Le 20 avril, la ville de Djibo, sous embargo des terroristes, recevait, après plusieurs mois de disette, un convoi de marchandises diverses et de carburant. Et cela, au grand bonheur de cette ville martyre qui, à juste titre, commençait à se demander si elle appartenait encore au Faso.
On ne sait par quelle négociation, l’étau s’est desserré, le temps d’alimenter la ville. Un second convoi y est retourné encore, comme le premier, sous haute protection. Loin d’un haut fait de guerre, c’est un geste humanitaire dont les autorités ne devraient pas vraiment s’enorgueillir. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Un deuxième Djibo est en train de se préparer à Dori. Aucun camion de transport de marchandises ou de voyageurs n’est plus vraiment en sécurité sur l’axe Kaya/Dori. Et la manifestation des transporteurs qui exigent désormais des escortes militaires doit attirer l’attention sur le glissement qui est en train de s’opérer dans cette zone. Sans les transporteurs pour irriguer l’économie et soutenir l’activité économique, la région sera asphyxiée. Et avec elle, la mine d’Essakane, si elle est coupée de ses approvisionnements vitaux pour faire fonctionner son usine. Celle de Taparko, située dans cet axe, a déjà suspendu ses activités. Le poids économique d’Essakane et de la région n’autorise aucun attentisme.
Par Abdoulaye TAO
Commentaires