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Economie: la Transition prépare son budget 2023

Cadre budgétaire à moyen terme 2023-2025, scénario de base (en milliers de FCFA)

Source : DGB/MEFP

Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Seglaro Abel Somé, était devant l’Assemblée législative de transition (ALT), le 30 juin 2022, à l’occasion du débat d’orientation budgétaire pour le budget de l’Etat, exercice 2023 (DOB), dans le cadre de la présentation du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2023-2025.
Pour l’exercice 2023, les projections du ministère de l’Economie se sont appuyées sur le programme d’action de la Transition, ainsi que sur l’agenda de la Transition, notamment, en ses actions prioritaires (voir encadré). La programmation budgétaire a été faite en fonction du scénario de base au détriment du scénario optimiste ou pessimiste : « Les hypothèses du scénario de base ont porté au plan international sur les effets de la guerre russo-ukrainienne et la levée progressive des mesures de restrictions imposées par la pandémie de la COVID-19 conduisant à une perspective de relance de l’activité économique mondiale. Au plan national, ces hypothèses prennent en compte le contexte sécuritaire difficile, la situation socio-politique marquée par la Transition politique et une campagne agro-sylvo-pastorale favorable ».
Les échanges ont permis d’éclairer les députés et de jeter les bases de ce qui sera la première loi de finances propre à la Transition ; car, celle de 2022, lors de son élaboration et de son adoption, l’a été sur la base des priorités définies conformément aux axes stratégiques du Plan national de développement économique et social 2021-2025 (PNDES-II).
Que retenir pour les projections de 2023 ? Un budget en croissance, malgré la crise sécuritaire et son impact sur l’économie réelle et sur la production agricole. Il est projeté en recettes à 2 552,8 milliards FCFA, contre 2.349,11 milliards FCFA pour 2022 (la loi initiale), soit plus de 8,64% d’augmentation.
Les dépenses budgétaires totales sont estimées à 3 157,2 milliards FCFA en 2023, contre 2.919 milliards FCFA en 2022. Ce qui représente une augmentation de 8 ,15 %. On observe que la courbe d’augmentation des dépenses et celle des recettes sont pratiquement dans les mêmes proportions. Reste les allocations pour les dépenses, au vu du contexte socioéconomique et sécuritaire. En termes de croissance du PIB, le document de programmation budgétaire table sur 6,8%, s’appuyant sur une relative bonne tenue du secteur agricole, de la production cotonnière et du secteur minier. Ces estimations sont faites sur la base d’un scénario dit de base qui n’est ni optimiste ni pessimiste et qui permettra au gouvernement de se réajuster en fonction de l’évolution des principaux indicateurs liés à l’évolution du contexte socioéconomique national, sous-régional et international.
En termes d’investissements, l’enveloppe financière globale destinée aux investissements s’établit à 561 milliards FCFA, avec 90,0% pour le financement des secteurs prioritaires, soit un montant de 504,9 milliards FCFA, et 10,0% pour le financement des autres secteurs, soient 56,0 milliards FCFA.
Selon le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, « les allocations budgétaires en faveur du secteur de la sécurité et de la défense connaitraient une forte augmentation. En effet, elles s’établiraient à 628,3 milliards FCFA en 2023, contre 440,2 milliards FCFA en 2022, soit une variation de 42,7%. En proportion, la part du budget de l’Etat alloué à ce secteur est passée de 20,3% en 2022 à 27,5% en 2023 ».
Sur le montant destiné au financement des secteurs prioritaires, les affectations prévues sont les suivantes :
• 55,5% pour le renforcement de la sécurité et la défense nationale, soient 280,0 milliards FCFA ;
• 19,2% pour les secteurs sociaux de base, soient 98,8 milliards FCFA ;
• 13,9% pour le secteur de la gouvernance, soient 70,3 milliards FCFA ;
• 6,6% pour le secteur de soutien à la production, soient 33,3 milliards FCFA ;
• 4,5% pour le secteur de production, soient 22,6 milliards FCFA.
Le pilier I de l’agenda de la Transition qui concerne « lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité de l’Etat » se paie la part du lion avec 55,5% des allocations, pour un montant de 280 milliards FCFA. Le pilier II, « réponse à la crise humanitaire » qui est très lié au premier disposera de 17,5%, correspondant à 98,6 milliards FCFA.
Quant au pilier III, « refonder l’Etat et améliorer la gouvernance », 27,0% de la cagnotte lui sont alloués pour un montant de 136,4 milliards FCFA.o
FW

 

Encadré

Les actions du pilier I

Voici les principales actions prévues dans le cadre du pilier I des priorités de la Transition. Ce pilier absorbera plus de 50% de l’enveloppe destinée au financement des actions-clés de la Transition en 2023 :
– le renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité (FDS), en vue de libérer les localités occupées par les terroristes ;
– l’amélioration de la participation citoyenne dans la lutte contre le terrorisme ;
– l’amélioration de la participation des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans la lutte contre le terrorisme ;
– l’intensification de la lutte contre la criminalité et le grand banditisme ;
– la réinstallation des services de l’Etat dans les localités libérées de l’emprise des groupes armés terroristes ;
– l’assèchement des sources d’approvisionnement des groupes armés terroristes en ressources de tout genre ;
– l’amélioration de la gestion de la collecte et de l’exploitation de l’information en rapport avec les activités terroristes ;
– l’opérationnalisation de la Politique de sécurité nationale ;
– l’opérationnalisation de la Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme ;
– l’opérationnalisation de la Stratégie nationale de prévention de la radicalisation et de la lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso.

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