés par ce risque
• Vol, fraude et corruption, ainsi que crise énergétique
• Font leur entrée dans le top 10 cette année
En Afrique & Moyen-Orient, les évolutions macroéconomiques bondissent à la 1re place du classement (7e rang en 2022). Celles-ci concernent l’inflation ou la volatilité des économies et des marchés financiers. Elles sont classées au troisième rang mondial, en 2023 (25 %), alors qu’elles étaient à la 10e place en 2022.
Ce risque est à prendre au sérieux, car c’est la première fois en une décennie qu’il entre dans le top 3. SelonAllianz Research, les trois grandes zones économiques (États-Unis, Chine et Europe) sont en crise au même moment, mais pour des causes différentes. Ces experts prévoient une récession en Europe et aux États-Unis, en 2023. L’inflation est particulièrement préoccupante, car elle ‘‘grignote’’ la structure de prix et les marges de rentabilité de nombreuses entreprises. À l’instar de l’économie réelle, les marchés financiers font face à une année périlleuse. Les Banques centrales drainent l’excès de liquidité du système et les volumes de transactions diminuent, même sur les marchés historiquement liquides.
Pas moins de 10 secteurs industriels sont touchés par le risque d’inflation. Il s’agit, selon Allianz, de : biens de consommation, ingénierie, BTP et immobilier ; services financiers ; administrations et services publics (y compris la santé) ; l’industrie (y compris l’automobile) ; les services profesionnels (ex : aide juridique) ; l’énergie renouvelable ; commerce de gros et de détail ; la technologie et le transport et logistique.
Ludovic Subran prévient que « 2023 sera une année difficile. En termes purement économiques, elle ne sera probablement pas bonne pour de nombreux ménages et entreprises. Mais il n’y a aucune raison de désespérer », estime le chef économiste chez Allianz. Selon lui, d’une part, la hausse des taux d’intérêt est bénéfique, notamment, pour des millions d’épargnants. D’autre part, les perspectives à moyen terme sont bien meilleures, en dépit –ou à cause– de la crise énergétique. « Leurs effets, au-delà de la récession attendue en 2023, sont déjà visibles : une transition accélérée vers la décarbonation de l’économie et une sensibilisation accrue aux risques dans tous les secteurs de la société, qui renforceront la résilience économique et sociale », justifie-t-il.
La hausse des risques liés aux évolutions macroéconomiques a rétrogradé les incidents cyber et interruptions d’activité en 2e et 3e position des risques les plus redoutés dans les deux zones. Ces deux risques occupent la première et la deuxième place dans le classement mondial d’Allianz. Ils représentent les principales préoccupations des entreprises pour la deuxième année consécutive (avec 34 % des réponses dans les deux cas).
Les incidents cyber, tels que les pannes de systèmes, les attaques par ransomware ou les violations de données constituent le risque le plus important dans le monde pour la deuxième fois consécutive. C’est un phénomène inédit dans le baromètre. Ils figurent également au premier rang dans 19 pays, dont le Canada, la France, le Japon, l’Inde et le Royaume-Uni. C’est le risque qui inquiète le plus les petites entreprises.
« Pour beaucoup d’entreprises, la menace dans le cyberespace est plus importante que jamais et le nombre de sinistres cyber reste élevé. Les grandes entreprises, désormais habituées aux attaques, et celles qui disposent d’une cybersécurité adéquate, sont capables d’en déjouer la plupart. Mais les petites et moyennes entreprises sont également touchées. Celles-ci ont tendance à sous-évaluer leur exposition et doivent investir en permanence pour renforcer leurs contrôles cyber », explique Shanil Williams, membre du Conseil d’administration d’AGCS et Directeur de la souscription Entreprises, chargé de la souscription cyber. Selon le Centre de compétences cyber d’Allianz, la fréquence des attaques par ransomware reste élevée en 2023.
Vol, fraude, corruption et crise énergétique s’invitent cette année
Toujours dans le classement dans la Zone Afrique et Moyen-Orient, le vol, la fraude et la corruption, ainsi que la crise énergétique font leur entrée dans le top 10 des risques cette année (respectivement en 7e et 8e position). Le risque de crise énergétique est celui qui a le plus progressé dans le Baromètre des risques d’Allianz, s’inscrivant pour la première fois à la 4e place mondiale (22 %). Certains secteurs, comme l’industrie chimique, la fabrication d’engrais, de verre ou d’aluminium, peuvent dépendre d’une seule source d’énergie, comme le gaz russe dans nombre de pays européens. Ils sont donc vulnérables aux perturbations de l’approvisionnement énergétique et aux hausses de prix. Malgré une baisse dans le classement annuel, les catastrophes naturelles (19 %) et le changement climatique (17 %) restent des préoccupations majeures pour les entreprises. L’année a été marquée par l’ouragan Ian, une des tempêtes les plus puissantes qui aient frappé les États-Unis, mais aussi par des canicules, des sécheresses et des tempêtes hivernales record. Les pertes assurées dépassent les 100 milliards de dollars.
NK
Encadré
Forte hausse pour les risques en matière d’interruption d’activité
Si la cyberdélinquance vient en tête dans le classement Allianz, les risques qui enregistrent la plus forte hausse dans le classement de cette année sont les évolutions macroéconomiques (passant de la 10e place à la 3e place), principalement liées à l’inflation, à la volatilité des marchés financiers et à la menace d’une récession, ainsi que l’impact de la crise énergétique (faisant son entrée, à la 4e place). Parallèlement, les conséquences économiques et politiques mondiales de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine se font de plus en plus sentir.
Dans nombre de pays, 2023 pourrait être une nouvelle année de risques élevés en matière d’interruption d’activité. En effet, la plupart des modèles économiques sont vulnérables aux chocs et aux changements soudains, qui se répercutent ensuite sur le résultat et le chiffre d’affaires. Située à la 2e place du classement mondial, l’interruption d’activité constitue le premier risque au Brésil, en Allemagne, au Mexique, aux Pays-Bas, à Singapour, en Corée du Sud, en Suède et aux États-Unis.o