«Afin de garantir la qualité des produits et services de ces unités de production et de transformation d’huile de coton, il est impératif d’asseoir une démarche qualité. Elle permettra de s’assurer, tout au long de la chaîne de production, de la conformité des produits qui vont en sortir. Certes, ces entreprises doivent respecter un certain nombre d’exigences, notamment, les autorisations de mise des produits sur le marché. Mais cela ne suffit pas pour garantir la qualité du produit. La qualité étant la satisfaction du client, c’est une démarche rigoureuse qui permettra d’asseoir cette chaîne de valeurs basée sur la satisfaction du client en maîtrisant les points critiques où il y a des risques de non-qualité. Ainsi, l’entreprise est sûre d’atteindre ses objectifs en matière de qualité dans sa production». Qui mieux que le Secrétaire permanent de l’Association bnurkinabè pour le management de la qualité (ABMAQ), Ousséini Ouédraogo, pour implémenter la compétitivité au sein des entreprises au Burkina. Sa structure a d’ailleurs de la matière pour faire bouger les lignes. En effet, Malgré les réformes entreprises en faveur de l’amélioration de la compétitivité des entreprises locales, le Burkina Faso reste confronté, à l’instar des autres Etats de la CEDEAO et de l’UEMOA, à une faible capacité de ses entreprises. Cela est dû à plusieurs facteurs au nombre desquels : le coût élevé des principaux facteurs de production : énergie, transport, main d’œuvre non qualifiée ; le faible accès au financement bancaire ; la faible capacité de transformation ; la faible capacité de l’innovation et de la recherche… C’est au regard des nombreux défis que la Commission de l’Union européenne a bien voulu accompagner les initiatives des pays de la CEDEAO (Bénin, Burkina, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo) et la Mauritanie, à travers la mise en œuvre du Programme d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest (PACAO). La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a apporté un financement de 500 millions FCFA au projet, renforçant ainsi le financement de l’UE qui est de 4,5 milliards FCFA et portant au total à 5 milliards FCFA l’enveloppe du PACAO qui couvre trois filières, l’huile de coton, le miel et les structures du solaire. L’Association burkinabè pour le management de la qualité (ABMAQ) intervient auprès de la CCI-BF pour accompagner une vingtaine d’huileries sur 3 ans, dans la mise en œuvre du volet qualité à hauteur de 150 millions FCFA. Depuis 2020, le processus est enclenché et l’ABMAQ a réuni cinq (05) entreprises du mardi 22 au vendredi 25 février 2022 à Ouagadougou, pour une « rencontre de cadrage avec les entreprises retenues pour l’appui à l’adoption de la démarche qualité ». Il s’agit de la Société Soudré Karim et Frères (SOSOUKAF), Entreprise Adam’s Avenir, KPS Industrie, Etablissement Koudougou Ibrahim et Frères (EKIF), et Raffinerie moderne du Burkina (RMB).
Dans les faits, il s’est agi de jeter les bases afin de sensibiliser les acteurs sur la démarche qualité, notamment, l’historique, les enjeux pour les entreprises, la productivité, d’une part, et d’autre part, d’inculquer une approche sur les bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication avec le balisage de l’environnement de travail. « Nous avons fait des ateliers de conception de document, d’adaptation de document, de coaching. Nous sommes allés également sur le terrain pour s’assurer que tous ces outils vont pouvoir se déployer et aider les entreprises à être beaucoup plus productives, compétitives et qualitatives », a précisé Saydou Namanégué, chef du Projet. Ces séances de travail ont permis aux différents acteurs bénéficiaires intervenant dans la chaîne de valeurs des graines de coton d’améliorer leur environnement de travail et rendre efficaces les opérations ; d’instaurer les standards, le management visuel et appliquer leur plan d’amélioration continue mis en place; de détecter et de résoudre des problèmes/défis de compétitivité à l’aide de la méthodologie Kaizen; d’instaurer un plan de pérennisation de la démarche qualité et le faire adopter par les employés…. « L’attention qu’on a portée sur nous nous revigore et nous allons produire de l’huile de qualité », a promis Mohamed Bonkoungou, gestionnaire de l’entreprise EKIF. Chaque entreprise bénéficiaire est d’ailleurs engagée dans le parcours vers l’excellence en pratiquant de façon systématique, l’amélioration continue de ses performances tant au niveau de la qualité de ses produits que de leurs coûts de production, renforçant ainsi leur compétitivité sur le marché.
Martin SAMA