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Dédouanement à Bobo-Dioulasso: les difficultés rencontrées à Bobo Gare

L’Economiste du Faso : Quel est l’état d’évolution de l’importation des véhicules automobiles ici à Bobo de 2019 à 2021 ?

M.Yaméogo Patrick, chef de bureau des Douanes de Bobo : A notre niveau, nous n’avons pas de données statistiques assez précises, mais comme constat sur le terrain, on peut dire qu’il y a une nette évolution depuis 2019 du volume des importations. Au niveau du port sec de Bobo, en moyenne 15 à 20 véhicules sont dédouanés par jour. Cela dénote d’une sensible évolution et est dû principalement au changement de mode en termes de moyen de déplacement des populations.

Quels sont les principaux ports d’origine de ces véhicules ?

Au niveau de Bobo, le principal port de provenance des véhicules est celui de Lomé. La quasi-totalité des Burkinabè, et notamment, les revendeurs, vont à Lomé, au Togo, pour s’approvisionner. Mais depuis un certain temps, avec la mise en place d’une politique assez attractive par les autorités béninoises, les revendeurs se dirigent de plus en plus vers le port de Cotonou. Et en troisième position, vient le port d’Accra. Le port sec de Bobo reçoit rarement des véhicules en provenance du port d’Abidjan. Donc, par excellence, nos véhicules viennent de Lomé, de Cotonou et d’Accra.

Quelle est la part des importations dans les performances du bureau de Bobo

La part des importations des véhicules n’est pas aussi spectaculaire sur les performances du bureau des Douanes de l’Ouest. Cela est compréhensible, d’autant plus que pour ce bureau, le dédouanement des véhicules automobiles est une activité accessoire. Le principal bureau pour les dédouanements est le BVA. Généralement, ici à Bobo, ce sont des véhicules de huit ans et souvent de plus de dix ans qui sont dédouanés, et très peu de véhicules neufs. Alors que pour ces cas, c’est-à-dire les véhicules d’occasion de plus de dix ans, ce sont des prix forfaitaires  qui sont offerts. Pour les  petits véhicules, le forfait est de 356 000FCFA et pour les voitures 4X4 de plus de dix ans, le forfait tourne autour de 630 000FCFA. Donc, si nous faisons le produit de ces tarifs par le nombre de dédouanements par mois, nous remarquons que la part des importations des  véhicules d’occasion n’est pas très importante en termes de recettes, compte tenu de l’objectif à réaliser, mais ce n’est pas non plus négligeable. En termes de chiffres, le bureau des Douanes de Bobo a un objectif mensuel de 12 000 000 000FCFA à réaliser au minimum.

Quels sont les problèmes auxquels vous faites face ?

La Douane de Bobo, à l’instar des autres Douanes, fait face à pas mal de problèmes. D’abord, il y a la non-présentation des véhicules en Douane. Dans le cadre du dédouanement d’un véhicule, il est obligatoire,  après transit pour l’usager, de passer en Douane présenter ledit véhicule dans un délai de 72 heures au plus. Mais cela n’est pas respecté par la plupart des gens, surtout les revendeurs. Cela pose un  problème non seulement pour la Douane, mais aussi pour l’acheteur de ces véhicules qui pour une faute qui n’est pas la sienne, se voit obligé de payer une pénalité à la Douane afin d’avoir ses documents.

Ensuite , nous avons les trafics. Ce problème s’est accru ces dernières années avec la mesure prise par l’Etat ivoirien portant interdiction de l’importation des véhicules de tourisme de plus de cinq ans en destination du territoire ivoirien. Donc, des indélicats partent s’approvisionner en véhicule à Lomé, Cotonou, Accra et passent par le Burkina avec ces véhicules, levant ainsi par la même occasion, le transit ici à Bobo, comme s’ils y étaient destinés ; ensuite, ils passent par des sentiers détournés  pour les emmener sur le territoire ivoirien. Ça fait qu’au niveau du bureau de Bobo, de nombreux transits sont levés sur des véhicules, alors que ceux-ci sont destinés au marché ivoirien. Et en termes de procédure, cela pose un véritable problème.

En plus de cela, la Douane de Bobo rencontre un problème de connexion avec le bureau des transports. Jusque-là, les systèmes de ces deux institutions qui doivent travailler en étroite collaboration manquent d’interconnexion, et cela ouvre la brèche à de nombreuses failles. Nous faisons également face au problème de falsification de certains documents tels que les CMC (Certificat de mise à la consommation) et cela est lié, notamment, à cette absence d’interconnexion entre notre bureau et celui des transports.

Interview IG

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