Editorial

Prisonnier

Deux mois après le coup d’Etat, le Burkina est en train d’amorcer une deuxième Transition avec pour objectifs de remettre un pays refondé, libéré des terroristes et débarrassé des scories d’une Administration gangrénée par la corruption. C’est le rêve que les putschistes ont vendu au peuple qui les a adoubés, mais qui reste aux aguets, épiant chaque geste pour y déceler les incohérences. Parmi elles: l’embastillement du président déchu, Roch Marc Christian Kaboré, privé de ses téléphones et ne recevant que sa famille. C’est un régime drastique pour ce «prisonnier» contre lequel, aucun grief judiciaire n’a encore été formulé officiellement. Le bien-fondé de ce régime de détention reste discutable. Alors que tous les membres de son dernier gouvernement sont libres d’aller et de venir. C’est quoi donc le problème ?
Le MPP, ex-parti au pouvoir, qui part en lambeaux suite aux multiples démissions, a déjà sonné la charge. Ce pourrait être un sujet de remobilisation, un objectif politique. Des OSC de défense de droits de l’Homme vont également mettre la pression en plus du syndicat des chefs d’Etat. Le MPSR qui n’est pas encore dissout a tout intérêt à régler ce problème.
Abdoulaye TAO

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