Grand et costaud. Du haut de ces plus de 1m80, et derrière ce physique intimidant, se cache un homme au grand cœur qui a su construire petit à petit son empire. Le petit Coulibaly, né à Bobo-Dioulasso dans les années 70, rêvait de mécanique. Mécanique des pompes à essence. Une passion qui le portera tout au long de sa vie. Aujourd’hui, il préside aux destinées d’une société de distribution d’hydrocarbures et d’une de transport. Itinéraire du battant.
Le petit Siaka était-il prédestiné à la mécanique ? Toujours est-il que la volonté de son oncle a été faite. A sa naissance, portant le gros bébé dans ses bras, il déclara « tiens, voilà mon héritier ! » Ironisant sur sa taille et son poids, il lança à la mère : « c’est à lui que je vais transmettre mon savoir-faire ».
Mais l’histoire ne s’arrêta pas là. Très tôt, de son Bobo-Dioulasso natal, il rejoint Sikasso au Mali pour ses études primaires. Mais le petit Sékou n’aimait pas trop l’école. Il était très manuel, préférant les travaux pratiques et le bricolage qui l’éloignèrent progressivement des salles de classes. Il rejoignait régulièrement son oncle pour l’assister dans des travaux de réparation.
Sa rupture avec les bancs de l’école est consommée en 1986. Confirmant ainsi la volonté de son oncle. Alors qu’il était en classe de CE2, il rejoint Bobo-Dioulasso aux côtés de ce dernier qui travaillait à Total. L’apprenti y fait ses classes auprès de ce spécialiste de réparation des pompes à essence.
Quelques années plus tard, Total le recrute officiellement comme mécanicien et le 12 décembre 1987, il vint à Ouaga sur le compte de Total pour une formation en mécanique toujours. Il est de retour à Bobo-Dioulasso en 1991 comme titulaire, une fois terminée sa formation.
Vers la fin de l’année 1991, son expertise est convoitée. Il quitte Total pour Mobil Oil où il fera 3 ans avant la fermeture de la section mécanique de cette entreprise.
Commence alors ses premiers mois de chômage. C’est ainsi qu’il se mit rapidement à son propre compte pour monnayer son talent de réparateur. Devenant son propre patron. Il sillonne désormais le Burkina sur sa mobylette avec sa caisse à outils. Le dépannage de pompes à essence était sa spécialité, héritée de son oncle. Ses connaissances disent de lui que c’était le meilleur technicien de sa génération, car il était réclamé partout dans les stations-service.
Cependant, la grosse opportunité viendra de son ancien employeur Mobil Oil, qui lui confia son premier gros marché en 1998. Il avait en charge la maintenance de ses stations à essence. C’est ainsi qu’il quitta définitivement le secteur informel pour créer sa propre entreprise SEIDHY (Service d’Entretien et d’Installation de Distributeur Hydrocarbure). Une société de prestation de services.
Total voulut le réengager entretemps ; mais il déclina l’offre, préférant voler de ses propres ailes : « c’est ainsi que pour diversifier, j’ai commencé la vente de véhicules importés à Lomé et aussi des pompes un peu usées que je remettais à neuf pour revendre ».
A partir de 2006, le promoteur se lance dans le transport des hydrocarbures et crée la SCT (Société Coulibaly Transport) qui devient transporteur officiel de certains grands marketeurs, dont Total, en 2011. Parallèlement, il exerce le métier de gérant de station-service, en collaboration avec SHELL (stations-service SHELL Liberté et SHELL Boulevard, sises à Bobo-Dioulasso) et OIL LIBYA (station OIL LIBYA cinquantenaire à Bobo-Dioulasso).
Ayant toujours baigné dans l’univers du carburant, il entreprit, en 2012, de constituer sa propre société de distribution de carburant : PRIME OIL.
Aujourd’hui, cette société compte 13 stations. La stratégie en œuvre est de couvrir Bobo-Dioulasso, ensuite le grand Ouest, et après, tout le pays. Les stations de Prime oil sont présentes à Banfora, Diébougou, Orodara, Koloko, Kangala, Faramana, N’Dorola. 3 stations sont en construction. Le groupe tourne avec un personnel d’environ 60-70.
FW
Encadré
La philosophie d’un patron
Dans toute entreprise qui marche, il faut un volet social. Siaka Coulibaly a instauré un système de vacance tournant dans sa boîte où chaque année, l’entreprise offre un voyage touristique à ses agents : « Notre slogan à Prime Oil, c’est la qualité et la différence. Dans la différence, il y a tout ça. Nous avons ici un réfectoire qui prend en charge 70% de tout ce qui est livré comme nourriture à midi, parce qu’on fait journée continue. Pour les tenues vestimentaires Prime Oil, ce sont des tenues class cousues en Côte d’Ivoire, par un styliste qui vient prendre des mesures. Nous les portons chaque mardi et jeudi. »
