• Djibo a faim
• Bruit de bottes à Ouaga
• Le Burkina joue à se faire peur
Que va-t-il se passer maintenant ? Tout le pays était dans l’attente des explications du gouvernement sur le drame survenu à Gaskindé , où un important convoi de ravitaillement de la ville de Djibo a été littéralement anéanti par les terroristes. Le bilan définitif ou provisoire officiel devait être connu dans l’après-midi du 30 septembre 2022. Les évènements de la nuit du 29 au 30 septembre l’ont reporté.
Le commandement avait certainement la tête à autre chose, avec ce coup de sang à l’intérieur de l’armée. Le plus inquiétant dans les évènements du 30 septembre, c’est le silence assourdissant de toutes les autorités compétentes. Un vide informationnel que les réseaux sociaux ont vite fait d’occuper à coups de fake news et de manipulations de toutes sortes. Jusqu’à midi, aucune source officielle, ni du gouvernement, ni de la Présidence du Faso ne s’est exprimée sur la situation, laissant libre cours aux rumeurs. Quoi qu’il en soit. C’est une nouvelle épreuve que vit le Faso, déjà meurtri par 6 ans de lutte difficile qui a emporté un gouvernement démocratiquement élu, le 24 janvier 2022. Le coup d’Etat de Damiba a sanctionné le mauvais bilan du Président Kaboré, mettant l’armée désormais au centre de l’échiquier et disposant de larges moyens pour combattre l’ennemi.
Les évènements du 30 septembre indiquent que toutes les conditions ne sont pas encore réunies par les nôtres afin de constituer un front uni contre le terrorisme. Il faut juste espérer que ce qui se confirme comme un mouvement d’humeur soit rapidement géré par la junte. Des négociations, selon nos sorces, étaient toujours en cours, sans que l’on sache exactement qui sont les mutins et quelles sont leurs revendications. Le pays retient donc son souffle. Son avenir est une fois de plus entre les mains de l’armée qui doit absolument réussir sa cohésion avant de partir à l’assaut des forces du mal. Malheureusement, le temps est notre second ennemi.
FW
Encadré
Djibo
Djibo n’a pas pu recevoir son convoi de ravitaillement tant attendu. A une vingtaine de kilomètres de son objectif, le long cortège de plusieurs dizaines de camions de vivres et de passagers, protégé par l’armée, a été stoppé net. Le bilan provisoire des premiers jours faisait état de « 11 corps de militaires retrouvés, 28 blessés, dont 20 militaires, 01 VDP et 07 civils. Une cinquantaine de civils sont aussi portés disparus et les recherches se poursuivent ». Le 28 septembre 2022, le Conseil des ministres, examinant la situation, a annoncé qu’une riposte était en cours, et le ministre délégué à la Défense nationale, le Général Silas Keita, évoquait la possibilité de complicités qui ont pu conduire à ce double drame humain et économique. A côté des pertes incommensurables en vies humaines, que dire de la valeur des vivres et des équipements partis en fumée ? Le point de presse du gouvernement était donc très attendu. Que s’est-il vraiment passé pour en arriver là, pourquoi notre défense est-elle si perméable ? Comment éviter de nouveaux drames ?