Le Mali ce n’est pas le Burkina Faso. Cependant, ils font face au même problème : les attaques terroristes qui menacent de partition leur pays. Et dans la gestion de cette crise, ces deux Etats sont en train de développer les mêmes types de réactions. Ils sont devenus très tatillons, voire suspicieux envers certains partenaires et organisations qu’ils soupçonnent de ne pas être véritablement à leurs côtés. Conséquences, les clashes se multiplient, accélérant la dégradation des relations diplomatiques et de travail. Le dernier en date est le quiproquo sur le pont aérien du PAM pour soulager les populations isolées du reste du pays. Le gouvernement souhaite exercer un droit de regard sur le contenu des aéronefs et les bénéficiaires des 10.000 T de nourriture. En fait, le gouvernement voudrait plus de transparence, toutes choses qui heurtent les pratiques du PAM en termes de neutralité dans l’assistance aux personnes en détresse. Les autorités ne veulent plus se faire prendre par le revers, car les soupçons sur les connexions supposées entre les forces françaises et les terroristes ou encore les libertés prises par l’ancienne coordinatrice du Système des Nations unies en se déplaçant en zone sous emprise des Hani sont toujours dans les esprits. L’un dans l’autre, ce quiproquo n’a aucun sens, si les deux parties sont vraiment de bonne foi. Si leur volonté est vraiment de servir les nécessiteux.
Par Abdoulaye TAO