Depuis mai 2021, le Burkina Faso a mis en concession 5 de ses postes de péage. L’ONASER externalise cette activité dix ans après. Cette concession a été confiée à la société Afrique Pesage dans le cadre d’un projet pilote de 3 ans. Les stations de Dakola, de Tanghin-Dassouri, de Niangoloko, de Bobo-Dioulasso et de Banfora. Celle de Niangoloko n’est pas encore opérationnelle. Après le lancement du projet, des transporteurs avaient trouvé à redire sur l’harmonisation du pesage entre la Chambre de commerce et le concessionnaire. Les choses seraient rentrées dans l’ordre depuis lors et le projet poursuit son petit bonhomme de chemin à la satisfaction de l’ONASER, concédant du service au vu des premiers chiffres : « Premièrement, il y a une nette amélioration des recettes. Deuxièmement, nous avons une fiabilité des statistiques disponibles. Nous savons combien de véhicules passent et sont pesés. Pour les quelques mois de pratique, nous avons reçu des félicitations de l’UEMOA. Par exemple, en un mois, les données font état de 300% de camions pesés, comparativement au même mois de l’année. Il y a donc des motifs de satisfaction. Cette mise en concession devrait permettre à l’ONASER de se recentrer sur notre cœur de métier qui est la promotion de la sécurité routière. Mobiliser les forces de sécurité et le personnel sur ce que nous savons faire le mieux : le contrôle et la sensibilisation », nous a confié le Directeur général de l’ONASER , Adama kouraogo.
mise en concession des postes de pesage est une recommandation des instances de mise en œuvre du Règlement 14 adopté en 2005, ce règlement communautaire vise l’harmonisation des normes et des procédures de contrôle du gabarit du poids lourd et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les Etats membres dans le cadre du programme de facilitation des échanges. Son volet pesage a pour objectif de préserver les infrastructures routières des dégradations trop rapides.
Et le Burkina était un des derniers pays de l’Union à s’y conformer ; d’où cette prudence, selon la Direction générale, qui a consisté à mettre la concession dans le cadre d’un projet pilote afin d’avoir les mains libres pour décider en fonction des résultats de l’évaluation du comité permanent de suivi. Ce comité fait un suivi mensuel.
Cette externalisation a été envisagée au regard des difficultés internes à l’ONASER à maîtriser la gestion des contrôles à l’essieu. « Pannes récurrentes du matériel de pesage, la non-exhaustivité des pesées au cours de l’année et les mauvaises pratiques imputables à certains agents commis aux tâches de contrôle », d’après une note du ministère des Transports soumise en Conseil des ministres. Pire, « l’analyse des statistiques liées au contrôle de la charge des trois (3) dernières années indique que sur une moyenne de 500.227 véhicules contrôlés, seulement 67 751 véhicules ont été pesés, soit 13,54% des véhicules contrôlés ». Ce qui a alerté l’autorité, c’était la baisse drastique des recettes qui ne se justifiait pas au vu de l’augmentation du parc de camions et de la permanence du phénomène de la surcharge.
Le Burkina était pratiquement le seul pays à opérer avec des agents en interne. Par souci de prudence, le Burkina a décidé de mettre la concession dans le cadre d’un projet pilote de 3 ans.
Les tendances sont prometteuses, au regard des chiffres disponibles au niveau des recettes et de la visibilité sur le pesage. « Au niveau des trois stations actuellement exploitées par Afrique pesage (Tanghin-Dassouri, Dakola et Bobo-Dioulasso), en 2020, l’ONASER a pesé au total 15.045 véhicules sur 40.681 véhicules contrôlés, contre 58.836 véhicules pesés par Afrique pesage de mai à novembre 2021, soit une variation de 291%. Soient 43.700 véhicules pesés de plus qu’en 2020.
L’objectif pour l’ONASER est de mailler le territoire avec des stations de pesage.
FW