Producteur majeur d’or (6ème en Afrique), le Burkina-Faso doit-il s’intéresser à de nouvelles ou anciennes monnaies ? Victor Hugo avait imaginé dans son œuvre : « les Travailleurs de la Mer » la figure d’un roi Auxcrinier de l’Océan, qui aurait trouvé le bonheur dans ses États ; la Constitution, dont il est l’auteur, refuse le droit d’entrée à l’or et à l’argent sans son autorisation : la seule monnaie ayant cours est le coquillage dont la mer est l’inépuisable coffre-fort. Les cauris ont bel et bien existé en tant que monnaie dans le Sud-Ouest du Burkina Faso. Faut-il maintenant réfléchir à la confiance comme monnaie du XXIème siècle ?
L’expérimentation d’une Youth Bank est l’occasion d’en débattre à l’occasion de la Journée internationale de la charité, célébrée par les Nations Unies chaque année le 5 septembre. Cette date a été choisie pour commémorer l’anniversaire de la disparition de Mère Teresa de Calcutta, qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1979 « pour ses travaux réalisés dans la lutte pour vaincre la pauvreté et de la détresse, qui constituent également une menace pour la paix. ».
Aussi, la Journée internationale de la charité a été instaurée dans le but de sensibiliser et mobiliser les individus, les Organisation non gouvernementales et l’ensemble des acteurs impliqués dans le monde pour aider les autres à travers des activités bénévoles et philanthropiques.
La charité, comme les notions de bénévolat et de philanthropie, fournit un lien social réel et contribue à la création de sociétés inclusives et plus résilientes.
Mère Teresa, Agnès Gonxha Bojaxhiu de son vrai nom, est une religieuse et missionnaire catholique née en 1910. En 1928, elle s’est rendue en Inde où elle a mis sa vie au service des plus pauvres. En 1948, elle a obtenu la citoyenneté indienne et a fondé la congrégation des Missionnaires de la charité à Calcutta en 1950, qui est devenue célèbre pour son action en faveur des pauvres et des mourants de la ville.
En reconnaissance du rôle de la charité dans l’atténuation des crises humanitaires et des souffrances humaines, ainsi que des efforts des organisations caritatives et des individus, y compris le travail de Mère Teresa, l’Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution A/RES/67/105 a désigné le 5 septembre, anniversaire de la mort de Mère Teresa, comme Journée internationale de la charité.
La symbolique de cette journée nous offre l’occasion de se pencher sur le fonctionnement irlandais des Youth Banks et de débattre de son ouverture africaine en croisant plusieurs constats actuels.
50 à 60% des jeunes africains ont l’intention de créer une entreprise.
Toutefois, il existe trois principaux freins :
– Un essoufflement des jeunes par rapport aux circuits bancaires classiques
– Un manque de transition expérientielle entre l’adolescence, la fin d’études, et l’âge adulte – Enfin, le manque de moyens financiers comme principal handicap à la concrétisation d’un projet de création.
Qu’est ce qu’une Youth Bank ? L’idée est née en Irlande dans les années 1990. Cinq organisations en charge de l’expression citoyenne des jeunes (dont le Youth Council et la National Youth Agency notamment) s’unissent et collectent des fonds, à hauteur d’un million de livres, pour financer des projets portés par les jeunes, avec une vocation citoyenne.
Les aides qu’elles peuvent apporter vont de 250 à 25 000 livres selon l’intérêt et l’ampleur des projets. Les Youth Banks sont gérées essentiellement par des jeunes âgés entre 20 et 25 ans, mais des référents plus âgés peuvent cependant venir en appui.
Officieusement, le dispositif a permis de réconcilier des catholiques et des protestants, en mobilisant des acteurs Jeunesse. Une contribution citoyenne souvent oubliée dans le processus de paix de 1998 qui a mis fin au conflit nord-irlandais : à travers l’accord du Vendredi saint.
À travers le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté en septembre 2015, les Nations Unies reconnaissent l’éradication des vulnérabilités économiques sous toutes ses formes comme le défi le plus important et un prérequis indispensable pour le développement durable.
Pour ce faire, les 17 objectifs de développement durable sont regroupés en 6 domaines d’action : la dignité, l’humanité, la planète, la prospérité, la justice et les partenariats. Chacun de ces objectifs a le potentiel de transformer nos vies et notre planète en fournissant un cadre pour l’action des organisations philanthropiques, et permettre à tous de contribuer à rendre notre monde meilleur.
Kevin LOGNONÉ