• Le Burkina Faso doit redoubler d’efforts
• Le pays occupe la 184e place/191
• Les femmes ont moins accès aux services de base
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a publié son dernier rapport sur le développement humain, le 8 septembre 2022, intitulé : « Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation ». Au Burkina Faso, c’est autour d’un déjeuner de presse que le rapport a été présenté aux journalistes. Dans le document, le Burkina Faso est à la traîne sur plusieurs indicateurs de développement. C’est ainsi que dans ce rapport, le 32e du genre, le pays des Hommes intègres occupe la 184e place sur 191 pays dans le monde. Selon le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Abel Séglaro Somé, ce taux n’est, certes, pas reluisant mais n’indique pas que le pays n’avance pas. Pour lui, ce n’est qu’un indicateur et une variante complète pour les gouvernants à rectifier les insuffisances et lancer le développement. Un avis qu’a partagé la Représentante-résidente du PNUD au Burkina Faso, Dr Elsie Laurence-Chounoune, qui exhorte à ne pas trop s’attarder sur les chiffres mais plutôt de voir comment relever les défis pour amorcer le développement. Pour elle, malgré ce classement, le pays a fait des percées indéniables.
L’espérance de vie a augmenté de 9 ans
La Représentante-résidente du PNUD a révélé que l’indice du Burkina Faso cette année était de 0.449, alors qu’en 1999, il était de 0.295, soit une progression de 53.2%. Aussi, note-t-elle, l’espérance de vie a augmenté de 9 ans depuis que le PNUD évalue l’indice de développement.
Des avancées significatives ont été faites par les gouvernants dans le domaine de la scolarisation par rapport aux années antérieures. Toutefois, fait-elle savoir, le Burkina Faso doit redoubler d’efforts dans l’égalité d’accès entre hommes et femmes aux services sociaux de base. Elle a mentionné que l’IDH de l’homme était de 0.471, alors que celui de la femme était de 0.425. Elle a invité le gouvernement burkinabè à tracer une nouvelle voie de développement. Toute chose qui passe par le développement de l’économie numérique et de l’énergie renouvelable et par une appropriation accrue de la technologie.
Miser sur l’investissement, les énergies renouvelables et l’assurance de protection sociale
Dr Elsie Laurence-Chounoune a mentionné que pour la première fois depuis 32 ans, le PNUD calculait l’indice de développement humain (IDH), qui évalue la santé, l’éducation et le niveau de vie d’une Nation. Malheureusement, l’IDH a diminué mondialement pendant deux années consécutives.
Le développement humain est retombé à ses niveaux de 2016, annulant ainsi une grande partie des progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable. L’inversion est presqu’universelle, puisque plus de 90 % des pays ont enregistré une baisse de leur IDH en 2020 ou 2021 et plus de 40 % ont vu leur score chuter au cours de ces deux années, signalant que la crise continue de s’aggraver pour beaucoup.
Le rapport recommande de mettre en œuvre des politiques axées sur l’investissement, des énergies renouvelables à la préparation aux pandémies et sur l’assurance, notamment, la protection sociale, qui prépareront nos sociétés aux aléas d’un monde incertain. Parallèlement, l’innovation sous ses nombreuses formes (technologique, économique, culturelle) peut également renforcer les capacités pour répondre aux difficultés à venir.
Rachel DABIRE
Encadré
Le monde ne va pas bien !
Le dernier rapport sur le développement humain affirme qu’un ensemble d’incertitudes s’accumule et interagit pour perturber la vie de manière inédite. Les deux dernières années ont eu un impact dévastateur pour des milliards de personnes dans le monde, lorsque des crises comme la Covid-19 et la guerre en Ukraine se sont succédé et ont interagi avec des changements sociaux et économiques radicaux, des changements planétaires dangereux et une aggravation de la polarisation.