• La Direction générale la juge illégale
• Les grévistes entendent la reconduire
• Vite, un médiateur
Les travailleurs de la Société internationale de transport par rail (SITARAIL) ont observé une grève de 120 heures, soit du 25 au 30 octobre 2022, pour réclamer de meilleures conditions de travail et de vie. Ils pourraient la reconduire. Telle est la menace à peine voilée contenue dans leur lettre de préavis de grève adressée à la Direction générale de Sitarail, le 03 octobre 2022. « En cas de non-satisfaction, nous nous réservons le droit de reconduire la grève sans préavis », a menacé, le signataire de la lettre, représentant des comités CGT-B/Sitarail, Florentin B.Badolo. Une menace qui semble ne pas ébranler la Direction générale qui a campé sur sa position de dénoncer l’illégalité de la grève. Dans une réponse en date du 10 octobre 2022, le Directeur général, Quentin Gerard, prenait l’opinion publique à témoin, en mentionnant que la grève est illégale en ce qu’elle ne respecte pas la procédure définie par le Code du travail du Burkina. Mieux, la Direction générale s’est voulue aussi menaçante. « …, cette grève annoncée est illégale et Sitarail se réserve le droit d’en tirer toutes les conséquences juridiques si elle venait à être mise en œuvre », avertissait-il. Quentin Gerard révèle, à propos de la rupture du dialogue, qu’il n’en est rien. « Depuis janvier 2022, la Direction générale a rencontré, à quatre reprises, toutes les organisations syndicales », a-t-il martelé. Grève « légale » ou « illégale », le constat qui se dégage est que les deux parties sont restées figées sur leur position.
Conséquence : le dialogue souhaité n’a pas eu lieu. Doit-on craindre un durcissement de ce dialogue de sourds ou bien les protagonistes vont-ils faire la paix des braves ? Dans tous les cas, la dernière option est souhaitée par tous, pour que le train qui facilite les échanges commerciaux puisse de nouveau siffler.
Selon la Chambre de commerce du Burkina Faso, en 2017, le volume du trafic maritime du Burkina à l’importation, avec Sitarail, a été estimé à 778.122 tonnes, soit une hausse de 110. 394 tonnes par rapport à 2016. Mais pour continuer de garder ce cap, il urge aussi de motiver le personnel en favorisant de meilleures conditions de travail et de vie, dans la mesure des possibilités de la société.
RD