Le ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective (MEFP), à travers sa Direction générale des services informatiques, a lancé officiellement la mise en exploitation du nouveau système d’information et de gestion des finances publiques le vendredi 1er juillet 2022, à Ouagadougou. La mise en exploitation de cette nouvelle application de gestion baptisée sous le nom commercial « SI N@folo » a pour objectif de rendre effectif et exécutable en 2023, le fonctionnement d’un budget basé sur une gestion axée sur les résultats avec le nouveau système.
Si l’avènement de la digitalisation a bouleversé l’ordre traditionnel du quotidien des populations, la gestion administrative classique n’en échappera pas. Cette nouvelle donne va pousser les structures à être en phase avec les outils informatiques du moment. Au Burkina Faso, le ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective (MEFP), dans sa quête permanente de s’adapter aux besoins des usagers, s’investit dans la modernisation du système de gestion des finances publiques, par la refondation des applications ou logiciels existants qui ne répondent plus véritablement à l’interopérabilité des nouvelles technologies. Il a lancé officiellement, la mise en exploitation du nouveau système d’information et de gestion des finances publiques le vendredi 1er juillet 2022. La mise en place de cette application vise à développer un logiciel sécurisé, conforme à la loi organique relative aux finances publiques, aux autres textes règlementaires et aux procédures de gestion qui ont été élaborées.
Lancé en février 2020, l’application dont le nom commercial est « SI N@folo » vise à parvenir à un système unique de gestion des finances publiques. C’est une application qui sera accessible à partir de divers périphériques comme les ordinateurs, les tablettes, les smartphones avec une amélioration de la sécurité de l’information financière et une réduction des coûts de licence et du support. Selon le ministre burkinabè en charge de l’économie et des finances, Seglaro Abel Somé, le « SI N@folo » a déjà servi à la préparation du budget de l’Etat, exercice 2023, et devrait servir de support pour son exécution. « Les avant-projets de budget programme 2023-2025 des ministères et institutions ont effectivement été élaborés dans le SI N@FOLO sans difficulté. Précisément, par le SI N@folo, l’avant-projet de budget 2023-2025, niveau activité et paragraphe, les cadres de performance des programmes budgétaires, les structures des dépenses de personnel par élément de rémunération, ainsi que le tableau matriciel croisé de classifications administrative et fonctionnelle,… ont été produits », a fait savoir le chef du département ministériel en charge de l’économie et des finances. Le ministre Seglaro a aussi confié qu’à ce stade de la mise en exploitation de l’application SI N@folo, il restait à finaliser les modules « exécution » et « comptabilité ». A cet effet, pour le module « exécution », il a été validé et la prise en compte des observations est en cours en vue de sa finalisation et mise en exploitation les jours à venir, pour l’exécution du budget 2023. Quant au module « comptabilité » qui viendra boucler le déploiement de SI N@folo dans sa phase I, il devra servir à la production des comptes de l’exercice 2023 en 2024.
Selon l’équipe technique conduite par Serge François Millogo, chef de projet, le SI N@folo va intégrer dans sa phase I les 3 domaines fonctionnels de l’élaboration du budget, de l’exécution budgétaire et de la comptabilité qui constitue la dorsale budget-comptabilité du SI N@folo.
L’attente de SI N@folo est la réduction des délais de production des comptes et de leur contrôle qui devrait se traduire par une amélioration des scores de l’évaluation des politiques et institutions nationales qui évaluent les forces des politiques et des institutions du pays et servent de base pour l’allocation des ressources de l’Association internationale de développement (IDA). Par ailleurs, si ce projet a pu voir le jour, c’est grâce à l’accompagnement de la Banque mondiale, à travers le Projet de gouvernance économique et de participation citoyenne (PGEPC), pour un coût global d’environ 2 milliards de francs CFA.
IZ
Encadré
La Banque mondiale appuie
Présente au lancement de SI N@folo, la représentante-résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, Maïmouna Mbow Fam, a confié qu’avec les progrès de la technologie et des innovations introduites de la réforme des finances publiques, la mise en œuvre du budget programme s’était retrouvée pénalisée par l’absence de système d’information fiable qui couvre tous les cycles de la préparation du budget à la production des états financiers annuels. « D’où la nécessité d’un système d’information et de gestion des finances publiques », a-t-elle dit. Selon la représentante-résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, cette nouvelle donne porte sur une réforme structurelle en matière de transparence et de reddition des comptes dans les délais pour une meilleure prise de décision et de gestion des deniers publics.